Top Chef 2012 – Ma soirée à l’Acajou à la recherche du Jean perdu…


Hier soir, nous partîmes à quatre « matériel », comme dirait DSK (entendez « filles » dans la phrase « Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi (et du matériel) ») direction le restau de Jean Moumoute Imbert, avec lequel j’avais pris rendez-vous, pour tester les lieux et le monsieur (et accessoirement ses perruques).

Bon, faut aimer le 16e. Et vous savez (ou pas) ce qu’on dit sur le 16e quand on est du 17e, mais ça n’est qu’une question de point de vue, et j’étais toute prête à pardonner à Jeaaan. A ma grande surprise, nous fûmes reçues par Juan (un « u » pour un « e » mais pas une faute de frappe), un autre candidat de cette saison (qui ressemble beaucoup moins à Benabar dans la vraie vie qu’à l’écran), devenu  le second du chef aux faux airs de Patrick Bruel. Mes copines, excitées comme des puces, et moi avec elles, piaillaient et piaffaient d’impatience en terrasse, verres de vin blanc à la main :

–          Tu crois qu’il est LA ? Tu crois qu’il est ashkénaze ? Tu crois qu’il va venir nous saluer ? Tu crois qu’il est dedans ?

–          Chais pas, il fait tout noir, je vois rien que le Juan et des ombres.

Moi, stoïque :

–          Mais vous croyez quoi, le mec est pas serveur, il est CHEF, il fait la CUISINE, il est en CUSINE ! me demandant quand même si c’était vraiment lui tout seul qui était en train de découper des tranchettes de kiwi, de melon et d’ananas en silence sur son petit plan de travail en zinc, essoufflé, regardant fébrilement la pendule comme dans une épreuve de coup de feu.

Les clients commençaient à arriver. Plutôt des jeunes. Plutôt en scooter.

–          C’est Cyril Lignac ! a dit Laurence, pointant ostensiblement du doigt un type en moto à casque intégral et barbour.

N’importe quoi…

Nous sommes finalement entrées et avons pris place au centre d’une très longue et haute table d’hôte dans une salle sombre éclairant davantage les plats que les visages, ce qui arrangera les filles de plus de 35 ans (aucun rapport mais les restos japonais, par exemple, sont à éviter niveau luminaires effet teint blafard). Sur une petite carte carrée, nous avons eu le choix entre une entrée « terre » ou « mer », puis avons sélectionné 2 plats dans une liste aux intitulés énigmatiques. Si vous n’aimez pas les surprises, on peut toutefois  vous orienter. J’ai préféré choisir au pif. Grosse maligne, j’ai finalement dû demander des précisions au moment de choisir le vin, parce qu’un Saint-Verant avec une côte de bœuf, ça le fait moyen.

Le concert a pu commencer.

Du crabe sur jus de mangue, accompagné d’une soupe d’étrilles à tomber par terre  et son mini-pavé de saumon mi-cuit. Tout ce que j’aime ! Ma Bretagne qui me tend les bras.

Ensuite, un carpaccio de langoustine comme réponse à tous mes vœux secrètement formulés en terme de  cru et de sous-marin depuis des années. C’est décidé, je veux épouser Jean Imbert !

–          Mais il est oùùùù, au fait, Jean Imbert ?

Stéphanie me sort de mon orgasme culinaire. Le Juan repasse.

–          Jean doit être très occupé, t’as vu la finesse de ces langoustines, la broutte à couper ! Tu crois qu’il a que ça à foutre de venir nous faire coucou alors qu’il décortique, coupe, cisèle ces putain de langoustines pour en faire des carpaccios carrés ?

Mon plat arrive : Bangkok. Une soupe aux gambas et son avocat en gelée. Beau, bon, chic, distingué, comme Zeaaaan. Mais il est OUUUUU, Zean (ouais, on commence à avoir pas mal bu) ?!

–          Non mais attends, il va venir au dessert, il va pas tout laisser tomber comme ça, son resto plein, pour venir taper le bout de gras avec quatre fans en goguette alors qu’il doit enfourner 50 petits soufflés individuels et vérifier qu’ils ne retombent pas !

Mouais…, quelles ont l’air de dire, mes copines, qui commencent sérieusement à me regarder avec pitié. Mmh, je connais ce regard, celui qui dit, au bout de 24h d’attente d’un coup de fil de mec, que non, il n’est pas mort, et que non, il ne rappellera pas. Mais je suis grande maintenant, et puis Jean m’a promis d’être là. Et moi, Jean, je lui fais CONFIANCE. Jean et moi on est comme les deux doigts de la main (hein ?).

–          Tu crois qu’ils vont l’applaudir quand il va venir ? Je tente.

Encore ce fameux regard. Je me tais. On parle de la grossesse de Laurence.

Les desserts arrivent : le fameux soufflé (il est fort, Jean, il a tout bien fait !) et la salade de fruits grâce à laquelle on s’est virtuellement rencontrés, Jean et moi.  Je serre contre mon cœur mon petit menu cartonné prêt à être autographié, et j’attends le chef.

–          Là, c’est sûr qu’il va arriver, je dis à mes copines.

–          Bha j’espère, hein, parce qu’on va pas tarder tarder non plus.

Et c’est à cet instant précis que la vérité nous est tombée dessus, apportée par un messager désolé : Jean s’excuse, il a été retenu, il ne pourra pas être là ce soir. La tête me tourne. Mais qui a fait à manger je ne comprends pas ? Pas là, Jean ? Non mais Jean, si tu as une perruque c’est pas grave, je le dirai pas je te jure (mmh mmh).

Sur le trottoir, mes copines m’évitent. J’ai l’abominable impression d’être en 4e et de m’être pris un gros vent par David Sraër.

Jean, tu m’as foutu la tehon, mais franchement c’était trop bon.

 

L’Acajou – 35bis, rue Jean de La Fontaine 75016 Paris

01 42 88 04 47

Menu : Midi 30 euros / Soir 60 euros

Mademoiselle, Madame ? Le moment où ça bascule…

Traditionnellement, on fait en France la différence entre la femme non mariée (la demoiselle), et celle qui a quitté le marché, la dame. Autant dire la pucelle et la déflorée. Aujourd’hui, on se marie de moins en moins, et il n’est pas rare (haaaan) que certaines demoiselles aient malgré tout vu le loup un certain nombre de fois avant de se marier (ou pas). Donc la question se pose : à quel moment devient-on une dame (pour les inconnus, les commerçants, disons).
Réfléchissez : hier encore, quand vous alliez enchaîner les pintes avec vos copines en gloussant, les serveurs vous tutoyaient joyeusement, vous donnaient du « mesdemoiselles » et prenaient même quelques libertés comme vous jeter votre sac à main au visage parce qu’il les empêchait de circuler, ou encore vous imposaient de les régler à chaque nouveau verre commandé sous prétexte d’un « changement de service » de peur que vous ne fassiez un café-basket, faute d’argent, tellement vous étiez jeune et pauvre (et en basket, parce que vous n’aviez pas encore de « réunion client »).
Aujourd’hui, quelques années plus tard (si peu), vous avez rendez-vous avec la même copine, dans le même café… et pourtant…

Vous cherchez des yeux votre serveur préféré, Fredo l’alcoolo, que vous dragouilliez toutes en fin de soirée pour fumer à l’intérieur. « Fredo, il a deux enfants et il travaille au LCL », vous informe-t-on dans votre café, maintenant tenu par des Chinois. Quant au nouveau serveur, il ne vous regarde pas dans les yeux (même pas dans le cul Lulu) et vous demande d’un air lassé, le regard dans le vide : « Et pour mesdames, ce sera ? ». Votre boulangère ? Pareil ! « Bonjour madame, qu’est-ce que vous prendrez madame ? Au revoir madame ! » Et à chaque fois vous entendez : « Bonjour Vieille, qu’est-ce que vous prendrez, Vieille ? Au revoir, Vieille (et moche). », avec l’abominable impression d’être dans un mauvais thriller où  l’on vous aurait volé votre identité ou fait dormir plusieurs années sans que vous puissiez vous rappeler de rien (« Non, vous faites erreur ! Je ne suis pas cette personne ! Je ne suis pas une dame ! C’est un énorme malentendu ! hier encore je fumais des Chesterfield 25 au café en séchant les cours d’espagnol ! »)
Mais non, tout ceci est bien réel. Et ne nous voilons pas la face. Si, après une période de flottement aux alentours de trente ans, où l’on vous appelait, selon que vous étiez en Air Max-Rayban fluos ou costume de pingouin pour rendez-vous professionnel, Mademoiselle ou Madame, aujourd’hui,  un anecdotique « mademoiselle » illumine votre journée tel un bouquet anonyme reçu au bureau ou une erreur de la banque en votre faveur.
Certaines argueront qu’en présence de leurs enfants ou l’alliance bien visible, le « madame » s’impose. Ca ne compte pas, évidemment ! Il s’agit de tester l’image qu’un inconnu aura de vous « à nue ». Et si le « madame » n’est pas fonction du nombre de ridules venues décorer votre beau visage défraîchi par ces fameuses soirées à enchaîner les pintes et les clopes à l’intérieur grâce à Fredo l’alcoolo, il semble en fait s’imposer lorsque vous-même imposez… le RESPECT.

Eh oui, c’est pour ça que, quand on vous appelle madame, vous avez l’impression que votre mère a surgi derrière vous sans prévenir. Peu à peu, les petits jeunes n’osent plus vous siffler (même si vous continuez à baisser la tête par anticipation… pour rien ! Si parfois, pour vous taxer une clope style : « Oh MADAME, zauriez une clope siouplé, sauf vot’respect hein ! »), les serveurs n’osent plus vous draguer, vos stagiaires (nés en 1995) vous tutoyer, votre voisin vous engueuler… Etre une madame, c’est la loose totale. Heureusement qu’il reste les ouvriers.
Ca tombe bien, dans ma rue, ça fait deux ans qu’il y a des travaux. La seule différence, c’est qu’avant, j’accélérais le pas quand « tss tsss charmante ! » et qu’aujourd’hui, c’est limite si je m’arrêterais pas pour taper la discute (« Oh merci, c’est vraiment gentil ! Non vraiment, je le pense ! Non parce que j’ai l’impression que les gens n’osent pas m’aborder alors que blablabla……… »).

Il y a deux semaines, à la caisse du cinéma Pathé Wepler, on m’a demandé si j’avais le tarif étudiant. C’était le vendredi 16 mars 2012, et ça reste le plus beau jour de ma vie.

Top Chef 2012 : Pourquoi les femmes sont-elles folles de Norbert ?

La star de cette troisième édition de Top Chef, vous le savez tous, c’est Norbert, ce candidat « haut en couleur » que nous promettait la prod’ avant même la diffusion du premier épisode. Bonne pioche pour le directeur de casting car l’animal fait tant parler de lui que, plus la saison avance, plus les curieux se pressent devant le programme culinaire pour voir de leurs yeux voir l’énergumène qui veut décoller les escalopes des filles.

Que les mecs aiment Norbert, on comprend. Enfin un gars qui assume de péter tout haut sans se soucier de l’oppression féminine. Enfin un gars du terroir qui se décrotte allègrement le nez, faisant oublier au téléspectateur mâle qu’il est en train de faire la même chose, merdique, affalé sur son canapé les cuisses écartées le ventre bien tendu alors que Laurent Delahousse, lui, le fait se sentir gros, sale et totalement inutile à la société. Salaud de Ken.

Non, le plus étonnant, chez Norbert, c’est que les filles en sont FOLLES. Et pas les moindres : blogueuses, journalistes féminines flirtant habituellement avec le féminisme, mères au foyer et adolescentes sophistiquées, elles mouillent toutes leur culotte pour le puissant cuisinier aux doigts de fée. Mmh.

Eh oui, 2012, c’est l’année du retour du bon gros macho qui tâche. Dujardin, le Loulou sympatoche, 100% hétéro qui pose sourire béat deux cuisses écartées entre les mains sur les affiches des Infidèles, est le modèle à suivre, l’homme-étalon si j’ose dire. On assiste à un cycle. On était partis de Bébel et Depardieu comme icones sexy de ces dames – des machos décomplexés de la braguette, des biscotos, du parler Audiard et de la bonne claque sur les fesses – puis on avait lentement dérivé vers l’abominable métrosexuel (Beckham, sourcils épilés, castration par l’épouse, air nigaud et troussage de nounou comme seule échappatoire), pour se finir sur l’übersexuel (Baptiste Giacobini ou Justin Bieber) comme icones masculines. Autant dire des enfants imberbes, propres et bien élevés. Et on nous disait que la femme était ravie d’avoir enfin un homme qui sent bon, emprunte son rasoir pour se raser les aisselles et achète consciencieusement ses produits de beauté pour homme.

Pff, que nenni ! La femme, elle veut Norbert ! Un type au parler franc, qui leur avoue tout de go et sans se poser de questions qu’il veut les prendre sur la table, là, tout de suite, qui les galoche sans prévenir, qui les bouscule, qui sent le rut animal, qui les énerve, qui les excite, un type qui utilise des mots comme « loches », « branle », « slip », « trou », « burnes », « fion » ou « calfouette ». Et ça, le Norbert, il sait faire ! Et puis, un type qui dit que « la cuisine, c’est comme l’amour. Il faut pas faire beaucoup mais il faut faire super bien », ça met en confiance. On se dit que Norbert, c’est un mec qui « se sort les doigts », comme y dit. Norbert, c’est comme le camembert, on en mange rarement en public parce que ça pue un peu mais qu’est-ce que c’est bon !

Non, ça n’est pas fini entre Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg…

Hier, j’ai appelé mon amie Laurence pour lui annoncer, entre autre, que ma bible Voici (que j’achète, moi, contrairement aux très nombreuses personnes qui « tombent dessus chez le coiffeur », et doivent avoir une vitesse de repousse de cheveux impressionnante pour être tellement au fait des news people) avait confirmé la rupture entre Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal. « C’est-pas-vrai », qu’elle m’a dit, Laurence, toujours étonnée de tout, alors qu’on la sentait venir, quand même, la rupture. Après, on a debriefé de la chose, forcément. Dans le genre c’est normal, de toute façon, on va tous divorcer ! En plus, ça faisait 15 ans qu’ils étaient ensemble, il s’étaient tenté le troisième enfant, le fameux, celui de la quarantaine qui relance la machine. Et vas-y que je glose sur les éventuelles tromperies ponctuelles de Yvan, lequel peut pourtant pas vraiment se le permettre, rapport au potentiel trendy de Charlotte, puis sur l’usure du couple en général, dans le show-bizness en plus t’imagines, Pete Doherty tout ça tout ça.

On est finalement passées vite fait sur cette histoire, déplorant quand même que l’un des uniques couples à long terme avec enfant, show bizness ou pas, qu’on connaisse et auquel on croyait dur comme fer pour pas se dire qu’on allait terminer seules dans un 2/3 pièces avec nos enfants pendant que notre mec se la coulerait douce avec une russe de 19 ans, se séparait, fatalement, malgré tout, et on est vite passées à Top Chef et à Jean Imbert, que Laurence trouve finalement mignon.

Quelques heures plus tard, j’ai reçu un texto de Laurence : « On est à la sortie du théâtre, Charlotte Gainsbourg est venue chercher son mari avec un petit bébé qu’elle porte en écharpe… alors tes rumeurs de rupture… », ajoutant quelques minutes après dans un second texto : « Et quand elle est arrivée il a dit : ‘ah, voilà mon ex femme’ en rigolant. »

Alors ce que j’en dis, cher Voici, c’est que c’est pas très sympa de me faire perdre ma gossip-crédibilité auprès de mes amis, j’ai l’air de quoi maintenant ? Et puis je suis déçue parce que sur les Français, normalement, c’est là que tu te démarques. Gainsbourg-Attal, Sinclair-Sthers-de Caunes-Cotillard ou les coups d’un soir de Biolay, c’est ton truc, c’est ce qui fait qu’on t’achète plutôt qu’un Closer ou un Public qui ne vont nous parler que de dépressifs de télé-réalité du câble ou de starlettes américaines qui ne nous disent rien. Alors, j’anticipe sur une éventuelle réponse du magazine qui me dirait « Chère Adèèèle, on n’a pas dit que c’était acté acté, mais nous avons des sources béton, on n’avancerait pas une telle info en Une blabla ». Je reprends donc tout de suite des phrases de l’article qui disent que « La séparation est désormais effective. Il ne reste plus que les questions juridiques à régler. (…) Aujourd’hui, la page est tournée… ». Sorry, tu peux me dire ce que tu veux mais aucune mère de trois enfants dont un en bas âge ne vient chercher, un samedi soir, en riant, le père de ceux-ci alors qu’ils sont en instance de divorce.

« La faille était sans doute trop profonde ». Mmhh.

La bonne nouvelle, c’est que je ne finirai pas dans un 2/3 pièces avec mes enfants, mes rides et mes fesses molles pendant que mon mec se prélassera  – avec une jeune yougoslave à peine pubère – dans notre appart dont on aura fini de payer le crédit. Enfin, pas forcément, quoi…

Un samedi au parc

En ce premier samedi de printemps, nous étions nombreux à avoir emmené, pour la première fois depuis des mois avec plaisir, notre progéniture au parc.

La génération X au parc, c’est quelque chose ! Il y a les papas encore ivres de leurs beuveries viriles de la veille, la marque du drap incrustée sur la joue, les Wayfarer en cache-misère (ne tentez surtout pas de regarder en dessous, où deux globes injectés de sang, surplombant misérablement deux cernes gonflés de vodka, vous fixeraient sans vous voir, diffusant chez vous un sentiment d’angoisse comme si vous aviez croisé Régine au petit matin), la barbe parfum tabac et souvent, si vous regardez attentivement, les vêtements de la veille ayant servi à faire croire à leurs enfants au réveil que papa était déjà habillé (ouah, papa, tu déchires !) alors qu’ils venaient tout juste de rentrer.

A côté de papa clodo, on trouve maman catho. Elle, c’est le contraire. Depuis 6h, elle est pimpante et ultra motivée par ce beau soleil qui va lui permettre de faire encore plus d’activités que d’habitude, wahou ! La crinière saine et lustrée, maman catho se démarque de sa mère par sa non-utilisation du serre-tête. En revanche, elle lui a repris l’idée du pantalon en tissu mi-mollet, celui avec des boutons sur les poches de fesses (même si le sien est color block, pour faire jeune) + chemise + ballerines. Elle, elle a tout le matos, contrairement à papa clodo. Dans sa poussette de luxe, on trouve seaux, pelles, râteaux, moules étoile, crabe et coquillage, biscuits, eau, couches, lingettes de fesses, lingettes débarbouillantes, doliprane, bobs, crème solaire et parfois même vêtements de rechange. Assise sur un banc, comme papa clodo (mais pas à côté, il pue trop), elle crie beaucoup, et fort (« Garaaaaaaaance ! Tu laisses le petit garçon ! Louiiiiiis ne touche pas le sable, c’est sale ! »), collant un fort sentiment de culpabilité à papa clodo qui a déposé son rejeton à même le sable, sans aucun outil, livré à lui même, et le poussant ainsi au vol à la tire de matériel en plastique.

A côté de nos compères bronzent également les mamies, ultra stressées à l’idée d’en perdre un, les mères célibataires affamées, lorgnant sur papa clodo même s’il sent mauvais, et tentant maintes approches à l’aide de leur petite Lola (« Lolaaaaa, vas rendre son seau au papa du petit garçon… Mmh, excusez-là. Comment il s’appelle, le vôtre ? » « Mhhein ? »). Il y a les mamans copines qui se sont donné rendez-vous (rock n’roll !) au parc pour PA-PO-TER, et ça papote, ça papote, il y a quelques couples, mais c’est rare, qui tentent de partager un semblant d’activité, même si celle-ci doit se dérouler autour d’un grand bac rempli de sable humidifié par du pipi de chien que se lançant des enfants bruyants et morveux de moins de deux ans. Il y a les parents-flics qui vérifient à tout moment que votre fils n’essaye pas de leur voler une trottinette, un vélo ou une roue de poussette, en vous regardant obliquement, vous poussant à partir la tête basse, il y a ceux dont on se rend compte qu’ils n’ont pas d’enfant sur place, et vous donnent envie d’appeler les flics (« Non mon chéri, viens plutôt par là, tu embêtes le monsieur), il y a ceux qui envoient des textos à leurs maîtresses, celles qui mitraillent leur progéniture au téléobjectif au moindre mouvement ou tête soit-disant « craquante » (« Estheeeer, Estheeeer, regarde maman, voilààà ! Souris, mais SOURIS ! »), il y a celles qui ont dû passer leur Bafa parce qu’elles sautent à pieds joints, pieds nus, dans le sable plein de pipi pour faire des châteaux avec les gosses, et puis il y a vous, ou plutôt moi, ce matin, Place des Vosges, assise sur le rebord du bac à sable, en pleine élaboration de plan de subtilisation de râteau jaune avec mon fils quand je me suis rendue compte que le type à côté de moi, un vieux jeune papa aux cheveux gris, avait les mêmes pompes que moi, je vous laisse deviner lesquelles. Et là, c’en a été trop. On est partis, mon fils et moi, la tête haute, vers d’autres horizons.

En vacances avec Françoise Bourdin

20120321-223827.jpg

Ça faisait un petit bout de temps que je n’avais pas publie sur mon blog et pour cause, j’étais en vacances. Mais je ne suis pas partie seule puisque, outre notre président débriefé en long en large et en travers par Catherine Ney dans le très volumineux « L’Impetueux » (qui a cassé mon sac en paille à cause de son surpoids), je suis également partie en compagnie de Françoise Bourdin.

Bourdin, c’est comme le fromage Philadelphia, il y a ceux qui ne connaissent que ça, et les autres, nombreux. Et pourtant, Françoise Bourdin vend plus de livres qu’Amelie Nothomb ! Eh oui madame, et en plus, elle en publie deux fois plus souvent que l’inquiétante Belge (2 romans par an en moyenne! Efficace, la Bourdin).

Belfond m’ayant gracieusement envoyé son denier roman, « Serment d’automne », j’ai donc commencé l’oeuvre de l’auteur par la fin, si l’on puit dire. Je tiens a spécifier avant debrief que je suis très friande de littérature dite « populaire » (souvent avec mépris, par de pompeux écrivaillons ratés de la rive gauche qui hantent les vernissages et autres inaugurations de salons du livre histoire d’étaler leur pauvre science littéraire acquise en terminale L et raclée depuis jusqu’au fond du pot, tout en se nourrissant a l’oeil de petits fours plus ou moins coûteux). Non, moi j’aime Katherine Pancol, que je porte aux nues depuis mon coup de foudre a 14 ans pour « Scarlett, si possible », qui se passe a Pithiviers, seule ville de France que je connaisse, du coup. J’aime Guillaume Musso, qui utilise les mêmes ficelles et canevas a chaque nouveau roman mais me procure un plaisir égal a chaque rapport. J’aime la Nothomb, meme si elle bâcle souvent. J’aime Harlan Coben et je chéris Douglas Kennedy avec passion.

Quant a Françoise Bourdin, qui doit en fait certainement le dédain de la presse a son patronyme, très dame catéchèse, je me lèche les babines a l’idée d’avoir découvert un tel auteur dont il me reste des dizaines d’opus a découvrir. « Serment d’automne » est comme un bon « Les Coeurs brules » mixé a un vieux Troyat type « Tendre et violente Elisabeth » : c’est romanesque, familial, amoureux, moderne, quotidien, proche, succulent. Chaque fois qu’on le reprend, on savoure sa chance de n’en être qu’a la moitié, puis aux trois quarts et, comme les vacances, on essaye de retenir le temps qui s’accélère et annonce, bientôt, l’inexorable fin. Heureusement, des Bourdin, il m’en reste plein. Je sais maintenant qu’a chaque petit blocage de lecture, baisse de rythme, démotivation, j’irai a la librairie en face de mon bureau pour me prendre, au hasard, un bon petit Bourdin en Pocket, ainsi que je l’ai fait avec tous les Kennedy (sauf celui sur les pyramides, un récit de voyage qui a l’air vraiment trop chiant).

Lisez sans hésiter Françoise Bourdin, et, comme moi, clamez-le haut et fort : j’aime Pancol, Sagan, Colette, Proust, Kennedy, Ellis, Troyat, Vigan, Fargues, Stendhal et Bourdin.

Le Top 20 (subjectif) des biscuits des eighties

Ce sujet vous semble d’une futilité sans nom ? C’est le cas. Mais étant en vacances à l’autre bout du monde, je n’ai accès à aucune de mes émissions de télé-réalité préférées pour vous les débriefer, et les conversations entre trentenaires avancés vont bon train, notamment lorsqu’elles tournent autour de la nourriture, comme c’est souvent le cas lorsqu’on lève le pied côté boulot, et que les journées sont rythmées par la préparation des repas et les réclamations pâtissières des enfants. Alors, les madeleines de Proust resurgissent au soleil… Ou plutôt les chokinis, granolas et autres pailles d’or, qui ont donné lieu à un débat agité autour de leur légitimité, leur histoire, leur typologie sociale et leur statut actuel (has-been, en come-back, éligible à « Encore une chance » ou inscrit pour l’éternité au patrimoine du goûter). Voici donc notre Top 20 totalement subjectif des biscuits génération X. Si nous en avons oublié, ou si vous avez des réclamations quant à ce palmarès, n’hésitez pas à nous le faire savoir.

1/ Les Petits coeurs nature 

Lovés dans leur petite boîte au packaging ocre, ces biscuits en forme de coeur agrémentés de sucre en leur centre se mangeaient en une bouchée. Un peu chers pour la quantité proposée, les Petits coeurs s’adressaient plutôt à une tranche aisée de la population et furent représentés dans des spots kitchs par Richard Anconina et Michel Boujenah, stars montantes de l’époque eux aussi. Plus tard, on a pu trouver des petits coeurs au chocolat, hérésie pour les puristes. Aujourd’hui, il est impossible de se procurer l’ex-idole du Felix Potin, et un groupe Facebook a même été créé, réclamant leur réintégration dans les rayons, en lieu et place des saugrenus « choco-crocks ».

2/ Les Choco BN

Biscuit le plus populaire des années 80, le Choco BN avait l’avantage d’être calant, bon marché et facile à transporter dans sa solide boîte format « balles de tennis » rembourrée de carton ondulé. Très prisé des colonies de vacances et autres centres aérés, le Choco BN a su également toucher les milieux bourgeois (c’est un peu le Johnny du biscuit, si l’on veut). Les excentriques se targuaient de le consommer en version fraise ou vanille, mais boulottaient le mythique choco sitôt la cour de récréé passée. Dans les années 90, les Choco BN ont vu leur vente baiser, la faute à Prince le copieur, venu grignoter des parts de marché. Aujourd’hui, le Choco BN s’est vu affubler d’un grotesque sourire, un peu comme si on avait mis des lunettes de soleil à la Statue de la Liberté, quoi. Pfft.

3/ Les Pepito 

Le Pépito se consomme traditionnellement au chocolat noir (emballage blanc et rouge). Empaqueté dans un misérable papier plastifié, le pépito faisait alors figure de biscuit du pauvre, à l’instar du Choco BN. De façon de plus en plus insistante, on lui a associé le gringo mexicain à sombrero bariolé (« Hay, pepito ! ») et offert une boîte en carton ainsi qu’un double emballage intérieur (comme ce sera paradoxalement le cas pour de nombreux biscuits à l’heure du recyclage à gogo).

4/ Les Finger

Comme tout ce qui est anglais, le Finger est un peu snob. Contrairement aux Pepitos, ils se consomment au chocolat au lait. La boîte contenait 16 de ces biscuits (24 aujourd’hui), dont le fabricant recommandait d’en manger 4 pour une portion normale (!), dose impossible à respecter, rendant la consommation de ces biscuits extrêmement coûteuse. Malgré tout, l’apparition, plus tard, de Finger version plus longue, est considéré par beaucoup comme un crime de lèse-majesté.

5/ Les Granola

Considérés par beaucoup comme des sous-Pépito (voir le groupe Facebook « Les granolas défient les pépitos »), les Granola se sont fait, doucement mais sûrement, une place de choix dans le paysage biscuitier français. Mélange de farine complète de blé, de gluten et de soja, leur biscuit, plus difficile d’accès, a pu rendre sceptiques nombre de trentenaires devenus finalement grands fans aujourd’hui qu’ils acceptent de manger même des huitres et des rognons. De nos jours, il semble que le biscuit dont on promet de n’en manger qu’un ait mis au tapis son équivalent mexicain, en tous cas chez les plus de 30 ans. Le biscuit a même son blog.

6/ Les Mikado

Les Mikado sont considérés par beaucoup comme des biscuits de fillettes, pour qui en manger, c’est un peu comme fumer des Vogue. En gros, si on a faim, mieux vaut se rabattre sur autre chose. En revanche, ces ludiques pailles habilement trempées dans le chocolat noir (non, on ne le mange ni au chocolat au lait, ni, et encore moins, au lait noisette) pour qu’on puisse les boulotter sans se salir les doigts pouvaient aussi servir, soit-disant, à jouer au jeu éponyme. Au risque d’en vexer certains, on peut dire que le Mikado est plutôt estampillé biscuit de fille.

7/ Les Pailles d’or

Pour le coup, la Paille d’or a une place à part dans la grande famille du biscuit : assimilé fille, voire même fille du 16e, la Paille d’or fut un des premiers à être packagé dans 3 petits pochons transportable (dans un petit sac à main Barbie, par exemple). En plus d’être peu calant et de forme étrange, la Paille d’or est à la framboise. Biscuit chelou et snob, bien que très appréciable ponctuellement.

8/ Les Petits écoliers

Arrivés un peu plus tard que les autres, les Petits Ecoliers ont rapidement réussi à truster les Tann’s français. Consommés au chocolat au lait (eh oui, la biscuiterie, c’est comme la grammaire française, plein de chausse-trappes et totalement illogique), les Petits écoliers ne sont effectivement « vraiment que pour les enfants« , car peu d’entre nous s’en achètent encore aujourd’hui, meme pour un long trajet en voiture.

9/ Les Quattro

Les Quattro sont des biscuits pour ogres, skieurs ou boudeurs de cantine. Peu connus, ils sont cependant très apprécies des connaisseurs, friands de l’épaisse couche de ganache aux noisettes enfermée entre deux gaufrettes, rappelant le goût inimitable du mythique Nutella (qu’il est inacceptable, rappelons-le au passage, de remplacer par une autre marque type pastella ou chocotella !)

10/ Les Pim’s

Encore un biscuit étrange pour personnes tout aussi peu conventionnelles, le Pim’s s’achète à l’orange (le parfum fraise est un non-sens absolu). Son succès tient certainement à la superposition de textures différentes (comme on dit maintenant dans Top Chef) : le moelleux du biscuit éponge au sous-sol, la marmelade gélifiée au centre et la fine couche de chocolat craquant au sommet. Les amateurs de Pim’s sont peu nombreux mais se reconnaissent entre eux, et éprouvent rapidement un sentiment d’appartenance à un groupe commun.

11/ Les Délichoc

Prononcé « Delice choc » par les enfants de l’époque, ces biscuits ont connu une gloire fulgurante, notamment en version chocolat noir. Impression ou réalité, il semble que ce qui fit le bonheur des eightisiens (large plaquette de chocolat noir agrémentée d’épais cristaux de sucre croustillants, laquelle plaquette dépassait assez du biscuits sur toutes ses arêtes pour que l’on puisse grignotter tous les bords avant d’attaquer le biscuit… ou pas d’ailleurs, pour les plus riches, qui laissaient de côté le centre) ait été rogné avec les années. Selon certains, le nombre de cristaux a été peu à peu diminué, tout comme la taille de la tablette de choc, désormais grignotable uniquement sur deux côtés. A vérifier avec le fabricant…

12/ Les Zanimo

Protégés par une petite boite de la taille de celle des Petits coeur, les Zanimo provoquèrent la colère de nombre de maîtresses d’ecole et de mères (dont la mienne) pour l’orthographe de leur nom, réduidisant a néant les efforts d’apprentissage orthographique de notre langue. Petits biscuits tendres couverts de chocolat (au lait, pour le coup), les Zanimo, un chouia petits, ont été relayés par leur équivalent format XXL, les Dinosaurus.

13/ Les Hello de Lou

Le cookie fit son apparition relativement tard, en France, notamment dans les rayons des supermarchés. C’est pourquoi l’arrivée des « Hello » fit l’effet d’une bombe, comme la jolie suédoise qui squatta les spots et films de l’époque, qui laissa un souvenir impérissable aux papas qui se jetèrent sur la boite de cookies, émus par cet accent craquant lorsqu’elle disait « Hello de Lou ! » « non, de Lu » « de Lou… »

14/ Les Palmito

Peu excitants, les Palmito avaient et ont encore leur fan club, sorte de niche du biscuit, notamment parmi les amateurs de palmiers a la boulangerie (fait tout aussi rare lorsqu’on peut choisir parmi croissants, pains au chocolat, chouquettes ou chaussons aux pommes). Nous respectons néanmoins cette communauté, pour avoir des amis parmi eux.

15/ Les barquettes

Les barquettes ont traversé les ans, car elles demeurent parmi les biscuits les plus populaires aujourd’hui encore, certainement parce qu’elles sont au fruit et non au chocolat, considéré de nos jours comme l’ennemi numéro un des jeunes enfants. Devenues « barquettes trois chatons » (un peu ridicule et infantilisant, quand même), les barquettes avaient ce côté ludique dû à leur forme de bateau qu’on pouvait éventuellement faire flotter sur du lait. A consommer en version fraise ou éventuellement abricot.

16/ Les Chokini

Comme tout biscuit contenant de l’orange et du chocolat, le chokini ne s’adresse pas à tout le monde. Sorte de cookie chic en forme de langue de chat et parfumé à la fleur d’oranger, le Chokini fait partie d’une gamme old school achetée aujourd’hui encore par les trentenaires, assumant davantage s’exhiber une élégante boite de croissants de lune sur leur bureau plutôt qu’un mastoque sachet de madeleines.

17/ Les Bastogne

Il fallait en avoir pour consommer (et l’avouer) des bastognes. Marginal dans la grande famille du biscuit, le Bastogne est parfumé à la cannelle, ce qui peut le rendre inenvisageable pour la plupart d’entre nous. Le cauchemar ? Se retrouver en week-end dans une famille Bastogne (vécu)… Aujourd’hui, les trentenaires adooorent ce frère français du speculos, qu’ils écrasent allègrement pour en faire d’originaux tiramisus qu’ils présentent fièrement à leurs compagnons d’infortune (leurs invités à leurs dîners de trentenaires).

18/ Les Chamonix

Comme pour les Bastogne, il y avait eux qui adoraient les Chamonix, et les autres. De plus, la prononciation du biscuit entraînait l’éternel débat Chamoni/Chamonix (comme Avoria/Avoriaz). Les consommateurs de cet étrange met amer à l’orange avaient une image de vieux avant l’heure, limite veste de cuir vieillie col de fourrure, paradant en calèche dans la célèbre station de ski. A assumer, quoi.

19/ Les Figolu

C’étaient à peu près les mêmes familles qui consommaient des Chamonix et des Figolu. Car quoi de pire qu’un biscuit à l’orange ? Un biscuit à la figue, plutôt prisé des mamans certainement désireuses d’améliorer leur transit, et finit par des ados morts de faims raclant les fonds de placards.

20/ Les Schoks

Sorte de « faux Finger », le Schok, superposition de gaufrettes entourées de chocolat noir, avait davantage sa place dans les assortiments de biscuits peu populaires. Pourtant, certains les aimaient malgré tout, les achetant par boîtes entières, et repeignant du même coup les murs et canapés de la maison.

Valérie Trierweiler contre Paris Match : divorce en direct sur Twitter

Laissez-moi vous débriefer l’affaire qui défraya la twittosphère jeudi 8 mars, et qui opposa publiquement Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande et son employeur le magazine Paris Match.

La veille, @valtrier, ainsi que se nomme la journaliste sur Twitter, avait teasé sur son interview de Stéphane Hessel, publiée dans l’édition du lendemain de Paris Match, l’hebdo dans lequel elle travaille depuis 20 ans. Détachée de la « vie collective de la rédaction » du magazine depuis qu’elle a rendu publique sa liaison avec le candidat, Valérie savait manifestement que son papier serait publié mais ne s’était visiblement pas rancardée sur la Une de son journal (faut être curieuse, Valérie !).

Jeudi 8 mars paraît donc le numéro 3277 de Match, comme l’appelle encore nos grands-mère, qui fait sa Une sur « Valérie, l’atout charme de François Hollande » (et proche collaboratrice, donc), brushing étudié et oeil rivé vers l’objectif lors de la très publique présentation des voeux de Hollande à Tulle. Stupeur, sentiment de trahison, colère, ô rage ô désespoir de la simple journaliste (ou plutôt « normale », chacun son vocable), qui tweete alors rageusement : « Quel choc de se découvrir à la Une de son propre journal. Colère de découvrir l’utilisation de photos sans mon accord ni même être prévenue », avant d’ajouter quelques minutes plus tard : « Bravo à Paris Match pour son sexisme en cette journée des droits des femmes. #8mars. Pensée à toutes les femmes en colère ».

Plusieurs réactions émergent chez les twittos : déjà, comment Trierweiler peut-elle feindre l’étonnement alors qu’elle connaît Match, ses rouages, et l’intérêt naturel des français à son égard, qui considèrent son couple comme leur préféré à 40% pour les représenter à la Présidentielle ? Ensuite, concernant le droit à l’image, comment peut-elle sous-entendre une quelconque faute de la part de son (ex ?) employeur ? Christophe Carron, rédacteur en chef adjoint de Voici, l’explique très bien dans son article « Non, les photos de Valérie Trierweiler dans Paris Match ne posent pas de problème« . Enfin, et ce qui m’interpelle le plus, pourquoi en appeler au droit des femmes dans cette affaire ? En quoi celle-ci marque-t-elle un mépris pour le sexe dit faible ? Ok, Match n’a pas prévenu sa collaboratrice, ainsi qu’il le reconnaît plus tard dans un tweet ferme et sans appel (« C’est vrai Valérie on n’a pas discuté avec toi de la couv. C’est l’indépendance de Match. Tu es la mieux placée pour le comprendre. »), mais l’aurait-il fait si « M. Aubry » s’était trouvé dans la même situation ? Certainement pas. Et au passage, je ne vous remercie pas, Mme Trierweiler, de faire passer les femmes pour des harpies en en appelant au machisme dans cette sombre histoire. Vous ne leur rendez pas service.

Trierweiler vs. Match : premier conflit salarié-employeur en public ? Cool, on se croirait dans « Cas de divorce« . Tweeter kiffe et prend partie. D’un côté ceux qui montent sur leurs grands chevaux et défendent la faible Valérie, bafouée par le méchante journal people. De l’autre, et tout aussi excessifs, ceux qui trouvent gonflé l’apparent étonnement de la journaliste. Moi, j’ai foncé comme (certainement) bon nombre de Français sur le fameux numéro 3277 (et si Match souhaitait seulement se débarrasser de cette encombrante et coûteuse pigiste et, du même coup, se faire une belle vente historique – c’est vrai qu’il n’y a pas eu de mort bankable ou d’attentat depuis longtemps ? Je dis ça, je dis rien). Bref, dans le Match, rien de bien croustillant. On y apprend, dans le style romanesque à la Françoise Bourdin propre aux portraits du magazine, que la mère de Valérie était caissière à la patinoire d’Angers, et aussi que Valérie était super bonne élève, que ses soeurs lui faisaient des tresses avec des élastiques à cerises, que son nez en trompette et sa « crinière flamboyante » faisaient tourner les têtes et lui avaient alors valu le surnom de « Brigitte » (comme Bardot, ce qui était appréciable il y a quelques années, moins aujourd’hui, surtout quand on est socialiste). Sur les nombreuses photos qui illustrent le papier, on découvre une jeune femme plutôt jolie à 30 ans devenue plus remarquablement belle avec l’âge, qui a côtoyé les « grands fauves » de la politique (filage de la métaphore de la crinière), dont elle n’ignore pas « la violence des coups de griffe » (fin du filage). Bon, rien de bien croustillant… En revanche, il y a bien un scoop dans ce papier,tiré du livre de Constance Vergara (« Valérie, Carla, Cécilia, Bernadette et les autres en campagne« ), qui doit, ainsi que son éditeur, fortement apprécier tout ce buzz médiatique, on apprend donc que le 6 mai 2007, Valérie n’a pas voté… Pourquoi ? Par jalousie ! La « femme amoureuse » n’a pas pu glisser le bulletin Royal dans l’urne, alors que le seul tort de cette pauvre femme était d’avoir fait une tripotée d’enfants à Hollande, qu’elle venait de lui piquer. « Je ne veux pas mentir, je ne suis pas allée voter ce jour-là, je ne le pouvais pas, ne le voulais pas (…) C’était douloureux. Chacun comprendra, j’espère en tous cas ». Pas sûr que les fameuses femmes en colère comprennent que la nouvelle compagne refuse, en plus d’avoir tout raflé, de se déplacer pour voter pour l’ex bafouée (euh… « douloureux » ? Val, tu charries !).

Quand on y pense, ce 6 mai 2007, nous on croyait que la belle et grande politique vivait un jour historique alors qu’en fait, dans les deux camps, c’était Les Feux de l’Amour. Rappelons quand même que Cécilia n’était pas non plus allée voter, transie d’amour et de douleur qu’elle était, elle aussi, pour son Attias qu’elle ne pouvait aimer au grand jour. Un partout la balle au centre, le non vote de Valérie a donc annulé le non vote de Cécilia. Quant à Carla, possible qu’elle se soit également abstenue, la connaissant. Et dire qu’on nous bassine avec le vote citoyen !

Heureusement pour Sarko, il a un vote assuré pour 2012, celui de Claude Allègre qui, ainsi que nous l’apprend la président-candidat dans ce même numéro, est « à donf » (sic) !

Pourquoi les vieux jeunes parents arrivent-ils en retard (hirsutes et sales) au boulot ?

Ca n’est un mystère pour personne, lorsqu’un trentenaire devient parent, les ennuis commencent, pour lui comme pour son employeur. Enfant malade, vacances scolaires, rendez-vous chez le pédiatre et autres gastros viendront enrayer la belle machine de la win patiemment mise en place par l’entreprise et le salarié depuis des années.

Oui, vous avez remarqué que dans votre boîte, les mères (et pères, mais c’est plus rare) arrivent invariablement plus tard, mais aussi plus débraillés que les autres… Qu’a-t-il bien pu leur arriver pour qu’ils terminent dans un tel état ? Quelle bataille ont-ils bien pu mener ? Ne pourraient-ils avancer leur réveil afin de se caler sur les horaires des autres ? Laissez-moi lever le voile sur un tabou millénaire…

Tout d’abord, n’allez pas croire que le parent se la coule douce. Sachez-le, il se lève à…

6h15. Parfois, il a même dû prendre son service de nuit auprès de l’enfant, décidé, pour une raison qui peut rester mystérieuse à jamais, à éclater en sanglots sonores toutes les heures, avec la précision d’un métronome (voici l’une des raisons pour lesquelles votre pimpante collègue semble avoir pris dix ans en quelques mois. Non, ça n’est pas l’accouchement, c’est l’après qui l’a transformée…)

A 6h30, donc, l’enfant, qui n’a aucune notion temporelle, est dans une forme olympique et souhaite naturellement petit-déjeuner IMMEDIATEMENT, après avoir allumé toutes les lampes de la maison. Afin de somnoler encore quelques précieuses minutes, le parent, contre les avis des Pernoud et autres « Tout se joue avant 6 ans » (la bible des mamans dites « concernées » par leur progéniture), emmène l’enfant, son biberon et sa tartine friable dans le lit conjugal. Lorsque le parent est bien hardcore, il met également à la disposition de l’enfant un iPad (ou Netbook selon la typologie familiale) et colle ledit enfant devant Oui-Oui, Sam-Sam ou Barbapapa (n’importe quel truc qui double les syllabes, en fait), et sombre à nouveau après avoir tenté de suivre les aventures passionnantes de ces personnages bruyants, l’oeil torve.
Réveillé par un passage à tabac en règle (gifles, doigts dans le nez ou gressin dans les oreilles), le parent a alors l’abominable bien que récurrente surprise de découvrir le pouvoir de nuisance de la minuscule personne qu’il a enfantée. Les miettes de la tartine se seront déposées jusqu’au fond du lit, collées parfois à l’aide du miel ou de la confiture qui l’agrémentaient, lesquels seront également venus badigeonner l’écran du bel et coûteux outil high-tech généreusement prêté à l’enfant par l’établissement.

7h. L’enfant a déféqué, et en rit… Une odeur nauséabonde vient alors envahir la chambre parentale qui, lorsqu’elle sera devenue insupportable, parvenant à traverser la couette sous laquelle se sera réfugié le parent exténué, le poussera bon gré mal gré à aller changer l’enfant. La sale besogne effectuée, le parent jette l’objet du délit, hermétiquement enfermé dans un coûteux « sac à couche » malodorant, dans la poubelle. Il en profite alors pour habiller partiellement l’enfant (qui continuera à le frapper, cette fois-ci avec ses pieds), pensant alors en avoir fini.

7h30 Le parent part se doucher, conquérant. Quant à l’enfant, incapable de s’amuser seul, il rejoint également la salle de bain où il tentera successivement de boire de l’après-shampoing, de se couper les doigts de pied, de se mettre du rouge à lèvre, dont il finira pas casser le coûteux bâton après l’avoir utilisé pour dessiner sur les miroirs, et terminera éventuellement mouillé, dans les pires jours, après avoir tenté de rentrer par effraction dans la douche. Dans ce cas extrême, il faudra réitérer la tâche précédente.

8h Le parent tente de se rendre présentable pour ses collègues, mais cet objectif sera le plus souvent vain, car l’enfant rendra cette mission quasi impossible, comme dans une épreuve de Top Chef quand les invités tentent de déconcentrer les candidats. L’enfant gémit, casse des jouets qu’il faut réparer minute, tente de mettre les doigts dans la prise, fait éventuellement à nouveau caca, ceci jusqu’à ce que le parent abandonne toute velléité de coquetterie, enfilant un jean impersonnel et une chemise propre, attachant ses cheveux à la va-vite, se disant que c’est déjà pas si mal (plus tard, lorsque son couple sera en péril, le parent n’aura d’autre solution que de faire appel à Christina Cordula : « Ma il faut preeendre du temps pour touaaa ma chairiiie ! »).

8h30 Le parent pense alors pouvoir partir mais, comme pour les travaux, ce sont les finitions les plus longues. Il rampe alors longuement sous les meubles – remplis de moutons de poussière agglomérés autour de legos ou petites pièces Playmobil que l’enfant est ravi de retrouver, lesquels moutons viendront naturellement se coller au jean impersonnel et feu la chemise propre du parent – pour retrouver les chaussures de l’enfant, puis les siennes (elles-mêmes remplies de divers objets type pièces, crayons ou nourriture), et finit même souvent par affubler sa progéniture de chaussettes dépareillées (on ne se refait pas). L’hiver ajoutera une dizaine de minutes à cette épreuve coup de feu (écharpe, gants et bonnets obligent).

8h45 Le parent et son enfant en poussette engagent une course contre la montre, slalomant comme ils peuvent entre les passants tranquilles, ceux qui se sont levés à 8h et, tirés à quatre épingles, paradent fièrement en talons de 15 et brushings longoriens. Lorsque la pluie vient corser l’épreuve, certains sont alors tentés d’abandonner comme dans Koh-Lanta (« Mais non, Denis, je tiendrai bon, c’est l’aventure de ma vie ! ») Arrivé au seuil de la crèche, le parent trempé entre à ce moment précis dans un environnement stérile chauffé à 22° C, ce qui ne manquera pas de gonfler son cheveu déjà frisottant, et d’entraîner sur lui une suée extrême effaçant tout souvenir de sa douche matinale. En extrayant l’enfant de sa poussette, le parent aura la déasgréable surprise de se voir déverser du vomi sur l’épaule ou, selon l’âge, essuyer du biscuit sur son fameux jean impersonnel.

8h50 Déshabillage de l’enfant chouinant, mettage de chaussons contre son gré, lançage des chaussons, remettage des chaussons, regards compatissants ou accusateurs des autres parents… Viiiite, la clepsydre, le temps presse ! Humiliation supplémentaire, le parent devra enfiler sur ses chaussures trempées de petites charlottes pastel (c’est la mode !) ou fluos en vieux tissus éponge, rendant son apparence encore plus grotesque. Vous avez du mal à visualiser je le sens, allez, crevons l’abcès et rendons publiques ces images, les sans enfants ont le droit de savoir ce qui les attend. Tadaaam, en exclusivité mondiale, les chaussures de la crèche :

Chargé de l’enfant, le parent court alors afin de ne pas se faire griller sa place par un parent loquace (souvent mère au foyer désoeuvrée ou grand-mère en manque d’amis ravies d’évoquer le fameux caca de l’enfant avec une puéricultrice diplômée qui aura oublié toutes les mises en garde sitôt la mégère partie).

8h55 Les sanglots déchirants de l’enfant résonnant encore dans sa tête, le parent sort de la fournaise pour subir à nouveau l’outrage météorologique sur sa chevelure ayant perdu tout aspect humain. Plongé dans la fournaise métropolitaine cette fois-ci (on congèle-on décongèle-on recongèle… très mauvais pour la santé !), coincé entre deux stations, porté par une nuée de passagers exécrables, les pieds ne touchant plus le sol ou encore coincé derrière un camion dans sa voiture affublée d’un sticker indécollable gracieusement offert par la fourrière de sa ville, le parent ajoutera une bonne trentaine de minutes à son parcours du combattant pour atteindre la ligne d’arrivée, passée par ses collègues sans enfants depuis une bonne heure pour certains.

9h30 C’est ainsi que votre ancienne collègue pimpante qui « n’en voulait » arrive hirsute, rougeaude, défaite, le jean couvert de miettes, le sac rempli de vieux ours en peluche, culottes ou autres objets cocasses déposés par son enfant ravi de trouver un seau en cuir (sic) dans son salon pour y entreposer des affaires personnelles. Honteux, le parent fera son entrée les yeux baissés, fatigué par ces 3 heures de contre la montre, coiffé au poteau par de jeunes requins empli d’un sommeil réparateur, jusqu’à ce que l’une d’entre elles vienne le voir,  toute guillerette, bouffie d’orgueil, épanouie comme une enfant avant Noël, pour lui annoncer la bonne nouvelle… « Je suis enceinte ! ».

Ah ouais ? Mais euh… t’es sûre de toi ?

#TopChef3 6e épisode : Ghislaine Arabian, mais pourquoi est-elle aussi méchante ?

C’est une question que je me pose depuis maintenant trois ans. La première année, c’était encore la mode, dans les émissions culinaires, de la destruction de candidats en bonne et due forme (souvenons-nous de Masterchef, qui a dû recadrer son jury après la 1re saison car le public n’appréciait pas sa dureté envers les apprentis cuisiniers). Mais c’est naturellement que dans leurs saisons suivantes, les producteurs de Top Chef et Masterchef avaient demandé à leurs jurés de se faire plus maternants pour détendre le téléspectateur, certainement en proie à un malaise dû à des réminiscence d’une vieille nounou acariâtre ou de profs frustrés les ayant traumatisés à tout jamais quant à toute forme d’éducation « à la dure »).

Et pourtant, il existe bien un irréductible juré qui résiste encore et toujours aux injonctions de l’audimat, conservant sa sévérité, imposant la terreur et parfois le rejet de certains candidats et d’une bonne partie du public… ou plutôt UNE irréductible, devrais-je dire. Car il s’agit de… Vilaine Arabian, ainsi que l’a surnommée Tabata, candidate « qui en a » de cette 3e saison. Trois ans d’omerta avant qu’éclate enfin la vérité. Ghislaine est « une peau de vache », nous apprend la Brésilienne, ajoutant : « Qui est-elle pour nous parler comme ça ? Du fond du coeur, je n’arrive pas à comprendre cette personne. Elle est franchement très désagréable, devant et hors caméra ». Ghislaine a par la suite répondu à la jeune femme par média interposé, arguant qu’elle était plus dure avec les filles (elle aurait aussi méchamment cassé Noémie dans une séquence coupée au montage par la prod) car elles sont pleines de talent et peuvent gagner. Moui, on y croit bof, Guigui, à la théorie Aymé Jacquet…

« Je crois qu’elle est méchante »… (cf. « Tatie Danièle », excellent film-culte pour trentenaires désoeuvrés, adoubé par leurs pères et mères mains certainement inconnu des « jeunes » téléspectateurs). « Mais pourquoi est-elle aussi méchante ? » Comme l’Orangina rouge : par plaisir, pour se donner un genre, un positionnement marketing ? Ou alors c’est comme chez les flics, il faut le bon et le mauvais pour que le binôme fonctionne ?

Vilaine tient bien son rôle en ce cas, offrons-lui une statuette. Vas te rasseoir, Bérénice Bejo, je vais faire ma Mathilde Seigner : « C’est possible de d’mander quelque chose ? Non j’aurais vachement aimé qu’elle l’ait, ma Vivi, ma Vilaine. Elle peut monter sur la scène ? » Ses moues mimant des hauts le cœur lorsqu’elle goûte aux plats des candidats, cette mine pincée, ces sourcils éternellement froncés, ces jugements qui tombent comme des couperets (« Trop d’ail ! », « Immangeable ! », « Deux fois du crumble, c’est pfiout ! »…), cette frange imperturbable, ce port altier… Mlle Mangin sors de ce corps !

Pour l’anecdote, sachez que le restaurant de Ghislaine s’appelle… « Les Petites sorcières »…

Bon sinon hier on a perdu Denny, sympatoche italien « qui tient la route » comme l’a dit Cyrille, super mesquin avec son immunité. On devrait avoir oublié Denny dans quelques jours, mais heureusement, on a rendez-vous avec Ghislaine la semaine prochaine !