Ça devient une habitude ! Hier soir, quelques minutes à peine après le coup d’envoi de la passionnante demi-finale qui a sacré la sublime équipe italienne, la nouvelle est tombée. Quelques jours plus tôt, la rupture Paradis-Depp avait surgi des time-lines en plein France-Suède. La bombe people qui vient d’exploser concerne encore une fois l’un des couples de célébrités les plus connus au monde (oui, au monde) : Anne Sinclair a tej DSK (selon Closer, qui annonce du même coup la 3e grossesse de Carla).
[aparté : vous noterez que Closer ajoute à la tragédie en indiquant que DSK est… OBLIGÉ DE FAIRE SES COURSES ! L’heure est grave…]
Un an (de mai 2011 à mai 2012), c’est le temps qu’il aura fallu à Anne Sinclair pour prendre sa décision. Un an pendant lequel nous n’avons cessé de nous demander, au rythme des révélations, ce qu’elle foutait encore avec ce gros dégueulasse, comment elle pouvait l’aimer (donc l’admirer) malgré les horreurs qu’elle découvrait sans répit depuis des mois. Nous avons tant essayé d’imaginer ce que ces deux-la pouvaient bien partager, cloitrés dans leur appartement (certainement devenu sordide quoique très luxueux) de la Place des Vosges le soir lorsqu’ils rentraient du boulot pour elle, de nulle part pour lui. Est-ce qu’elle réussissait à lui parler du quotidien (« Tiens, demain matin, j’ai la conf’ de redac’ avec ma jeune Equipe du Huff' ») sans penser simultanément « viol, partouzes, vieilles, Yasmina Reza, Bois de Boulogne, proxénétisme, Dodo la Saumure, la femme de Dodo, les partouzes avec Dodo et sa femme, viol en réunion, escorts, fellation forcée, Tristane Banon, le matériel, LE PERV » ?
Et pourtant, aujourd’hui qu’elle a choisi de tirer un trait pour de bon (elle l’aurait mis dehors et il se serait pris une garçonnière dans laquelle il vivrait « démoli », « déprimé »), on se demande pourtant paradoxalement : mais pourquoi l’a-t-elle quitté ? Pourquoi maintenant ? Puis on se dit qu’il était temps et qu’elle va pouvoir vraiment se la kiffer. Ptêtre même qu’avec un peu de chance, elle se trouvera un petit jeune à la Casper qui la rendra folle et qu’ainsi, elle pourra rattraper tout ce temps perdu à savoir pourquoi.
La rupture DSK-Sinclair, c’est aussi la version fat de celle des Paradis-Depp. Et tout d’abord visuellement. Je sais c’est bas mais tout le monde y pense, donc débarrassons-nous de cette image une bonne fois pour toutes :
Mais elle l’est aussi parce qu’il s’agit d’un couple que chacun d’entre nous évoque au moins une fois pas semaine depuis un an (pour les plus déconnectés ; quotidiennement pour les gens comme moi). Et puis parce que la fortune d’Anne, à côté de celle de Johnny, qui gagne pourtant 50 millions de dollars par film (oui, je sais…), c’est les Capwell versus Charles et Caroline Ingalls. En revanche, les deux ruptures mettent en scène une idole féminine française, une « petite fiancée« , comme les journalistes se plaisent à appeler ces jeunes filles qu’on a connues célibataires, jeunes, belles, talentueuses et qui sont ensuite devenues aussi populaires que si elles avaient appartenu a cette famille royale que les français envient secrètement à Monaco ou à la Grande-Bretagne. Vingt ans de mariage contre 14 ans de vie commune, quelques coups de canif dans le contrat contre une véritable PME destinée à tromper sa femme, une middle-age crisis contre une libération poids lourd. La rupture de DSk-Sinclair est plus huge car elle mêle au people le sexe, la politique et le scandale.
L’affaire DSK se clôt ce soir avec l’éponge jetée par Anne. DSK lui-même appartient déjà au passé, il est so 2011 ! Nous écouterons bientôt d’une oreille distraite les divers verdicts des procès sordides dans lesquels comparaîtra Dominique (ou pas, pour « raisons de santé »), nous demandant secrètement si Anne continue de payer ses avocats (pas David Koubbi, ça c’est sur) ou s’il s’est endetté, histoire d’ajouter du pathos aux récits de sa « descente aux enfers« , nous regarderons d’un œil las les photos de Domi en total loose que les twittos se partageront les jours de pénurie d’actu, le montrant mangeant seul à Belleville, sirotant une menthe à l’eau dans un troquet, baleine échouée sur la rive de ce chemin tout tracé qui devait le mener à la plus haute marche du pouvoir.
Nous nous délecterons des paparazzades d’Anne, première MILF de France, enlaçant son nouveau mec, « rayonnante » dans son épais manteau de fourrure, « épanouie » en djellaba bleu klein à Marrakech. « Anne, le 2e bonheur !« . Nous comprendrons alors que nous aimons les idoles, les demi-dieux pourris gâtés par la vie qui se sont brulé les ailes. Nous compatirons avec ce héros de tragédie condamné à l’errance dans le Marais désert des lundis matins gris, et aux longues après-midis passées a jouer aux échecs en réseau sur son iPad. Le même que celui qu’il lisait dans le salon VIP Air France où il s’était reposé de son 12h09-12h15 avant d’embarquer dans ce New-York-Paris qu’il n’emprunterait jamais le jour où sa vie a basculé, le précipitant dans le plus grand cauchemar médiatique qu’un individu ait jamais connu (l’affaire Clinton-Lewinski n’a pas subi le matraquage online, rappelons-le), puis dans la perte de tout ce qu’il possédait (son taf, sa réputation, ses amis, et aujourd’hui sa femme). Nous nous sommes tous gavé de cette histoire, à en vomir. Ca a été la grande bouffe à scandales et multi-révélations. Des putes et du fric à n’en plus pouvoir.
Puis, un jour peut-être, un matin de Noël en famille à la campagne, un de nos petits-enfants feuillettera un vieux Paris Match un peu cartonné et poussiéreux de juillet 2012 annonçant la rupture, et nous demandera alors distraitement, en baillant : « C’était quoi déjà l’affaire avec l’ex d’Anne Sinclair ? »…