De quoi sont fans les fans de Loana ?

La semaine dernière, Loana du Loft (Loana Petrucciani de son vrai nom) s’est faite interner à l’hôpital Sainte-Anne à la énième reprise depuis plusieurs années. Point de tentative de suicide cette fois-ci (elle en était à sa 4e officielle en janvier dernier), mais une cuite magistrale, suivie de trois jours qu’on n’ose imaginer, enfermée chez elle dans son appartement du 16e arrondissement (ce qu’il lui reste de ses gains) avec trois inconnus croisés en soirée…

Son « meilleur ami », Eryl Prayer, sosie d’Elvis Presley (oui…), a comme à son habitude fait la tournée des popotes en accordant une interview « exclusive » à Public vendredi, puis Closer samedi, afin de rassurer les « fans » de « la bimbo », ainsi qu’ose encore l’appeler la presse dans des moments d’égarements, ou d’amour aveugle. Mais il est vrai qu’il est question d’amour, et une question se pose en effet : de quoi peuvent bien être fans les fameux « fans » de Loana aujourd’hui ? Et sans être « fan », pourquoi éprouvons-nous tous une telle fascination pour cette « célébrité » en carton, dont nous suivons avidement la lente déchéance que la presse nous sert ponctuellement en repas puisque nous le voulons bien ?

On se souvient tous de l’entrée de la jeune femme sexy dans le Loft, bustier en crochet rose bonbon, jupe ras la moule, abdos en acier, bottes de drag-queen et chevelure peroxydée. Les messieurs avaient gloussé (c’est vrai, on avait pas beaucoup de cagoles à la télé à l’époque), les femmes s’étaient pincé je rêve. Puis il y avait eu l’épisode de la piscine à l’issue duquel, paradoxalement, nul n’avait jeté la pierre à cette inconnue qui, pourtant, s’était fait sauter le premier soir (bhou !) ivre morte (rhaaa) devant les caméras (rho !). Au contraire, même les femmes avaient pris en pitié cette fille perdue cheveux gras qui pourtant faisait fantasmer leur mec, cette maman à laquelle on avait retiré son enfant comme l’avait montré Paris Match, faute d’argent. Bon, ok, elle avait fait un emprunt à la banque pour se faire faire des nouveaux boobs plutôt que d’aller chercher l’enfant mais qui étions-nous pour juger ?

Portée par un élan d’enthousiasme comme seuls savent en avoir les Français, la grande gagnante du Loft avait ensuite enchaîné les succès. Couv du Elle (oui oui), adoubement par Thierry Ardisson tombé gaga de sa bio « Elle m’appelait Miette », lancement d’une ligne cagolo-trave à succès avec « La Halle aux vêtements », la bimbo avait pris cette fameuse place de « petite fiancée des Français » qu’on offrit successivement et dans le désordre à Sheila, Adjani, Marceau, Jenifer, Bardot et conso(eu)rs. Classe.

Puis la machine s’enraya. Un jour, la France se rendit compte que sa petite fiancée avait pris 30 kilos (officiellement), qu’elle était bouffie et qu’elle n’avait rien fait depuis des années (mais qu’avait-elle fait avant ?). Puis il y eut cette sombre histoire, qui fit tout basculer : on avait retrouvé Loana dans sa baignoire, habillée, la porte de son appartement entrouverte. Elle aurait été agressée par deux hommes cagoulés qui l’auraient droguée au GHB…Puis en fait non.

Soirée arrosée, sordides affaires de drogue, montrage de seins chez Cauet, regard torve sur les photos, tentatives de suicide, sortie arrosée, rédemption, séance photo du come-back, rechute, disparition, révélations (« J’ai été séquestrée par mon ex », « Mon père me battait », « Je ne bois plus qu’une bouteille de vin blanc par jour »), come-back dans des programmes avortés pour la plupart, résolutions (« Je vais mieux de jour en jour. Entre les mauvaises rencontres, les tentatives de suicide, le fait que je ne puisse pas voir ma fille et que je ne travaillais presque plus… ») puis rechutes…, nous regardons depuis passivement Loana se débattre dans le tourbillon de sa vie. Quant à elle, elle ne nous épargne rien de sa descente aux enfers. Au contraire, elle vient, innocente, répondre aux interviews des médias qui s’inquiètent. Elle répond présente lorsque Matthieu Delormeau l’accueille dans la « famille NRJ12 », celle où les déchets real-télévisuels trouvent refuge pour ne pas sombrer. Et puis Loana, contrairement aux autres people, n’est pas là pour vendre quoi que ce soit, à part son malheur, à part elle-même.

Les Etats-Unis ont Lindsay Lohan, l’Angleterre avait Amy Winehouse, nous avons Loana Petrucciani (qui n’a même plus la « chance » d’être « Loana la bonasse de la piscine ») ; bref un people que nous observons avec patience se détruire, pariant sur son potentiel come-back comme sur sa déchéance irrémédiable, et dont la seule actu consiste à sombrer dans le sordide et à tenter de ne pas se noyer. Qu’attendons-nous de Loana ? Un destin à la Ana Nicole-Smith (attendons-nous qu’elle meure pour la pleurer ?), ou lui souhaitons-nous une (relative) happy-end à la Britney Spears ? Pourquoi sommes-nous fascinés par le quotidien d’une obèse alcoolique pour laquelle nous éprouvons une compassion, voire même une fascination mais mêlée de répulsion ? Et s’il ne se passe plus rien dans sa vie, allons-nous continuer à nous intéresser à cette grosse femme triste entourée de chiens et de chats, et d’un sosie d’Elvis, alors qu’elle aussi semble être devenue un mauvais sosie d’elle-même ?

Loana a du souci à se faire car depuis quelques temps, une autre ancienne starlette vient marcher sur ses plates-bandes : Mallaury Nataf, vieille vedette du « Miel et les abeilles » devenue SDF, retrouvée il y a quelques jours dormant dans la rue avec son fils de 3 ans (qu’on lui a depuis retiré). Qu’est-ce que tu dis de ça, Loana ?

Si même au chapitre stars déchues Lolo n’est plus reine, que va-t-elle donc devenir ?

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