Vous ne le savez peut-être pas, mais hier soir eut lieu un événement cathodique sans précédent. En direct, et devant plus d’un million de téléspectateurs (bien plus depuis que le replay tourne et tourne de timeline en boîtes mails), une « bonne copine » élégante, courageuse, drôle et téméraire a rendu justice à des générations de plans cul du placard.
Dans son livre, le révoltant bien que fort talentueux Nicolas Bedos, avait évoqué sur trois pages (de la 52 à la 55) ladite Doria, actrice non moins douée, miss Météo de son état, pour fustiger avec un humour douteux le niveau de ses prestations tout en rappelant avec condescendance que la brillante chronique qu’elle avait consacrée à l’Auteur, laquelle reste dans les mémoires, était venue couronner des années d’AMITIE. Tiens donc, s’est amusée la demoiselle, ne se départant pas de ce cynisme classieux, de cet air mutin et gracieux qui permet à certaines femmes de dire « bite » et « la putain de ta race » tout en conservant leur élégance naturelle… [lever des banderilles, regard au taureau attention coco je vais pas te louper] :
Je savais pas qu’on suçait les potes, lâcha-t-elle en conclusion au malotrus qui s’était cru malin.
A le fin de l’envoi, je touche.
Bim, à terre le Nicolas d’ordinaire si vaillant, le torse bombé, bronzé et enpoilé juste ce qu’il faut pour venir, superbe, lâcher avec le verbe qu’on lui connaît quelques bons mots chez l’ami Ruquier le samedi soir sous le regard énamouré d’un Aymeric Caron tout acquis à sa cause. Boulé.
Bha merde alors, a-t-il dû se dire, elle a osé la salope. Lui qui désirait dédier cet opus rédigé sous le soleil estival à cette Blonde qui ne cesse, apparemment, de le quitter, il aurait mieux fait de boire un pastis le jour où, ne sachant plus qu’écrire sur Copé, il s’est lancé dans ce couplet sur la Miss pour impressionner les potes et rassurer la Blonde. Mais naaan, il se l’est pas faite, c’est juste une très bonne copine ! Elle est trop marrante ! Et puis franchement, chérie, t’es bien plus belle qu’elle.
On la connait, l’histoire du plan cul non assumé, Nico. On l’a toutes été un jour, cette bonne copine avec laquelle on boit jusqu’à plus soif au petit matin blême dans des rads pourris, entre couilles souvent, enchainant tour à tour fous rires et mains au cul rha qu’est-ce qu’on se marre avec toi. T’es pas chiante, on peut parler de tout. Et puis tu te prends pas la tête. Bha si en fait, mais c’est juste rentré, et anesthésié par les litrons de mauvaise vinasse qu’on paye souvent de sa poche, parce qu’un pote on lui paye pas forcément ses verres. Pas comme à la Blonde, mystérieuse, sérieuse, cafardeuse, qui suscite respect et douleur parce qu’elle part tout le temps. Heureusement que t’es là, pote à nichons. Tiens, ils sont cool tes nichons, d’ailleurs, je peux goûter ? En toute amitié bien sûr.
Au matin, le pote à nichons redevient pote tout court. Mais comme José couchant avec Nicolas dans « Les Mystères de l’Amour », on est un peu gêné quand même. Tu veux bien partir un peu avec tes nichons, ça me dérange, là tout de suite de repenser à tout ça ? Plus tard, on refera appel au pote à boobs, parce que c’est quand même bien cool et pratique, avouons-le. Jusqu’à ce que la blonde revienne…
Ah, tu veux qu’on se voit ? Pas trop le temps en fait. Je vais voir Braque au Grand Palais avec ma meuf. Oui ma meuf pourquoi, tu croyais quoi ? Hein, comment ça NOUS DEUX ? Enfin, tu ne pensais tout de même pas… Nan, je t’adore mais t’es mon super pote, quoi ! Allez je dois te laisser, on s’appelle…
Biiiiiip biiiiip.
Braque… Vasarely…
Putain, moi non plus je savais pas qu’on suçait les potes.
Merci, Doria.