Alors non, cette saison, disons-le nous tout de go, il n’y a ni Julien (Doré) ni Christophe (Willem). Bref, pas d’ovni sorti de nulle part qui vous fasse annuler un date Tinder sexoprometteur ou une soirée portable pour scotcher devant votre télé, seule pour mieux vous concentrer en attendant la prestation hebdomadaire du génie musical (remember les inoubliables Sunny ou Moi Lolita).
En revanche, alors que la quinzaine de gratteux venus tenter leur chance au télé-crochet le plus célèbre du PAF est enfin sélectionnée, quelques talents émergent, qui pourraient bien créer la surprise (Patrick, mon chouchou Suisse monoexpressif aux faux airs de Taïg Khris qui aurait troqué son tee-shirt Waïkiki pour une chemise à pois de hipster helvète, Florie la surdouée enamourée, Manu le perché aux faux airs de Bernard Lavilliers et Mélanie, bien sûr, première de la classe pour une fois pas à gifler).
Ajoutez à cela une belle ambiance fraternelle, l’enthousiasme pur d’une jeunesse passionnée plus souvent scotchée à son instrument qu’à son smartphone (ce qui est très cool, convenons-en), et la nostalgie toujours palpable des premières images d’un programme qui nous suit finalement depuis si longtemps qu’on ne saurait s’en détacher (malgré la tentative avortée de M6, qui voulut un temps enterrer Dédé tsss), il n’en faudrait déjà pas davantage pour que je vous conseille grandement de poser vos mardi pour suivre les « aventures » de nos zikos férus de revisite chorale.
« Mais ça n’est pas tout ! », comme le dirait notre cher Denis B.(rogniard). Car il est un élément qui, cette année, ajoute un peu plus de sel à ce programme dont on aime l’impertinence, le verbe libre, les jugements dézingueurs et les avis cash d’un jury qui n’a pas pour feuille de route d’écouter bigotement les candidats, les mains jointes, les paupières closes, avant de les abreuver de compliments, et ce nouvel élément s’appelle JoeyStarr. Il est pourtant peu de dire que je garde un chien de ma chienne à cet individu dont certains actes odieux envers la gent féminine eussent pu (dû ?) l’interdire à jamais d’antenne tant ceux-ci s’étaient avérés infâmants mais voilà, comme le dit Serge Aurier (non, pas « c’est une fiotte » mais), on a tous droit à une seconde chance. Et Le Jaguar l’a saisie. Avec panache.
Drôle (eh oué), étonnamment discipliné, tour à tour ému ou ouvertement affligé derrière ces lunettes qui cachent des années d’excès, l’ex leader de NTM que nous avons tant aimé assure grave en chaussures. Complice avec notre Dédé Manoukian bousculé dans sa confort zone, un chouille moins loooonguement lyrique et en apparente admiration béate devant cet énergumène à la voix du diable, Didier Morville agite gentiment nos trois compères manifestement ravis d’accueillir ce nouvel ami. Sinclair joue les jaloux, Elodie Frégé irradie comme toujours de féminité lors que notre petit nouveau découvre une à une les épreuves d’un programme qu’il n’a probablement jamais regardé mais que, sous couvert de nécessité financière et de je m’en foutisme de mauvais garçon argué dans les interviews, il semble bien kiffer. Finalement.
Bref, on dînerait bien avec ces quatre-là, qui portent finalement cette Nouvelle Star 2016 plus encore que la bande de petits jeunes qu’ils se sont choisis pour accompagner en musique leurs soirées de potes du mardi soir. Alors oui, peut-être avaient-ils raison ceux qui commentaient le premier soir de diffusion : « il faudrait rebaptiser le programme JoeyNouvelle Starr ». D’autant que bientôt, les primes seront en direct, laissant le champs libre à l’électron certainement ravi de pouvoir désinhiber le bobo collé devant son écran devant son bol noglu, mais aussi le boss Vincent Bolloré qui pourrait bien s’en mordre les doigts d’avoir laissé les clés à ce fou dangereux-là. Ou pas. Car le buzz, bon ou mauvais, est souvent roi.
En tous cas, je sais pas vous mais moi, je serai là.
Ah, et allez Patrick, hein ?