Mon vendredi soir dans le TGV 8333 à la gare Montparnasse

train

Tout était parfait. J’avais bouclé ma todo au bureau, éteint l’ordinateur dans les temps, Concubin était venu me chercher en bas du bureau à l’heure et sans grogner, les enfants souriants, lavés, peignés, sanglés dans leurs sièges sécurisés, une bonne heure avant le départ. Nous nous étions étreint avec enthousiasme devant l’escalator qui menait aux quais, et j’avais cheminé joyeusement vers le Relay H avec  Petit Frère et Grand avant que ne soit annoncée la voie du TGV 8333, celui qui nous emmènerait en quelques 50 minutes à Saint-Pierre-des-Corps chez Mamie, pour y passer un week-end de détente tant attendu.

Nous avons acheté des Pringles, le Voici, balancé ici et là des revues sous blister à 7 euros remplies de merdouilles destinées à encombrer les chambres d’enfants et vider les porte-monnaies des parents, chopé un cadeau pour la fête des mères et attendu sagement devant les écrans (non sans tenter de dégoter quelques pièces oubliées dans chaque distributeur croisé en chemin).

A l’heure, c’était marqué.

Cool. Non parce qu’on ne savait jamais, avec les grèves et tout. C’était rassurant, ce petit machin « à l’heure » qui clignotait devant le nom du train 8333, celui de 19h13. Surtout qu’il était 19h07 et que sa voie n’était toujours pas annoncée.

19h10 : ayé, voie 20. VIIIIIIITE !! Je prends Petit Frère dans mes bras, avec le sac sur les épaules, mon bardas, mon tote bag rempli de revues et lesté d’un ordinateur, le sachet Relay qui scie les doigts et nous courons vers la voie 20. Pour nous asseoir enfin  tranquillou et ne pas le rater. Non, à 200 euros les deux aller-retour Paris-Tours, ce serait ballot haha. Allez, mais dépêche-toi, Grand. Poussez-vous. Han. J’ai chaud, c’est lourd. Pardon. Pardon. Ne pousse pas les gens.

19h15. Nous sommes assis. Les chips ! Les chips ! Oui, oui, ça arrive. Attendons que le train parte, non ?

Pas née de la dernière pluie, j’ai chargé l’iPad comme une mule. Madagascar. 1h50 de tranquillité pour même pas la moitié de voyage. JE SUIS LARGE.

19h20. Le train aura 10 minutes de retard, dit une dame joyeuse au micro. Un problème d’aiguillage ou un truc dans le genre. Personne ne moufte. Ils ont l’air de trouver ça normal. On ouvre les Pringles, on lance la jungle énervante et je me plonge dans mon Voici non sans avoir envoyé un texto à ma mère pour lui annoncer notre petit retard.

19h50. Toujours rien. Sur le quai, des gens passent avec leurs valises. Dans un sens, dans l’autre, comme des zombies. Pas vénère ni rien, comme habitués. Le wagon est calme. Par terre, les chips s’amoncellent. « Ca pique », dit Petit Frère. Merde, j’ai pris Paprika.

20h10. Toujours rien. « A tout bu l’eau. Je veux de l’eau. »

« Y’en a plus. »

– JE VEUX DE L’EAU

– BHA Y’EN A PLUS, je dis.

Sentiment d’être dans The Island. Peut-être que si je boue l’eau des toilettes ?

20h15 nouveau message de la joyeuse dame : « Un incident sur la ligne Paris-Tours empêche les trains de partir. Nous revenons vers vous dès que possible ».

Non mais… Comment ça, « dès que possible » ?. Cordialement basta cosy. Mais… QUAND ? Pourquoi ? C’est-à-dire ? Genre grosse panne que tu dois attendre des équipes entières de spécialistes le lendemain matin ou fusible à faire remplacer par Gégé qu’a toujours plus d’un tour dans sa caisse à outil ? Impossible de savoir. La dame est planquée quelque part sans qu’on sache où. Aucun contrôleur en vue, ni quiconque portant un pin’s de la SNCF (oui je dis pin’s, je suis vieille). Nous sommes seuls, livrés à nous même, lors que d’autres dans la capitale enfin estivale boivent des apéros, s’attablent au restau, que ma mère est arrivée sur le parking de Saint-Pierre des Corps et que Petit Frère se déshydrate dangereusement  pendant que le Paprika sursalé fait son œuvre dans sa petite bouche dégueulasse.

– Foif…

– On n’a plus d’eau, je dis, lorgnant piteusement vers le quai sur lequel, non, je ne vois pas de distributeur.

– Tenez madame, il nous en reste un peu, disent nos voisins de galère.

Nous sommes des naufragés. Seuls. Il est 20h45. Un voyageur vient me voir. Quelqu’un (la SNCF ? Batman ?) a déposé des boîtes en carton par terre, sans oser s’approcher de nous. Dedans, des petites boîtes en carton que nous ouvrons fébrilement. De l’eau ! Des Pom’potes, des biscuits de régime (sic). Nous nous jetons sur cette maigre pitance avec l’appétit de Robinson des voies ferrées.

20h50 : la dame cachée reprend le micro. Tam tam tadam ! (musique de la SNCF) « On nous (qui ?) informe que les trains pourront repartir à 21h ». Rhoo. Mon voisin balance la tête. Quand même, ils exagèrent. Nous reprenons espoir. J’appelle ma mère, qui dit Non mais la SNCF quand même, hein. Nous rions. Nous allons nous retrouver, un peu tard, certes, mais c’est comme l’accouchement. Une fois qu’on sera ensemble, on aura oublié.

21h20. Rien. Pas de dame. Des gens montent dans le train. « Ah, y’a du retard ? Je sais pas je viens d’arriver. » Scène lunaire d’un quadra à la cool sorti de nulle part.

21h35. Un homme me touche l’épaule. Un gentil voyageur :

– Je dois vous le dire. Le train est supprimé. Il ne partira pas. Nous l’avons appris sur les réseaux sociaux…

Il a l’air désolé pour moi. Pour les chips collées un peu partout sur nous. Pour Petit Frère qui commence à s’impatienter. Il reprend :

– Vos enfants. Ils sont très sages. Bravo.

Et il s’en va les épaules basses en traînant sa valise.

Alors nous prenons cette décision que nous refusions d’envisager. Parce que ça n’était pas possible, on nous l’aurait dit. Quelqu’un serait venu nous informer. Mais non.

Après près de trois heures parqués sur le quai de la gare Montparnasse en cette belle soirée de mai, j’attrape ma valise, celle que j’avais consciencieusement bouclée la veille au soir, mets leurs blousons aux enfants qui pleurnichent mais Mamie on va pas la voir ? Non mon chéri, on rentre à la maison. Mon sac, mon ordi, je laisse le Voici je m’en fiche je l’ai fini. Et nous prenons le cœur lourd le chemin inverse. La gare est étonnamment calme. Le quai est vide d’uniforme. Je tombe finalement sur la seule nana en casquette grise que j’aie vue de la soirée, et lui dis tout le bien que je pense de la gestion de crise de son employeur. Elle ne sait pas, Madame. N’est pas au courant. Calmez-vous. Pour le remboursement ? Il faut aller sur Internet. Maman, pourquoi tu cries ?

Aujourd’hui, j’apprends que mon train de 19h13 est finalement parti à 23h30. Que plein de voyageurs ont dormi sur les bancs de la gare, faute de logement proposé.

Nous, nous sommes rentrés à 22h30 à la maison, avons défait les valises, maté la fin de Koh-Lanta avec cet étrange sentiment de solitude né de plusieurs heures passées à attendre des informations qui ne sont jamais venues. Dévastée, j’ai néanmoins fini par claquer une bonne partie du prix du billet chez Asos en regardant d’un œil torve les naufragés cathodiques qui, comme moi, avaient été un temps livré à eux-mêmes mais se disaient considérablement grandis par cette expérience.

Moi, je n’en aurai pas tiré plus qu’une coque iPhone pailletée et une boule de biscuits de régimes coincée dans l’estomac.

Merci, la SNCF.

La question de la semaine : faut-il ouvrir un compte Instagram pour continuer d’être aimée ?

binoche

– Vous avez récemment ouvert des comptes Twitter et Instagram. Vous vous êtes sentie obligée ?

– Il y a de ça. On me l’a demandé. Aujourd’hui, c’est devenu incontournable. Ca figure même dans certains contrats.

Il y a quelques jours, je suis tombée sur cette interview de Juliette Binoche donnée à Paris Match, et je dois dire que cet échange m’a plongée dans un profond malaise, pour ne pas dire dans une immense tristesse. Car quoi, la société du spectacle immédiat et permanent, impudique et rémanent nous a-t-elle engloutis au point qu’une comédienne de la trempe d’une Binoche se doive, elle aussi, de poster à intervalle régulier des bouts de sa vie, des coins de son intimité, des morceaux offerts de sa nudité pour continuer d’exister en tant qu’artiste ?

D’aucuns diront que c’est ainsi, que le monde évolue et que ce moyen de communication n’est autre que l’extension naturelle de la presse apparue au XIXe siècle, qui confronta dès lors l’artiste au service après-vente, à la séduction d’un public qu’il faut bien draguer, appâter en « donnant de sa personne » parce que c’est ainsi, que le « marketing de soi » est aujourd’hui indissociable de la chose artistique. M’enfin, n’y a-t-il pas, tout de même, une différence entre poser une fois l’an dans Gala avec mari et enfants devant ses croissants et se voir enjoint, à cinquante printemps, de brancher un flux perpétuel entre soi et les autres, flux qu’il faudra évidemment alimenter selon un planning établi par contrat, sans désir, sans envie ? Bref ne passe-t-on pas dès lors de « donner de sa personne » à « donner SA personne » ?

Je n’ai absolument rien contre les réseaux sociaux, entendons-nous bien. Je tweete, je snape, je poste ma vie sur Instagram et suis celle de mes anciens camarades de collège avec attention sur Facebook mais c’est mon choix. Comme celui de Kendall Jenner, Cyril Hanouna ou Kev Adams de partager avec leurs fanzouzes le contenu du bol de leur petit déjeuner ou la couleur de leur slip et c’est tant mieux (ou tant pis). Si l’envie est là, oui, mais la prostitution digitale imposée par ces fameux contrats du 21e siècle n’est-elle pas d’une indécence absolue ? Car il est entendu que pour accumuler les followers, il faudra irrémédiablement sortir du simple spectre promotionnel consistant à communiquer sur une sortie de film ou de livre, ne nous leurrons pas.

Allez, Juliette, c’est pour Insta ! Fais-nous un selfie no make up ! He, Gégé, tu nous prends tes côtes de porc en Clarendon, t’as rien posté depuis hier ? Catherine, Catherine, tu nous snaptchaterais pas ta soirée avec Isabelle au café de la Mairie ? Tes fans attendent, et les producteurs avec. Allô, Victor ? Bon, pour la sortie en poche des Misérables, ils demandent combien tu as de followers, j’ai vu que ton compte était un peu en sommeil. Va falloir y aller, là, coco, sinon ils bloquent la promo. Vincent, top ton Periscope sur le tranchage d’oreille, t’as gagné 10 000 abonnés, la galerie a adoré…

L’autre jour, alors que je me réjouissais d’avoir 20 likes (oui…) sur une photo Instagram (nous sommes peu de choses), mon fils m’a posé cette question fort à propos : « Mais on gagne quoi, maman, avec les likes ? »

Je vous laisserai méditer sur cette réflexion qui me laissa coite. Quant à exiger des idoles qu’elles lèvent définitivement le voile sur leurs existences dont les producteurs semblent croire que nous exigeons avec force de tout connaître, j’espère qu’elles sauront, ces comédiennes, ces auteures, ces artistes en tous genre qu’on tente avec autorité de soumettre aux lois dites des Millenials (qui n’ont par ailleurs rien demandé) mettre les limites, et construire autour de la légèreté de leur être ce fascinant mystère qui fait (fit ?) tout le sel du star-system tel qu’il fut originellement nommé.

La question de la semaine : le Festival de Cannes ne sert-il qu’à vendre des shampoings ?

blake« Cannes ? Mouais… ça a plus grand-chose à voir avec le cinéma. » Chaque année, c’est la même chose. Alors qu’est lancé le « plus grand festival du monde » (le tout sur une ridicule envolée de marche située devant un Palais plutôt moche que vous ne reconnaîtriez pas en passant devant le reste de l’année), il semble de bon ton de faire la moue en mode «c’était mieux avant », « c’est plus que du fric », « les marques ont tout trusté, dégueulassé, vulgarisé non je ne regarderai pas et de toute façon si c’est pour voir des mannequins bulgares en robe lamée voler la vedette aux vraies (vedettes), je vois pas l’intérêt ».

Alors oui, si le fait que Doutzen Kroes vienne agiter sa crinière kerastasée devant un Vincent Lindon éclipsée par ces nénés pailletés est déplorable, le phénomène ne date pas d’hier, qui voyait il y a quinze ans déjà (oui…) les gogos du Loft faire frémir la Croisette plus sûrement que Gus Van Sant. Les célébrités sont corsetées, robotisées par des agents, de producteurs, des vendeurs de crème chargés de baliser leur discours, les empêcher de se jeter nues dans la Méditerranée devant l’objectif indiscret des paparazzis comme à la belle époque, à l’ »âge d’or » du vedettariat, c’est vrai. Mais, n’en déplaise aux esprits chagrins, rien ne remplacera cette débauche printanière de STARS, cette boulimie visuelle insensée de robes, de grossesses affichées sur tapis rouge, de pipoles agglutinés sur ce petit bout de pavé devenu pour un temps le centre du monde et on aurait tort de bouder notre plaisir.

Scène inaugurale de beaux jours promis aux événements excitants à venir (Roland Garros, l’Euro, les apéros, les week-end prolongés, les JO, les open spaces qui se vident, les spartiates qu’on balade dans le métro pour foncer mater tout ça chez soi parce qu’on part plus tôt du boulot), le Festivaaaal sonne pour moi le début de la récré estivale. Chaque année offre son lot de « moments » gravés depuis dans le marbre des bibles pipolistiques : le sein de Sophie M., les robes Gauthier de Victoria, Brad et Angie réunis, Vincent Lindon qui pleure, Sophie M. qui yoyotte, Sharon Stone qui électrise, Sophie M. qui se déculotte, les robes qui s’envolent, le vent qui s’engouffre, l’équipe de Canal qui tente vaillamment de donner le change en plateau après des nuits d’ivresse, les acteurs américains qui fendent l’armure, et la mer qui scintille, au loin, comme autant de flashes adressés à cet aréopage un peu ridicule mais garant d’une magie cathodique devenue aujourd’hui trop rare. Et puis le cinéma, 7e art soumis plus que d’autres aux aléas financiers, aux impératifs toujours plus cruels de grosses machines bien décidées à soumettre la poésie à une « loi du marché » trop souvent venue enterrer les jolies histoires sous les capes des super-héros et les machins bankables, pour une fois défendu, présenté dans un écrin parfois ridiculement sérieux (ou ennuyeux), mais souvent rendu à sa fonction première de raconteur de belles histoires, de celles qu’on ne voit pas partout.

Non, Cannes ne sert pas qu’à vendre des shampoings. Et si ces shampoings lavent pour quelques jours l’affront fait à l’art, passons outre ce barnum qui nous offre le plaisir immense de voir Woody Allen en région PACA, ou de savourer l’instant baiser offert par la reine, un doux soir de mai, au maître de cérémonie. Vive Cannes, vive le cinéma !

 

La question de la semaine : vaut-il mieux prendre un homme hipster ou un homme Chipster ?

hipsterchipster

Chaque semaine, je tenterai dorénavant de répondre à une question ô combien primordiale qui a, ou pas, fait l’actualité. Pourquoi le concept-même du kick flare déchaîne-t-il ainsi les passions ? L’immense carence capillaro-volumétrique de Lily-Rose ne constitue-t-elle pas un handicap à long terme ? Griezman sera-t-il l’homme de 2016 ? Est-il décemment envisageable que Marco et Linda soient encore ensemble aujourd’hui ? « En attendant Bojangles » est-il le meilleur livre de l’année ? François Hollande a-t-il encore grossi ? Bref, une multitude de questions m’ont assaillie cette semaine mais il a bien fallu en choisir une pour inaugurer cette rubrique hebdo, laquelle m’a été soufflée ce matin dans une interview d’Ophélie Meunier (je sais…) lue dans le Glamour du mois : homme hipster ou homme Chipster, sur quel modèle vaut-il finalement mieux se rabattre ?

Pour ceux qui n’ont pas vécu dans les eighties, sachez qu’il fut un temps où le Chipster, cette micro mais très épaisse chips apéritive, fit réellement partie du paysage pop culturel et domestique des foyers français. Ainsi l’ « homme-Chipster », tel qu’on peut l’envisager en opposition éhontément binaire avec le hipster de 2016, s’apparenterait-il à un gars ancienne génération dans le sens où, contrairement à son successeur, il ne se rase pas les dessous de bras, ne taille pas sa barbe, n’est ni réal, ni CM, ni foodie, ni DA, porte des tee-shirts plutôt que des chemises denim au col boutonné dans la broussaille parfumée, ne médite pas, va au foot le dimanche plutôt qu’au yoga à l’heure du dej, ne sait pas ce qu’est un hoodie (mais possède pourtant un sweat à capuche), et boulotte donc bien plus volontiers des Chipster devant la télé que des graines de chia (prononcez Kia) devant des Ted sur Youtube.

Si d’aucuns pourraient penser à raison que la question ne se pose pas, puisqu’un individu qui prend davantage soin de lui, évolue favorablement en s’intégrant dans l’univers de ses semblables et aspire à une certaine zénitude personnelle et collective est forcément plus appréciable que son ancien modèle, il faut pourtant bien nuancer. Déjà parce que vous n’auriez pas cliqué si vous en étiez si sûre. Ensuite parce que le hipster, tout pimpé soit-il, aurait peut-être bien des choses à apprendre de son homologue venu de l’ère pré-smartphonienne. Pour exemple, tout rustique soit-il, n’oublions pas que le chipster préfère tripoter vos fessiers plutôt que son clavier. Ce qui est cool, convenons-en (et moins vexant surtout). Que le chipster ne vous fait pas la morale sur votre comportement alimentaire post-cuite, ne moule pas ses cuisses dans des slims (non, c’est pas beau), ne passe pas une heure à cimenter sa mèche et ne like pas des photos d’Emilie Rata toute la journée sur Insta. Vous l’aurez compris, entre hipster et Chipster, notre époque soumet à celles qui ont le choix (parfois, au fond du paquet de bonbons, il ne reste plus que des crocodiles rouges et, quand on a faim, on les mange quand même) un dilemme cornélien. Dans l’idéal, le parfait modèle masculin du 21e siècle aurait évidemment les meilleures parts de chacun de ces individus radicaux : la bestialité du Belinois, la délicatesse du barbu, la pépéritude du Chipster, la coolitude soft du bobo poilu, l’appétit dantesque du Chipou, la curiosité food du hipsto (et pas le machisme beauf de l’un couplé à l’obsession fash’ de l’autre, par exemple). C’est ça, oui, il serait une espèce de Louis Garrel qui ne fumerait pas au lit (quoique…) et la mettrait en veilleuse sur le cinéma d’auteur sud-bulgare.

Ouais, tout ça c’est une histoire de goût me direz-vous. Mais entre nous, on est plus chipster, nan ? (miam)