Comme je reçois pas mal de livres, et que j’en lis aussi beaucoup (trop peu à mon goût, parce que je lis malheureusement hyyyyper lentement), mon entourage me demande souvent des conseils de lecture pour l’été. J’ai donc décidé de consigner ici une petite playlivres de l’été 2019 absolument subjective et basée sur mes goûts personnels, pour celles et ceux qui seraient perdus dans les méandres des librairies de bords de plage, et pas forcément enclins à ne fourrer dans leur panier d’osier que les best-sellers du moment. Allez, c’est parti :
Camilla Lackberg, « La Cage dorée »
Ok, celui-ci fait partie des meilleures ventes, sa couverture est hideuse et son titre bidon mais il vaut vraiment le coup. Je n’avais, honte à moi, jamais lu la romancière à succès suédoise, dont les livres à couverture noire de chez Actes Sud avaient pourtant souvent croisé mon regard. Personnage féminin ultra badass et attachante, scènes de sexe bien troussées, enquête haletante, héros pervers et intrigue à tiroirs, « La Cage dorée » coche pas mal de cases du kiff estival. On entre dedans facilement, et surtout on ne peut rapidement plus le lâcher. La super nouvelle, c’est qu’il s’agit du premier tome d’une nouvelle série enclenchée par l’auteure. La seconde c’est qu’en attendant et si on ne les a pas lus, on peut comme moi se plonger dans toute l’œuvre offerte par cette prolixe romancière venue de Fjällbacka.
Pierre Lemaître, « Robe de marié »
L’auteur des sublimes « Couleurs de l’incendie » et d’ « Au revoir là-haut » (Goncourt 2013) est aussi celui de polars exceptionnels. Celui-ci était tombé entre mes mains par hasard l’été dernier et m’a marqué à jamais pour son machiavélisme, sa construction parfaite, son personnage principal sublimement incarné.
Agathe Ruga, « Sous le soleil de mes cheveux blonds »
Premier roman de l’auteure, également booktubeuse influente, j’ai adoré cette histoire de chagrin d’amitié. J’avais écrit pour le Elle une critique que vous pouvez trouver ici.
« Les victorieuses », de Laetitia Colombani
Il y a deux ans, on a tous lus La Tresse affalés sur nos paréos, et balancé du sable entre les pages de ce joli roman qu’on n’a pas lâché. Good news, l’auteure a sorti son second, moins inoubliable mais fort honnête et parfait pour les paresseux car court et tout aussi attrape-lecteur que le premier.
« Les gratitudes » de Delphine de Vigan
Moins récent mais incontournable pour qui n’a pas eu le temps de lire le dernier de la meilleure romancière française du moment (avis subjectif et personnel mais totalement assumé). Un sujet pas facile et « à la mode » ici traité avec la délicatesse de l’orfèvre Vigan : de la dentelle d’émotion.
« Les Actes », de Cécile Guidot
Pas encore lu mais prochain sur ma PAL, dont le pitch ne peut que plaire aux amoureux de sagas estivales. Un roman à la « Dix pour cent » (la série) mais situé dans une étude de notaires, lieu ô combien boring de prime abord, mais si croustillant si on prend conscience que c’est là que se trament et se nouent les histoires de divorces, d’héritages, d’enfants adultérins révélés, de testaments secrets, bref de secrets de famille comme on les aime quand ils ne nous concernent pas. En plus, ce sera une trilogie, une bonne raison de voir si on aime ce tome 1 et si on peut ajouter un item à la courte liste de choses qui nous pousseront à nous réjouir de la rentrée.
Je pourrais en ajouter plein, évidemment. Ceux que l’on relit chaque été, Bonjour tristesse, La Chamade, Le lit défait (un de mes titres préférés), A demain Sylvie, Autant en emporte le vent (je vous jure, ça se relit très bien, la terre rouuuuge de Tara). Ceux qui sont obvious, Sérotonine, ne serait-ce que pour voir si on l’aime ou si on le déteste, la tiédeur de réception n’étant manifestement pas propre à Houellebecq. La Vraie vie, d’Adeline Dieudonné, parce que c’était indéniablement le livre de l’année. Ceux qu’on nous conseille depuis des mois, des années, mais qu’on n’ouvre pas comme un sale gosse qu’on pousserait à jouer avec des enfants d’amis « parce qu’ils ont ton âge, tu vas les adorer » : Petit pays de Gael Faye, le dernier Olivier Norek, Une éducation de Tara Westover, Leurs enfants après eux, de Nicolas Mathieu (Goncourt 2018), L’Art de perdre, d’Alice Zeniter. Ah, et puis vous pouvez lire le mien, aussi. Allez, bel été à vous. Prêts ? Lisez !