Ode à Gian Marco, lé plou swag des Bassélors

marcobachelor

Avant lui, il y a eu Olivier les grandes oreilles, Steven le « restaurateur américain », Karl le noble de Neuilly, Adriano et Paul, qu’on avait suivi du bout des yeux, plongés dans la foodisterie addictive de Top Chef et puis il y eut lui. Marco. Ou plutôt Gian Marco, le Bachelor 2016, dont la présence cathodique quotidienne devrait être déclarée d’intérêt public, comme le souligne fort à propos mon amie tévéaddict Cécile Escaich.

Mais qu’a-t-il donc, ce Marco, auto-désigné « gentleman célibataire » lors qu’on lui demande de piocher allègrement et à sa guise dans un harem d’une vingtaine de jeunes femmes excitées et fort ripolinées, à l’heure où l’égalité femmes-hommes n’est plus à démontrer et où le concept même de ce programme d’un autre âge dût faire hurler la moins féminine d’entre nous, et donc moi la première, qui ne suit pas en reste de ce côté-là dixit mon mec (télé-addict de son état itou).

Eh bien ça, justement, et c’est ici le génie de ce casting 2016. Ce jeune trentenaire à la mèche affriolante, looké à la mode je suis rital et je le reste (coucou le short moule-raviolos pour la partie de tennis, les épais foulards pastel cascadant sur marcel blanc, les liquettes, les canadiennes, les barbours, les polos roses trop près du corps et les roulottages de dad jeans sur chevillette bronzée), fait tout passer. Oui, comme ses fringues souvent too-much, son comportement, un rien macho-ahurissant, glisse sans faire de vagues, lubrifié par cet accent chantant de nos étés adolescents, et ce sourire désarmant et plein de candeur de protagoniste tombé là un peu par hasard, mais non sans une naïve satisfaction.

Bref, elles sont toutes folles de lui, comme on peut l’être d’un amour de vacances beau gosse qui a l’outrecuidance d’être super gentil, de sorte qu’on ne peut même pas lui reprocher de nous avoir promis la lune. Marco sue beaucoup mais sent très bon, c’est certain. Il débriefe la caméra avec humour et précision, mais sans une once de moquerie envers ces nanas émoustillées, en bon habitué qu’il est certainement à provoquer chez la gent féminine ce comportement étrange qui le laisse coi. Bha oui, Marco, il sersse l’amour. C’est pour ça qu’il est là. Et pourquoi pas ? Il est si touchant qu’on en viendrait presque à le croire. Car qu’est-ce qui nous prouve que sa quasi perfection ne l’a pas handicapé, que cette facilité à tomber les plouquettes, les chaudasses et les femmes mariées n’a pas créé un tas de femmes pas pour lui masquant inopportunément de son paysage la bonne, la vraie, celle qui va loui faire des enfants et repasser ses petits slips fluos (j’affabule. Sur les slips, j’entends) ?

Alors oui, Marco se cherche, butinant de fille en folle (coucou Shirley), de femme-enfant offerte et mutique à son alter-ego à la séduction trop virile. Il embrasse à tout-va comme un prof de planche à voile, étreint trop souvent, touche et touche (pouet pouet) parce qu’il est italien é ma késke tou veut. Justifie tout avec des « é », des « ssé », des « plou » et des « touzours ». « Si yé t’embrasse jé pé plou m’arrêter », dit-il à Diane avec laquelle la conversation peine. Le pauvre, quoi. Il pé plou s’arrêter, pas sa faute. Il veut des filles « vraies », qui veulent « lé connaître ». Il est pas là pour rigoler, lui, ni pour se crêper le chignon, les waves et les boxer braids avec qui que ce soit. Il emmène ses « prétendantes » faire du cheval, du saut en parachute, du kart, les fait monter en haut de la Tour Eiffel, leur prépare des pique-nique sous des tentes montées à la va-vite dans des paysages paradisiaques, et vous galoche avec un romantisme suranné dans des jacuzzis ou sous des voilages légers qui balayent ces décors enchanteurs avant de vous offrir une rose, en vous demandant poliment si vous « l’asseptez ». Oui, Marco, j’accepte cette rose. Comment ça, la prod ? Comment ça, pas lui ? Ouais, on voit bien que vous aussi, vous êtes des filles fausses qui ne croyez plus à rien ! Comme dit Marco, si vous êtes pas intéressée, c’est pas la peine rester. Moi, je me suis fait complètement embrigader.

Je suis Rital et je le reste

Et dans le verbe et dans le geste

Arriiiiiiiivedeeeeeerci Roooooooma

 

 

La Nouvelle Star saison Joey est-elle la meilleure ?

nouvellestar

Alors non, cette saison, disons-le nous tout de go, il n’y a ni Julien (Doré) ni Christophe (Willem). Bref, pas d’ovni sorti de nulle part qui vous fasse annuler un date Tinder sexoprometteur ou une soirée portable pour scotcher devant votre télé, seule pour mieux vous concentrer en attendant la prestation hebdomadaire du génie musical (remember les inoubliables Sunny ou Moi Lolita).

En revanche, alors que la quinzaine de gratteux venus tenter leur chance au télé-crochet le plus célèbre du PAF est enfin sélectionnée, quelques talents émergent, qui pourraient bien créer la surprise (Patrick, mon chouchou Suisse monoexpressif aux faux airs de Taïg Khris qui aurait troqué son tee-shirt Waïkiki pour une chemise à pois de hipster helvète, Florie la surdouée enamourée, Manu le perché aux faux airs de Bernard Lavilliers et Mélanie, bien sûr, première de la classe pour une fois pas à gifler).

Ajoutez à cela une belle ambiance fraternelle, l’enthousiasme pur d’une jeunesse passionnée plus souvent scotchée à son instrument qu’à son smartphone (ce qui est très cool, convenons-en), et la nostalgie toujours palpable des premières images d’un programme qui nous suit finalement depuis si longtemps qu’on ne saurait s’en détacher (malgré la tentative avortée de M6, qui voulut un temps enterrer Dédé tsss), il n’en faudrait déjà pas davantage pour que je vous conseille grandement de poser vos mardi pour suivre les « aventures » de nos zikos férus de revisite chorale.

« Mais ça n’est pas tout ! », comme le dirait notre cher Denis B.(rogniard). Car il est un élément qui, cette année, ajoute un peu plus de sel à ce programme dont on aime l’impertinence, le verbe libre, les jugements dézingueurs et les avis cash d’un jury qui n’a pas pour feuille de route d’écouter bigotement les candidats, les mains jointes, les paupières closes, avant de les abreuver de compliments, et ce nouvel élément s’appelle JoeyStarr. Il est pourtant peu de dire que je garde un chien de ma chienne à cet individu dont certains actes odieux envers la gent féminine eussent pu (dû ?) l’interdire à jamais d’antenne tant ceux-ci s’étaient avérés infâmants mais voilà, comme le dit Serge Aurier (non, pas « c’est une fiotte » mais), on a tous droit à une seconde chance. Et Le Jaguar l’a saisie. Avec panache.

Drôle (eh oué), étonnamment discipliné, tour à tour ému ou ouvertement affligé derrière ces lunettes qui cachent des années d’excès, l’ex leader de NTM que nous avons tant aimé assure grave en chaussures. Complice avec notre Dédé Manoukian bousculé dans sa confort zone, un chouille moins loooonguement lyrique et en apparente admiration béate devant cet énergumène à la voix du diable, Didier Morville agite gentiment nos trois compères manifestement ravis d’accueillir ce nouvel ami. Sinclair joue les jaloux, Elodie Frégé irradie comme toujours de féminité lors que notre petit nouveau découvre une à une les épreuves d’un programme qu’il n’a probablement jamais regardé mais que, sous couvert de nécessité financière et de je m’en foutisme de mauvais garçon argué dans les interviews, il semble bien kiffer. Finalement.

Bref, on dînerait bien avec ces quatre-là, qui portent finalement cette Nouvelle Star 2016 plus encore que la bande de petits jeunes qu’ils se sont choisis pour accompagner en musique leurs soirées de potes du mardi soir. Alors oui, peut-être avaient-ils raison ceux qui commentaient le premier soir de diffusion : « il faudrait rebaptiser le programme JoeyNouvelle Starr ». D’autant que bientôt, les primes seront en direct, laissant le champs libre à l’électron certainement ravi de pouvoir désinhiber le bobo collé devant son écran devant son bol noglu, mais aussi le boss Vincent Bolloré qui pourrait bien s’en mordre les doigts d’avoir laissé les clés à ce fou dangereux-là. Ou pas. Car le buzz, bon ou mauvais, est souvent roi.

En tous cas, je sais pas vous mais moi, je serai là.

Ah, et allez Patrick, hein ?

Cyril Hanouna ou quand les petites beautés s’invitent à Matignon

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Si la TNT et ses abominations télé-réelles tendent à éteindre peu à peu leur rayonnement débilisant hors du cadre qui leur a pourtant été consigné, un nouveau phénomène inquiétant se produit cependant. Enfermés dans cette antichambre baroque de la télévision française, ses surpuissants survivants, gavés à la gloire 2.0 et forts de leurs centaines de milliers de followers extatiques, semblent avoir pris assez de force pour s’extraire de leur condition clownesque et investir… les ors de la république.

Pour preuve, lundi soir, la « bande à Cyril » (Hanouna), jamais à court de blagounettes de pensionnat, décidant d’appeler le Premier ministre, notre sévère Manouel, sous le prétexte que Mathieu Delormeau, le souffre-douleur consentant offert aux hyènes de la star de D8, aurait bien déjeuné avec lui.

« Allô Manuel Valls ? Rhihihi c’est Cyril Hanouna », qu’il a gloussé, le protégé de Bolloré, entouré de sa cour orgastique et incrédule, alors qu’au bout du fil, l’homme censé trimer 24/24h avec nos deniers se demandait ce qu’il pouvait bien foutre à l’antenne à converser avec le zigoto aux sardines. « Y’a Mathieu Delormeau qui voudrait déjeuner avec vous rhihihi. Comme Léa Salamé avec le président vous voyez rhihihi ». Et le Mathieu, comme une adolescente qu’on pousse sadiquement vers l’élu de son cœur a priori peu enthousiaste, d’oser quelques mots au catalan sans humour. « Euh… héhé… c’est Mathieu Delormeau. »

– D’abord, qui est cet individu ?

Droit dans ses pompes cirées, au garde à vous, l’ancien premier flic de France eut la réplique cinglante lors que les autres individus, ivres de la cruauté qui habite les compagnons de galère, riaient de bon cœur devant la énième humiliation de leur bouc émissaire.

– Je déjeunerai avec votre chef ! continua alors le puissant homme d’Etat, plus à cheval sur les convenances qu’une Nadine de Rotshild organisant une réception chez l’ambassadeur. Vous (le fameux Mathieu, donc) nous rejoindrez pour le café.

Merde alors. Voilà t’y pas que le bouffon des ménagères s’est donc invité à Matignon. « Salut ma p’tite beauté ! T’es trop sexy tu sais ! Nous à TPMP on t’adore, hein ! Mon Manu ! Tu regardes la télé ? Tu connais les sardines ? Et Valérie Benaïm, tu la connais ? Elle te kiffe mon biquet. » On n’ose imaginer la teneur des propos de ce face à face improbable rapetissant l’homme aux sourcils froncés au rang de jouet offert au chat surpuissant de l’access, ravi de balancer ses griffes sur le chef du gouvernement, ronronnant de surpuissance, le ventre offert à ses valets exaltés par tant de réussite chez leur idole tyrannique.

La semaine dernière, c’est « Capu », la gueulante coprésentatrice du « Mag », accessoirement et opportunément devenue compagne officielle du petit prince Sarkozy, qui se rendit à New York, accompagnée de son fidèle et élégant Benoît, sur les terres de sa proie. Sans sa Josiane mais lové contre sa nouvelle BFF orange devenue princesse consort, ledit Benoît a donc tout naturellement pris ses quartiers dans la Grosse Pomme chez Cécilia, laquelle, on l’espère, avait déserté le loft cossu, laissant le braillard trio entasser ses kilos de shopping frénétiquement enchaîné dans la cité de Woody Allen.

Alors, c’est quoi la next step ? Enora Malagré à l’Elysée ? Les Marseillais à l’Assemblée ? Le Président dans TPMP ? Dans une société du spectacle où les puissants d’hier sont en perpétuelle quête d’une large visibilité médiatique, doit-on se résoudre à l’inévitable mélange des genres qui pousse, chaque semaine, un énarque à répondre à l’interview de Closer devenu le lieu privilégié de la prise de parole politique ? Demain, les candidats en campagne viendront-ils papoter avec EnjoyPhoenix pour toucher ses millions de jeunes fans ? Emmanuel Macron ira-t-il chiller dans la chambre de Norman pour « toucher un large public » parce qu’il faut bien s’adapter, madame, à la scène d’aujourd’hui ?

Il y a quelques semaine, Yann Moix nommait Cyril Hanouna Ministre de l’Inculture, déclenchant la ire de son « aréopage de pétomanes» courroucé qu’on pût s’en prendre au maître autant qu’à ses vassaux. Et pourtant, à l’approche de la Présidentielle , et en l’absence éventuelle d’un Grand Journal probablement remplacé par un show tenu par Jean-Marc Morandini (oui…), il faudra bien s’attendre, mes petites beautés, à ce que le peoplitique tel que nous l’avons connu se meuve en une popolitique popu où les plus forts seront les meilleurs clients d’un salon cathodique transformé en foirfouille à neneus.

« Eh François ! François ma beauté ! On appelle Valérie pour faire la paix ? Allez on rigoooole mon Fafa ! Y m’fait trop kiffer ! »

Et pour revoir l’affligeante séquence :

 

Procès de la télé-réalité : non mais Naulleau, quoi !

nabilla

Gérald Babin, Thierry Costa et Koh-Lanta ne sont plus, et depuis leur tragique disparition, chacun se presse autour des corps pour trouver un coupable. Comme dans toute bonne enquête qui se respecte, vers qui se tourne-t-on en premier ? Le coupable idéal, pardi, à savoir la tadadam… télé-réalité Beuuuuuuuuurk CACA !

Depuis le lancement du Loft il y a dix ans, et le concert de pincements de nez devant la bouze à succès débarquée sur nos écrans, tous les écoeurés philosophes avaient ensuite naturellement emboîté le pas à M6 pour boulotter eux aussi un peu de ce mauvais gâteau à succès. Depuis, pas une chaîne, je dis bien pas une, n’était parvenue à résister aux sirènes d’une audience acquise à moindre frais sur le dos d’innocents quidams venus tâter de la célébrité.

Souvent ensuite, à chaque hospitalisation de Loana ou après le suicide de FX, on a pointé du doigt l’ignoble machine à s’engraisser sur le dos de fragiles post-ados prostitués sur l’autel de l’Audimat. Chaque fois, la tempête est passée et les Anges sont restés. Cette fois-ci, il y a eu un mort. Pendant le tournage. Puis un autre, lié au premier. Et bien qu’aucun lien n’ait pu être fait entre ce décès et le concept d’un programme par ailleurs plutôt  intelligent et louable en terme d’objectif et d’esprit sportif, il semble que l’événement ait ouvert une brèche que beaucoup attendaient pour venir s’y engouffrer.

Pour Aurélie Filippetti, manifestement adepte de la technique à la Sarko : « un fait divers -> une loi », il faut tout bonnement interdire la diffusion des programmes de télé-réalité dans leur ensemble avant 22h. Quel rapport avec le décès de l’aventurier me direz-vous ? Mpfff mystère. Même son de cloche au CSA, dont la manifeste méconnaissance du monde télévisuel en deviendrait presque flippante. Quant à Eric Naulleau, l’acolyte de Zemmour, il a récemment déclaré qu’il faudrait « mettre tous ceux qui ont de près ou de loin participé à ce type de programme en taule ». Rien que ça. Vive la démocratie !

« Secret-Story », « Pekin-Express », « Le Bachelor », « Koh-Lanta », « Les Anges de la télé-réalité », « On a échangé nos mamans », « Top Chef », « Masterchef », « La Nouvelle Star », « The Voice »… autant de programmes n’ayant pour la plupart absolument aucun autre point commun que celui d’être estampillé « télé-réalité de merde » par les haters d’un genre qu’ils ne connaissent pourtant pas puisque, à mon sens, il n’existe pas. Ou plus. Les années ont passé et, outre le fait qu’il mette en avant des inconnus sur le petit écran, les programmes dits de « télé-réalité » se sont diversifiés et l’on pourrait aujourd’hui aussi peu comparer « Les Anges » à « Top Chef » que « Taratata » à « Vivement Dimanche ». Devrait-on donc mettre Christophe Willem, Jenifer, Nolwenn notre caution régionale ou Jean Imbert en prison ou encore devoir attendre 22h30 pour se repaître des prestations scéniques des candidats de « The Voice », programme plus familialo-bon enfant tu meurs ? Ridicule.

Allons allons, reprenons nos esprits et raisons gardons voulez-vous ? Qu’on cesse déjà de sanctuariser Nabilla en lui promettant une quatrième de Libé et un plateau du grand Journal pour avoir mimé un téléphone de ses doigts manucuro-lobotomisés avant de jeter bébé avec l’eau du bain pour laver une culpabilité qui n’a pas lieu d’être.

Rappelons au passage que nous, trentenaires, avons été biberonnés au manga avant de nous gaver de programmes AB Production accessibles à l’heure du goûter dans tous les foyers sans que ça n’émeuve personne ni qu’on crie au scandale. Et pour avoir goûté aux deux, pas sûr qu’Hélène et Lalie  aient alors eu mieux à nous apprendre que Stéphane (Rotenberg) et Denis (Brogniart). Enfin je dis ça, je dis rien.

Naoëlle de Top Chef ou le retour de la relou de terminale qui avait « tout foiré » mais avait toujours 19/20

naoelle

Le bac en poche, on pensait en être définitivement débarrassée. De qui ? Mais de la relou qui sort de contrôle en pleurant parce qu’elle a « complètement raté », même pas fait la dernière question mais qui, étonnamment, a toujours la meilleure note.

Souvenez-vous… Hiver 95, vêtue d’un Cimarron surteint, d’élégantes Timberland et d’un pull-chaussette réhaussé d’une chemise bucheron mal coupée, vous suez sang et eau sur votre bac blanc de Maths.

On admet que pour tout nombre réel positif u, ln(1+u) ≤ u.
Démontrer alors que, pour tout nombre réel λ strictement positif, A(λ) ≤ —λe—λ — e—λ + 1…

Tibidibidibidi…

Pfiou, vous n’y comprenez pas grand-chose mais tentez de faire abstraction du côté éminemment abstrait de ces formules apprises par cœur pour parvenir à récolter la dizaine de points offerts par cette première partie, la géométrie dans l’espace ne vous permettant a priori par d’en cumuler davantage. Fière de votre résultat entouré en rouge, vous sortez alors une belle feuille de papier millimétré matière PQ et entreprenez de dessiner votre parabole, en zieutant celle de Kenny Sitbon au premier rang pour vérifier qu’elle a peu ou prou la même forme. Ensuite, vous tentez vaguement de choper les points de la partie stats (« On dispose de 2 urnes.  L’urne U1 contient 4 boules blanches et 6 boules noires »… houla ça part mal), et lancez au petit bonheur la chance 2-3 approximations d’angles pour la partie géométrie, avant de rendre, pas peu fière, votre copie.

Dehors, ça crapotte de la Lucky en balançant fébrilement des « T’as bien trouvé ‘ -x’ non ? NON ? NOOOOOOON ? ». Votre fameuse copine, elle, tire la gueule. « J’ai complètement foiré », assène-t-elle. Vous : « Pfff arrête ! Tu dis ça à chaque fois mais tu vas encore avoir 19 ». Elle, mi-angoissée, mi-larmoyante, mi-désagréable (oui, ça fait 3 « mi ») : « Impossible, j’ai même pas fini la partie 1 et pas fait la 2 ni la 3. » Vous, intérieurement : « Gniark, gniark, avec mon 14, à moi la meilleure note, cette fois je l’ai pas volée ».

Dans « Top Chef », cette année, il y a Naoëlle. Naoëlle travaille au Bristol, c’est la meilleure de loin et elle remporte toutes les épreuves. Du coup, elle énerve un peu tout le monde parce que personne d’autre ne peut avoir le « coup de cœur » ou l’immunité. Mais s’il n’y avait que ça. Naoëlle pourrait modestement (ou non) assumer son statut de meilleure et la mettre en veilleuse. Mais NON ! Naoëlle c’est le retour de la copine du bac blanc ! Hier, elle s’est retrouvée en « dernière chance ». Nous savions tous, ses adversaires, les chefs, et nous téléspectateurs, qu’elle ne craignait rien. Pourtant, Naoëlle est entré dans une transe insupportable lorsqu’elle a considéré que son gnocchi de courgettes n’était pas parfait. « C’est de la merde, c’est NUL ! », a-t-elle asséné, avant d’éclater en sanglots. « J’ai foiré, c’est minable », a-t-elle emmerdé ses compagnons d’infortune qui, n’étant pas non plus de sa famille, ont dû se dire qu’une première place était enfin possible pour eux.

Pourtant, alors que les plats défilaient devant le jury, celui de la demoiselle a, une fois de plus, emporté tous les suffrages. Pour la simple et bonne raison qu’il était plus joli, plus travaillé, différent et manifestement « gourmangue », bref, c’était le meilleur, quoi. A l’annonce de son nom, Naoëlle a alors à nouveau fondu en larmes épaisses, manifestant de manière absolument insupportable son stress de perfectionniste ne supportant pas de ne pas être sur la plus haute marche du podium, préférant se dire « NULLE », cherchant ainsi à la fois à conjurer le sort mais aussi à éviter toute médiocrité, optant pour la nullité, toujours préférable à ses yeux.

Naoëlle, cela faisait un petit bout de temps que je sentais ce potentiel chez toi, et tu m’en as donné la preuve hier soir. Et faire revenir ces souvenirs de frustrations et d’exaspérations adolescentes aujourd’hui enterrées, ça, je ne te le pardonnerai pas.

Ah oui, vous l’aurez compris, au bac blanc, j’ai eu 10,25 et  ma Naoëlle 18. Bien sûr.

Etre ou ne pas être « jitébeule »

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Bret Easton Ellis, génie littéraire du siècle dernier devenu twittos obsessionnel boutonneux, l’avait bien prédit lorsqu’il avait annoncé que pour devenir un écrivain (re)connu, il faudrait maintenant être Madonna. Entendez par là que le 21e siècle n’offrira sa divine célébrité qu’à ceux qui savent se vendre.

Hier soir, Lena Lutaud, admirable journaliste people du Figaro, donnait une interview croustillante au Petit Journal de Yann Barthès, dévoilant les coulisses du dossier qu’elle venait de publier sur les acteurs français les mieux payés du moment. Outre le fait que l’on apprenait que notre gentil ch’ti Danyboon avait tenté de faire pression sur le quotidien pour empêcher la parution de l’article (il est premier du palmarès), menaçant de ne plus jamais lui donner d’interview (des menaces, toujours des menaces), ou que Marion Cotillard, gentille baba sans histoire, refusait catégoriquement de se déplacer sans John Nollet, le coiffeur des stars, Lena nous faisait également découvrir ce mot qui résume si bien notre époque, et que je ne me priverai pas d’utiliser fréquemment à l’avenir : jitébeule (« JT-able »).

Jitébeule, c’est quoi ? C’est un artiste capable de passer au JT, ou chez Ruquier, ou chez Sabatier, avec aisance, humour et décontraction ; bref, ce que l’on appelait dans le temps un « bon client ». Un artiste – acteur, chanteur ou auteur – est avant tout un produit et l’époque où, fébrilement cloîtré dans son atelier, il pouvait créer en toute quiétude sans avoir à marcher en diagonale chez Arthur semble bien révolue. Lutaud ajoutait que pour beaucoup de producteurs, le choix d’un acteur se faisait même en amont du casting selon son degré de jitébeulisme. Ainsi, un formidable comédien autiste se fera-t-il fatalement souffler ses rôles par un pétomane populaire de niveau honorable voire médiocre. Raison pour laquelle, au demeurant, on tourne autour de la même pléaide redondante d’acteurs sympathiques depuis dix ans dans le cinéma français. Etre artiste en 2013 et ne pas jouer le jeu de la promo équivaudrait à un suicide professionnel.

Pour l’acteur timide et peu disert, une seule solution pour survivre : provoquer (quitter le plateau, faire faux bond, soutenir Depardieu, fumer une clope à l’antenne). Twitter, Facebook et une énorme propension à l’exhibitionnisme (auprès des fans et des « gens du métier ») par la jeune garde du métier auront ajouté au jitébeulisme télé un facteur supplémentaire de prostitution médiatique via les réseaux sociaux. Forcé d’appâter le chaland pour avoir le privilège de faire connaître son œuvre, le créateur devra revêtir ses habits de lumière et faire le trottoir.

Le jitébeulisme aurait-il signé la mort de l’art, comme vous serez certainement nombreux à le penser ? Pas forcément. N’est-ce pas grâce aux ventes gargantuesques des romans annuels de Marc Levy, beau gosse cultivé et spirituel adulé des animateurs télé, que Robert Laffont peut, chaque année, publier les premiers romans d’écrivains qui, jitébeules ou pas, ne seront de toute façon jamais invités chez Denisot ? D’autre part, on peut être à la fois le plus jitébeule d’entre nous, refaire sa tête de chameau pour la 1000e fois sans exprimer la moindre lassitude mais aussi rapporter en métropole la première statuette dorée jamais offerte  au pays. Ah, Jean…(soupir)

Quant au jitébeulisme, il peut parfois être pratiqué avec un excès qui finira par agacer plus qu’il ne séduira : Lucchini, Mathilde Seigner ou Franck Dubosc, s’ils sont toujours bankable, peuvent néanmoins créer un trop-plein chez le téléspectateur, lassé d’assister trop fréquemment au show rabâché de ces comédiens venus vendre leur soupe et leurs fesses sur les plateaux.  Finalement, pourquoi se déplaceraient-ils pour en reprendre une dose supplémentaire (tout ça pour 10 euros, en plus !) ?

En bref, entre bankable et jitébeule, en 2013, le pipeule va devoir jouer serrer.

La Nouvelle Star de D8 : rendez-nous Myriame !

myriame

Je suis une burne en pronostics, c’est maintenant connu (pour ceux qui ne le savent pas encore, j’avais pronostiqué la victoire de Lorie à Danse avec les Stars quelques heures seulement avant son élimination retentissante, pronostic qui me vallu deux jours intenses de bashing sur les réseaux sociaux, ainsi qu’un acharnement sans précédent de la part de Morandini sur son blog et dans Direct Matin, m’accusant tout bonnement d’avoir fait éliminer l’ancienne patineuse).

Bref, mon talent est tel que, lorsque je découvris Myriame dans La Nouvelle Star, l’élisant tout de go gagnante haut la main de cette nouvelle saison TNTesque, j’avais de fortes chances d’offrir à la jeune fille un destin morbide et inattendu, à l’instar de Mme Ex-Garou.

Bingo ! Hier soir, alors que 16 candidats bataillaient péniblement pour décrocher leur ticket en finale. Myriame, comme à son habitude, déchirait sa race avec une reprise d’Amy Winehouse qui arrachait encore quelques grimaces de plaisir groovy au bondissant Sinclair.

Las, à la stupéfaction générale, Myriame quittait l’aventure.

Depuis, Maurane herself a fait son mea culpa sur Twitter, admettant regretter l’élimination de la jeune femme, alors que de nombreux internautes, dont moi, réclament à corps et à cris la réintégration de la belle.

Alors si vous aussi êtes pour le retour de Myriame, signez la pétition en commentant ce billet d’un sobre « je soussigné blabla souhaite vivement le retour de Myriame dans la Nouvelle Star sinon… bha sinon rien je regarderai quand même les primes mais je serai vraiment, vraiment triste ».

Merci pour elle.

En attendant, si on se refaisait un petit « Superbass » boum bouloumboumboum bouloumboum yeah hé yeah hé boumm ?

Depardieu et le sac à sapin

Peu de texte mais tout dans l’image…

Vous avez certainement suivi l’affaire Depardieu, et les errances grand-guignolesques de notre vieux Gégé parti parader chez son ami Poutine.

L’image la plus gaguesque du week-end restera celle de Danton se faisant emballer dans la tenue traditionnelle par de petites femmes enthousiastes. Sourire extatique, Cyrano semble subir les assauts de masseuses Thaïlandaises alors qu’à bien y regarder, il ressemble davantage à ce pauvre échoué de début d’année qu’est l’arbre de Noël.

Pour jeter son sapin, on prend le sac Unicef, on tire bien dessus en essayant d’y faire rentrer la base, plus large et qui perd ses poils, on fait un noeud, et on le descend dans la rue !

Bye bye Gégé.depardieu

La Starac de NRJ12 : massacre à la boutonneuse

En cette période de come-back en tous genre, je me devais, après avoir encensé la Nouvelle Star de D8, de me pencher plus avant sur sa « concurrente » (officielle), celle de feu Dammarie-les-Lys. Résultat ? Une soirée cauchemardesque voire dangereuse pour l’ouïe et l’activité cérébrale, où l’ennui le disputait à la sidération. Oui, l’enfer se situe bien sur la TNT, le jeudi soir à 20h50. Explications…

Une présentation gaguesque

Exit Nikos, le BFF des ados opportunément parti pouponner, place à la présentation low-coast en les personnes de Tonya Kizinger, alias Jessica, ex propriétaire de bar de la plage, puis maire de St-Trop dans « Sous le soleil », l’inoubliable série-phare de notre adolescence, accompagnée de Matthieu Delormeau, l’animateur à tout faire de la chaîne qui, à force de passer ses journées entouré d’Ayem, Nabilla et Thomas, philosophes de leur état, semble en avoir quasiment perdu l’usage de la parole. Notre duo, a priori pas très rôdé, peine à trouver ses marques. Jessica… pardon Tonya, fluent english, perd ses mots, coupe la parole, cramponnée à ses fiches comme une moule à son rocher, tandis que Matthieu, maquillé comme une cocotte de chez Michou, la suit l’air béat, ne sachant visiblement que faire de ses deux bras. Bref, la grande classe.

Des candidats livrés à eux même

Dans la Starac précédente, le prime était l’occasion pour les « élèves » de présenter un numéro spectaculaire ardemment préparé avec leurs professeurs pendant la semaine précédant l’émission. Ils arrivaient alors sur leur 31 et offraient une prestation plus ou moins appréciable mais pro, travaillée et chorégraphiée. Hier soir, cette multitude d’ados gélifiés dont, après 1h30 d’émission, on ne ne souvient toujours pas des prénoms, se sont succédés, parfois à plusieurs, parfois seuls, parfois accompagnés d’un « people », dans un ordre indéterminé, une cacophonie totale, un laisser-aller désarmant et assurément parés de leurs tenues perso pour un résultat cheap à souhait pour l’oeil, et difficilement supportable pour l’ouïe.

Un jury touriste

« La Starac, c’est une école », ont tenté de rappeler dans ce chaos monsieur et madame Loyal. Etaient présents hier soir pour juger leurs ouailles la Directrice, Charlotte Valandrey (à qui Matthieu Delormeau avait manifestement volé la trousse de maquillage), toujours un peu à l’ouest, répondant avec crainte aux quelques questions qui lui furent posées, semblant chaque fois interrompue dans la liste de courses qu’elle se récitait dans sa tête. Autour de ce personnage impliqué se massaient, mollement, les autres membres de « l’équipe », parmi lesquels Rachid Ferrache, le professeur de chant qui, lorsque Delormeau lui demanda de donner une note à un duo de candidats, osa un… « euh, ils ont chanté quoi ? ». Pour masquer leur peu d’intérêt, la totalité de ces professeurs s’est, tout au long du programme, enthousiasmé pour ces élèves « merveilleux », « exceptionnels », « parfaits ». Au-delà de l’incompréhension et de la solitude imposée au téléspectateurs par une telle mauvaise foi, on se demande à quoi peut bien leur servir, alors, d’aller à l’école dans ces conditions ?

Un chaos total

Les primes des saisons précédentes étaient rythmés par ces petits reportages sur la vie de château, dans lesquels on pouvait plonger dans l’univers de ces jeunes adultes en pensionnat, leurs disputes, leur love-stories surtout, leurs cours aussi, puisque assister aux leçons de danse et de chant faisait partie de l’intérêt du programme (Oscar Sisto si tu nous lis). Restriction budgétaire ou conseil hasardeux d’un membre de la prod oblige, cette année, on ne quitte que rarement le plateau. Et pourtant, Dieu sait qu’on ne demanderait pas mieux. Au final, on ne connaît personne d’autre que Zayra, seule élève déjà trop douée pour se perdre dans un tel naufrage télévisuel. Quant aux chanteuses dont cette petite troupe anarchique assassine méthodiquement les chansons (heureusement que ni Rihanna ni Adèle n’ont accès à la TNT), elles ne devraient de toute façon pas tarder à attaquer le programme en justice…

Une image affligeante de la télé-réalité

D’aucuns diront, comme d’habitude que « c’est de la daube, c’est normal, c’est de la télé-réalité ». Eh bien c’est exactement pour cette raison que je suis si excédée par cette émission bas de gamme, ce programme en papier crépon colmaté à la va-vite par une production qui, à force d’économie de bout de chandelle, livre effectivement une bouse cathodique malodorante à cause de laquelle de jouissifs programmes tels que Koh-Lanta, Nouvelle Star ou Top Chef seront catalogués comme télé-poubelle par le téléspectateur lambda, peu soucieux de faire la part des choses.

« Laissez-leur le temps de s’installer, ne tirez pas sur l’ambulance ! », « Tonya est top et prend ses marques », « cette promo n’a pas dit son dernier mot », entends-je déjà surgir des commentaires sous cet article. Pour ma part, cette expérience pour laquelle je me suis douloureusement imposée ce déplorable spectacle ne me conduit qu’à une seule conclusion : Pitié, coupez !

Fabienne Lepic présidente !

Connaissez-vous Fabienne, la femme de Renaud, la maman de Soliiiine, Christophe, Charlotte et Lucas, la voisine de Denis et Valérie Bouley, bref la star incontestée de l’excellente et hilarante série « Fais pas ci fais pas ça » ? Si ça n’est pas le cas, décommandez tout ce que vous avez à faire le mercredi soir et plongez la tête la première dans le quotidien de cette supermaman supervénère et superattachante.

Voilà maintenant cinq saisons que Valérie Bonneton, ex-madame François Cluzet (l’homme qui déclara récemment à propos de sa nouvelle compagne « Je n’ai jamais été amoureux avant elle », raison pour laquelle depuis je le hais) campe avec talent le personnage de Fabienne Lepic. J’irais même plus loin en disant que Valérie Bonneton EST Fabienne Lepic, à tel point que, lorsqu’elle arriva aux derniers César ultra décolletée, ravissante poitrine quasi intégralement dévoilée aux professionnels de la professions, je m’étonnai tout d’abord de ne pas entendre la voix de son mari Renaud bafouiller « M’enfin Fabienne, faut pas te gêner ! ». « Fais pas ci fais pas ça », (j’en vois qui ricanent au fond, on sort !), c’est le quotidien de deux familles, l’une bobo, l’autre version Le Quesnoy déglingue, qui tentent sans y parvenir d’élever des enfants de 4 à 18 ans, chacun à leur façon, tout en maintenant un semblant de vie de couple et d’accomplissement professionnel. Bref, c’est nous. En tous cas plus moi que le mec de Bref, qui n’a pas d’enfants et traîne donc tranquilles en doudoune sans manches dans son appart craspec.

En cinq saisons et cinq années, les personnages se sont installés, ont grandi, évolué, et force est de constater que celui de Fabienne s’est tellement rapproché de la femme qu’on est, qu’on voudrait être ou qu’on a parfois honte d’être avant de penser à Fabienne et de se dire qu’elle aussi fait pareil, que son personnage-même est devenu une star, voire une marque. On ne dira bientôt plus « maman active », « digital mum » ou « maman débordée » mais « Fabienne Lepic ». Pour preuve, elle a désormais sa page Facebook, et les vidéos Youtube de ses meilleures répliques fleurisssent sur la toile. Chaque mercredi, les fans plébiscitent la nouvelle adjointe au mère de Sèvres (oui, de mère au foyer docile, Fabienne a repris une vie professionnelle et part même faire un voyage de trois semaines au Québec, laissant linge sale et problèmes adolescentes existentiels à son époux, le très anxieux numéro deux des robinetteries Binet).

La raison ? Fabienne Lepic, adepte d’une éducation stricte, voire old school, se laisse souvent déborder par ces ennuis quotidiens qui nous pourrissent toutes la vie, tournant en dérision, lors de scènes hilarantes, ce qui peut nous sembler tragique, à nous, avant que notre idole ne vienne dédramatiser la situation. Le meilleur moment restera pour moi celui où Fabienne décide, afin d’enrayer la mystère de la chaussette solitaire (le « monstre du Loch Ness » de la ménagère moderne), de coudre sur chaque paire un fil reliant les deux chaussettes et passant dans le dos comme on le fait avec les gants des enfants, ou encore ce spectacle de fin d’année où, déguisée en salade, elle slama devant les parents d’élève sur le tube « Ca m’éneeerve ! (Mon fils est persuadé que les poissons sont carrés) » (les fans s’en souviennent comme étant la scène originelle de l’émancipation de Fabienne Lepic). Fabienne s’énerve sans arrêt, pestant, soufflant, contre son grand qui ne remet pas le lait dans le frigo ou passe ses cours à se trifouiller les ongles avec un compas, la maîtresse, cette grosse CONNASSE, qui impose d’acheter un cahier 24×32 cm petits carreaux grand format alors que CA N’EXISTE PAS, huuuuurle sur tout le monde quand elle a une panne de réveil et fait boulotter à ses invités son fameux « fourzytou », soit les restes habilement accomodés puis gratinés afin d’en faire un succulent plat familial (qui n’a pas son fourzytou… à part le mec de « Bref » ?).

Lassée de se casser les orteils sur des jouets d’enfants, faire ses abducteurs en ramassant à longueur de journée les multiples objets jetés ici et là par une famille ingrate, voire à subitement éclater en sanglots parce que, acculée, elle se sentait « grosse, moche et inutile », notre Lynette Scavo nationale a finalement décidé de prendre le taureau par les cornes et a fini par retrouver un emploi (après quelques tentatives assez scabreuses) grâce auquel elle parvient encore, au quotidien, à étonner son mari, qu’elle soutient en parallèle quotidiennement depuis des décennies de son laborieux parcours pour enfin devenir numéro un de son entreprise qui le prend « pour un con ».

L’ascension de Fabienne Lepic, madame tout le monde trop rapidement rangée au rayon périmée des femmes aux foyer de plus de quarante ans, ne fait pourtant que commencer. Et comme dirait celle qui ne dédaignerait certainement pas d’être prise pour modèle par notre héroïne, quelque chose s’est levé qui ne s’arrêtera pas… Fabienne PRESIDENTE. Fabienne PRESIDENTE !!!

En attendant de pouvoir enfin donner notre voix à Fabienne, écoutons une nouvelle fois son hymne au combat contre la cantine. CA M’ENEEEERVE !!