C’est regardable, l’Inventeur 2012 ?

Certains soirs, lorsque la désert télévisuel s’étend à l’infini jusque sur la TNT, on est alors contraint de regarder l’UNFP en différé (et donc de participer activement aux larmes de joie de Jérôme Rothen recevant son trophée de meilleur joueur de ligue 2). Puis,  lorsque les footeux encravatés, gominés et boucles-d’oreillés rendent l’antenne, et qu’on a supporté à nouveau un zapping désolant, eh bien on n’a alors d’autre choix que de s’arrêter quelques instants sur la nouvelle réal-tv de M6, fût-elle fort peu enthousiasmante.

L’Inventeur 2012, pas très sexos. Autant que de bouquiner un magazine de bricolage gratos reçu dans sa boîte aux lettres parce qu’on a vraiment tout lu le Voici.

Et donc, c’est comment ? En gros, comme dans Top Chef ou The Voice, un juré composé de 4 personnes (3 hommes + 1 femme,  selon la règle originelle dite de « La Nouvelle Star saison 1 » – au passage, merci pour la parité ! En espérant que Francois Hollande prendra 5 minutes pour remédier à ce machisme real-télévisuel ancestral) juge du haut de sa grande expérience du domaine des candidats émus à l’extrême et sûrs de leur talent.

Ici, point de chanteurs multi-octave ni de danseurs sautillants, encore moins de chefs chevelus. Non, dans « L’Inventeur 2012 », les candidats, c’est vous ou moi qui aurions eu une idée révolutionnaire – ou pas…

Du coup, et puisqu’on a toujours plus d’empathie pour ce qui nous est proche, on y ressent très désagréablement la pitié et la gêne, plus souvent encore que la compassion. Car ponctuellement, un petit pépé sympatoche vient défendre le projet de toute une vie, celui dont il parle obsessionnellement à sa famille tous les dimanches depuis 15 ans, à tel point que personne ne se rappelle avoir pu déguster l’agneau dominical sans avoir à évoquer des heures durant le nouveau système de lame élaboré par papi pour sa machine à râper le fromage d’une main. Et lorsque, après avoir vanté les avantages de ladite râpe devant un jury circonspect, voire carrément méprisant, le pépé sympatoche se prend quatre « non » catégoriques qui mettent publiquement à terre ses espoirs et les milliers d’heures passées dans son garage sa révolutionnaire l’invention, bha moi ça me serre la gorge et ça me pique les yeux. Limite j’en pleurerais autant qu’en voyant Rothen recevoir son prix. Limite j’achèterais une râpe à 360 euros pour que le pépé ait pas trop la tehon en rentrant chez lui.

Heureusement, certains réussissent à convaincre le jury et passer les étapes de la compétition. Parfois, ils le font avec l’aide du cocasse « panel de consommateur » chargé de décider, en cas d’égalité, du sort d’un inventeur. Panel conso, encore un truc qui fait très « France normale« . En fait, « L’Inventeur 2012 », c’est super tendance ! Le coté « tout le monde a sa chance » (pas besoin ni d’avoir un don ni un physique exceptionnel), la caution entrepreunariale en plus, c’est so 2012 !

Au final, auront été retenus après cette première sélection un casse-noisette à propulsion chanmé auquel je crois beaucoup (voir la vidéo) :

 un four à cuisine solaire un peu cher, une machine à lait infantile genre Nespresso dont on n’a pas bien compris la réelle utilité, une canne pour aveugle et un four à pizza portatif. Bref, point de fil à couper le beurre pour le moment, dont on se demande d’ailleurs au passage qui a décidé un jour qu’il serait l’emblème de l’invention… Sérieusement, le fil à couper le beurre, c’est quand même pas la roue, et comme dirait le jury, « on s’en sert pas tous les jours, je vois pas un gros marché ».

Digression refermée, et pour répondre a l’intitulé de départ, s’il n’y a rien d’autre, et qu’on se sent d’humeur twitteuse, L’Inventeur 2012 se regarde tout à fait. En gros, dans le PAF, L’Inventeur 2012 serait le cassoulet du genre : vieille France, ploucos et un peu culpabilisant mais quand même beaucoup moins qu’un grec (cf. « Tous différents » sur NT1, diffusé également le lundi soir)…

Premier restau : qui paye ?

Les femmes votent, les femmes travaillent, les femmes conduisent, les femmes ont des postes à responsabilité, les femmes couchent juste par plaisir, les femmes se payent des escort boys, les femmes débriefent leurs sex-partys, les femmes ne rappellent pas le lendemain, bref, les femmes ont acquis la parité dans pas mal de domaines, même les plus chasse-gardée, mais les femmes sont paradoxales…

Je m’explique : hier soir, au détour d’une conversation sur le premier rancard, et donc fort souvent synonyme de premier restau, les demoiselles en ma compagnie se sont retrouvées sur un point crucial : ce serait à l’homme de payer cette étape ancestrale.  OBLIGÉ ! qu’elles disaient ! Et que celles qui pensent le contraire jettent la première Visa aux autres. Ainsi, et même s’il semble évident que c’est au monsieur de régler cette addition-là, deux écoles s’opposent quant à l’attitude à adopter :

1/ La franche du collier, qui consiste à ne pas bouger le moindre orteil lorsque le garçon s’amène avec la note (lequel, tradition oblige, déposera élégamment le ticket plié en face de Sexe Mâle), voire à regarder partout sauf vers le fatal papier, comme feignant de ne pas avoir entendu un pet sonore (hein ? quoi ? l’addition ?) avant de se fendre, minaudeuse, d’un large sourire et de remercier chaleureusement le jeune homme, comme réveillée d’un coup d’un long sommeil (hein ? quoi ? l’addition ?).

2/ La seconde technique, fourbe à souhait, consiste à tendre la main vers son sac, voire de s’emparer de son petit portefeuille Hello Kittie puis, si l’Homme n’a pas encore, à ce stade, arrêté d’une main virile le geste d’un « Il n’en est pas question ! » chevaleresque, d’en sortir misérablement sa CB Electron, celle des djeun’s et des interdits de découverts, et de la tendre au serveur dans l’espoir incessant que l’Homme s’interpose avant que les 50€ encore disponibles sur le compte ne soient définitivement engloutis, et notre vie avec.

Certains mecs opportunément autoproclamés « modernes » voire « féministes »  accepteront avec bienveillance de laisser à la femme le plaisir délicieux de s’acquitter de ladite addition. J’entends d’ici les cris d’offrais poussés par les gardiennes des droits des femmes. Et pourtant, de même que l’on appréciera toujours de se faire tenir la porte ou porter sa valise, laquelle d’entre nous n’aurait pas un goût amer après avoir mychkinement tapé ses quatre pauvres petits chiffres de code secret devant une serveuse au regard empreint de pitié, voire de mépris, et le visage soulagé d’un chevalier servant au désir non encore assouvi ?

Qui plus est, et cette règle tient à être rappelée, si le fameux chevalier a lui-même choisi le restau, et donc calibré le budget en fonction du sien, c’est à lui de raquer. Idem pour les déjeuners d’affaire : c’est à celui qui trouve génial d’aller bouffer chez Georges en terrasse ou d’essayer le nouveau Robuchon d’inviter. Non mais ! Et comme c’est au mec de rappeler (OUI ! C’EST AU MEC DE RAPPELER on va quand même pas revenir sur tout, hein !), c’est ainsi à lui de proposer le premier restau, et donc à lui aussi de verser la dîme et la gabelle. CQFD.

« Dans le geste de “sortir” sa carte de paiement ou ses billets, il y a une projection “éjaculatoire”. Et dans le fait d’accepter, pour la femme, il y a cette capacité à accueillir l’éjaculation », explique Catherine Blanc, sexothérapeute, dans un article de Psychologies. Et si s’acquitter du premier restau pour la femme n’était qu’une castration supplémentaire infligée par la guerrière du XXIe siècle à ce pauvre petit homme perdu dans la lutte des sexes ?

A mon sens, rien n’empêche la guerrière d’inviter son compagnon pour toutes les occasions suivantes si ça lui chante mais la première fois est hautement symbolique et le geste d’inviter sa belle illustre souvent la générosité (ou pas) dont pourra faire preuve l’Homme dans bien d’autres domaines autres que financier, y compris sexuels, par la suite. Et pour la gouverne de tous, Jenifer Lopez, qui sort actuellement avec un danseur prépubère désargenté du nom de Casper, a préféré lui verser une pension mensuelle afin qu’il puisse l’inviter avec sa p’tite carte bleue perso. A méditer.

Ca, c’est pour la génération X, qui tortille du cul. Les baby-boomers ne se posent pas la question et laissent tout naturellement môsieur payer mais que fait la Y ? Elle partage ? Quant aux personnes du même sexe envisageant d’avoir des relations sexuelles, comment gèrent-elles l’addition ? Avis aux lecteurs/lectrices désireux de témoigner…

Koh Lanta 2012 : Pourquoi Denis Brogniart reste le meilleur des présentateurs de télé-réalité

Depuis l’ouverture de ce blog, j’attends le bon moment pour faire mon ode à Denis. N’y tenant plus, c’est à l’aube de ce quatrième épisode de « La revanche des héros » que je tiens à expliquer au monde entier en quoi Denis Brogniart reste le plus fascinant des « présentateurs » de télé-réalité.

Le paradoxe

Brogniart est l’allégorie même de tout ce que Koh Lanta contient de paradoxal dans le paysage de ce que l’on appelle uniformément « télé-réalité« . Car quels rapports reste-t-il encore entre cette compétition où esprit sportif, dépassement de soi, stratégies et adaptation en société guident le déroulement et un programme tel que « Les Anges de la télé-réalité« , par exemple ? Quasiment aucun, si ce n’est qu’on y suit des inconnus ayant accepté d’apparaitre à l’écran. De même, l’analogie entre Brogniart et un Castaldi est peu ou prou le même qu’entre un dîner dans un restau gastro et un bon Mac Do devant la télé (à savoir que j’adore le Mac Do, hein !). Delormeau se situerait plutôt du côté du Kebab mais c’est une autre histoire…

Déjà, rappelons que Denis est un « vrai journaliste ». Formé à l’IPJ après une licence d’EPS (de prof de sport, quoi), Denis avait déjà le CV idéal pour présenter Koh-Lanta. Son rêve ? Devenir journaliste sportif. Il est aujourd’hui exaucé puisqu’il présente entre autre les grands prix sur TF1 mais ça, c’est ses petites affaires, je ne m’en mêle pas (Vrouuuuuuuum).

L’Homme aux 1000 treillis

Non, ce qui m’intéresse chez Denis c’est sa manière très personnelle de présenter Koh-Lanta, qui constitue en grande partie le succès et la longévité de l’émission. Véritable chef d’orchestre du programme, vous ne vous en êtes peut-être pas rendu compte mais Denis est partout. Déjà, et c’est important, l’homme aux 1000 treillis teste les épreuves (en particulier celles qui se déroulent sous l’eau houuuu mais il ne fait pas de brushing, Denis, donc il s’en fout). C’est certainement pour cette raison qu’il est le seul à en comprendre les règles avant de les avoir visualisées en cas pratique (je suis aujourd’hui encore incapable de rester concentrée jusqu’à la fin de l’explication : Un par un, vous allez devoir plonger dans ce hamac sous-marin. Là, vous vous enroulerez dans la nacelle avant de plonger pour récupérer la pierre noire contenue dans un coffre dont la clé a été cachée sous un poisson vert ! Une fois la pierre noire récupérée, vous devrez vous libérer de vos liens, vous hisser dans la barque remplie de sable que vous voyez sous les flammes au loin….  Zzzzzzzzzz « MERDE j’ai rien suivi il faut faire quoi ?? »).

L’arbitre incorruptible 

Véritable Monsieur Loyal et arbitre sportif de la compétition, Denis tient son rôle avec sérieux puisqu’il ne sourit jamais (sisi, vous regarderez. Il esquisse des petites moues sympatoches sur le prime de la Finale mais sur le terrain nope niet nada wallou ! Denis ne voudrait pas qu’on lui reproche un quelconque traitement de faveur ou préférence pour un candidat et son impassibilité éprouvée après plus d’une décennie de programme fait qu’il parvient, tel les gardes de Buckingham Palace, à rester parfaitement imperturbable face à toute scène, la plus ubuesque soit-elle). La gestuelle suit. Lors du lancement des épreuves de confort comme d’immunité, Denis place très souvent ses mains en imposition, bouts de doigts contre bouts de doigts, fouettant l’air dans un mouvement de balancier, ou encore pouce contre index, doigts en éventail, et la régularité et la constance de leur déploiement (au-dessus de la tête, ou doigt subitement pointé vers l’épreuve) donnent à son discours des allures de prêche. Denis s’efface, Denis n’est là que pour tenir le sifflet. On me voit on me voit pas.

Le sadique

En revanche, lors des feux de camp, l’arbitre se fait parfois – souvent – sadique. Et c’est si bon ! Se plaisant à déterrer les haches de guerre en piquant là où ça fait mal comme un sale gosse, Denis lance alors des engueulades légendaires l’air de ne pas y toucher (à Francis, qui vient de méchamment se viander et faire perdre à son équipe l’épreuve d’immunité : J’ai envie de parler, plus que de défaite, de raclée. Francis, avez-vous eu l’impression d’être ridicule ?, dit avec cet éternel visage impassible d’enfant sage que maintient une chemisette baroudeur multi-poche). On se prend à imaginer Denis, confortablement allongé sur le lit de sa chambre d’hôtel, boulottant avec gourmandise les  spécialités locales dont rêvent jour et nuit les candidats, ordi posé sur les genoux (gaffe de pas le tâcher avec tes brochettes, Denis !), ricanant devant Patrick cachant son collier d’immunité dans son moule-burnes ou se frottant les mains avec sadisme en assistant à une énième trahison fomentée pour le prochain feu de camp nocturne.

The Boss

Parfois, Denis décide de changer les règles. Bha ouais, Denis is the boss, donc Denis fait ce qu’il veut. Par exemple, après une épreuve d’immunité bien hardcore où les candidats épuisés terminent trempés puis roulés dans le sable en mode poisson pané, Denis peut tout à fait décider (dans ces cas-là, il tonne un autoritaire et sexy « J’AI décidé ») que le changement, c’est maintenant. Chez moi, on appelle ça une « règle à la Denis », ce qui consiste à changer les règles en toute impunité. Savoureux ! Panique à bord, les candidats ne savent alors pas pour qui voter (un peu comme les Français ou 1er tour de la Présidentielle mais bon là ils étaient prévenus), ne peuvent pas se concerter et Denis jubile (silencieusement) le ventre plein, assistant du haut de son mètre quatre-vingt-treize à l’effondrement de tactiques avortées dans l’œuf par le grand Manitou de la survie. Mon plus grand plaisir personnel de spectatrice du sadisme de Denis remonte à son époque Fear Factor lorsque, pour une épreuve de « nourriture », les candidats avaient dû choisir 3 ingrédients du type couilles de taureau + œil de poisson + entrailles de chouette (pas sûre que les chouettes aient des entrailles mais bon…) que Denis mettait avec le plus grand naturel dans un blender avant de placer lentement sa main au-dessus du bouton. Là, il marquait un temps d’arrêt… avant d’appuyer puis de secouer délicatement et consciencieusement le contenu pour en enlever les grumeaux, puis de verser le tout dans un immense verre à milk-shake et de le tendre poliment…

Le conteur 

Enfin, et c’est lorsque vous découvrez ce style inimitable que vous tombez définitivement sous le charme du maître du conte, Denis fait toutes les voix off (c’est d’ailleurs ainsi qu’il a commencé sur Koh, avant d’en prendre complètement les rennes). Grâce aux célèbres textes au style inimitable de Corinne Vaillant , la réalisatrice de l’émission (pour info, Denis signe lui-même les textes d’explication des épreuves ainsi que ceux des feux de camp), Denis parvient à tenir en haleine 8 millions de téléspectateurs de toutes catégories sociaux-professionnelles en scandant élégamment, dans un style châtié, limite désuet, et dans un phrasé si personnel des commentaires apparemment distancés auxquels il est parvenu à imprimer son identité. Et ça, c’est vraiment Denis (Tous se jettent voluptueusement dans cette boue onctueuse, dit dans une émission dite de télé-réalité, c’est vraiment du Baudelaire sur le petit écran et ça fait du bien !)

En conclusion de ce billet de stalkeuse, j’emprunterai, si elle le permet, sa plume à Corinne Vaillant pour rendre un dernier hommage à notre ami bouclé (qui, pour ceux qui me le rétorqueraient, est à Stéphane Rotenberg ce qu’Ardisson est à Fogiel : un créateur versus un sympathique repreneur de bail) :

Denis ! Présentateur de Koh-Lanta depuis maintenant plus de 13 ans et très tôt passionné par le sport, ce jeune homme doué et volontaire rejoint les bancs de la faculté avec une seule idée en tête : devenir journaliste sportif ! Mission accomplie ! Aujourd’hui, ce dynamique papa de quatre enfants est un homme épanoui, fonceur et frondeur qui, sous des dehors impénétrables, cache un cœur tendre et fidèle. Arbitre des élégances dans un programme qui repose sur ses épaules affutées, Denis parcourt le monde et remet avec courage son titre en jeu  à chaque nouvelle saison ! Cette année encore, les téléspectateurs encensent cet échalas au talent incontestable et leur sentence… est irrévocable !

[ouverture des petits papiers en PQ kraft ]

DENIS ! DENIS ! DENIS ! STEPHANE… DENIS !

Les secrets de Pékin Express 2012 – le passager-mystère : debrief de l’avant-première…

Hier soir, j’ai été gentiment invitée par la chaîne M6, en compagnie d’autres blogueurs et blogueuses, à voir les premières images de « Pékin Express » en avant-première. Ouah, la chance, hein ? La question que je me posais secrètement, en bonne star-loveuses que je suis : Stéphane (Rotenberg) serait-il là ?

Me voilà donc confortablement installée dans une salle de projection à côté de Insiiide, grâce à laquelle j’ai été introduite dans le saint des saints. Comme nous sommes arrivées en retard, et que la projection avait déjà commencé devant une salle hilare, je n’ai pas pu tout de suite distinguer les participants… jusqu’à ce que… « Rho hihihi, Insiiide, regaaaaarde ! – CHUT – Regaaaaarde c’est Stéphane ! ». Regard compatissant d’Insiiide… Bon, j’avoue avoir pas mal zieuté  pendant l’extrait (genre « Tiens, Stéphane sourit ! » « Oh il rit comme il est sympa ! ») mais voilà ce que j’ai pu rapporter pour vous en avant-première :

Alors déjà, bonne nouvelle, trois binômes de la saison 7 sont dans la place : les frères Belges (mais si, les quasi jumeaux à l’accent énervant qui répétaient à l’envi « on the road again » – bha là « again », pour le coup -, très forts en sport et battus sur le fil par les dandys), les dandys Jean-Pierre et François, justement (et donc derniers vainqueurs en date) et le couple « atypique » formé par Noëlla, la très grande blonde, virile et sympathique et son mari Damien, bonhomme moustachu, rigolard et un peu pataud. Pour le reste, on a Jessica et Frédéric, les fiancés marseillais de la saison 5 séparés aujourd’hui mais repartis ensemble dans l’aventure bien qu’elle ait « refait sa vie » (qu’en pense son actuel ? Mystère…) et Cécilia la nerveuse avec son nouveau mec. Nous avons pu suivre les équipes à Séoul, dans la métro, contraintes de se mouvoir avec un handicap de taille : faire garder à l’un des deux coéquipiers son bandeau. Sous le regard inquiet, médusé ou impassible de nuées d’asiatiques, certaines scènes savoureuses vous raviront, telles l’un des frères belges se prenant un guichet de billetterie en pleine face, ou Noëlla et Damien hurlant sur le quai « Fran’che tivi ! Tivi chaud ! » (rappelons qu’ils ne parlent pas un mot d’anglais…).

Quid du passager mystère, me direz-vous ? La grande famille de M6 a sorti l’artillerie lourde, puisque la quasi intégralité des présentateurs maison va venir passer son petit week-end sur le tournage, accompagnant à chaque fois une équipe, faisant alors office de booster ou de boulet, selon, et servant habilement le programme grâce à l’injection d’une bonne dose de comique de situation non négligeable (puisque seul le passager-mystère est habilité à faire du stop, partie de l’épreuve la plus propice aux échauffements  les plus historiques). Vous pourrez donc suivre Stéphane Plazza le bien-aimé à nouveau en short à poches, Faustine Bollaert, plutôt avantagée par la nature et sautillant de longues minutes en tee-shirt blanc derrière les voitures pour le plus grand plaisir des téléspectateurs masculins, Mac Legsguy la caution geek, Grégory de Top Chef 1, les nanas de « C’est du propre « , la belle  Sandrine Corman ou encore William Carnimolla, manifestement révélation du programme (imaginez un WMCY short en jean taille haute, mini marcel rentré, bretelles, crête laquée et déhanché étudié subitement chargé de 3 grands rondins de bois de la taille de cocotiers pour un treck de plusieurs heures, harcelé par des inconnus hystériques lui hurlant « Viiiiiite – Mais putain laisse-le faire à son rythme ! ») Vous sentez que William va pleurer ? Brisons le suspens, oui, William va pleurer… On (je) regrettera juste l’absence de Môsieur Cyril Lignac le jeune chef  médiatique et sympathique… et maintenant étoilé rappelons-le au passage, qui aurait parfaitement eu sa place dans ce programme, mais il était peut-être en Corse ou que sais-je encore et puis de quoi je me mêle ?

Bref, du bien prometteur et croustillant pour ce « retour des héros » version Pékin. Applaudissements fournis dans la salle, et prise du micro par Stéphane. Après un mitraillage en règle dont il semble que tout le monde trouve ça normal, plein de gens ont posé plein de questions à Stéphane, qui a mis plein de temps aussi à y répondre parce que Stéphane, depuis qu’il a pris l’habitude de meubler pendant tout le temps qu’il faut pour cuisiner un repas pour 200 personnes (« Ca a l’air bon c’est quoi ? C’est chaud ? Du bœuf ? Du bœuf d’où ? Houlala vous semblez stressé je me trompe ? »), ça a l’air de lui être resté. Ca doit lui faire bizarre à sa meuf parce que le mien, c’est plutôt du genre « oui » « non » mais ça, c’est une autre histoire. Donc en gros ce qu’il dit Stéphane, c’est que la saison 2012 parcourt deux hémisphères, trois continents (classe !), qu’on y rit beaucoup, que les passagers-mystères n’ont su que 5 jours avant le départ où ils allaient (coucou « Voyage en terre inconnue » !), que dans Pékin, la capacité à se faire aider est un élément fort (cf. Noëlla et Damien pas forcément favoris mais c’est pas dit), qu’il ne teste pas forcément les épreuves comme Denis parce qu’ils n’ont pas forcément le temps avec l’installation et tout ça, que l’équipe de l’émission compte 120 personnes et qu’il faut 6 mois pour la préparer. Ah ouais, je comprends pourquoi il est si mince, Stéphane, il bosse 6 mois jours et nuit et après il part boulotter du riz dans des lieux à tourista… Pas con.

Sur ce, je pars au buffet.

Et ce soir, ne manquez surtout pas Pékin Express, le passager mystère, 1er épisode !

Debrief de « La Belle et ses princes presque charmants » ou Marine et les moches

Sur les conseils de mon amie et agent Cécile Escaich (name-dropping !), je me suis forcée à regarder le 4e épisode de la dernière télé-réalité qui buzz, « La Belle et ses princes presque charmants » (nom de code #lbesp sur Twitter), diffusée sur W9.

Le concept ? Une nana pas trop mal mais pas non plus à se taper le cul par terre, Marine, est venue pour « trouver l’amour ». Comment Marine pensait-elle être une énième et classique bachelorette, 5 ans après l’original, et non l’objet d’un abominable nouveau concept venu des States ? Mystère… En même temps, Marine a l’air vraiment naïve et fraîche, accordons-lui donc le bénéfice du doute. Le jour de son arrivée, alors qu’elle s’attend à voir débarquer une ribambelle de bellâtres, Marine déchante. L’abjecte et machiavélique PROD lui a réservé une belle moche  surprise : ses prétendants sont plutôt cheums, voir impéchables même un lundi soir de déprime après plusieurs années de disette sexuelle. On compte parmi eux un obèse, un rouquin malingre, un chuinteur (qui répète « oh punaige, oh punaige », à tout bout de champ), un zozoteur acnéique et un déséquilibré rosâtre.

Visiblement, pendant les premiers épisodes, Marine a appris à « découvrir» ses prétendants (et leurs « univers ») qui, puisqu’ils sont moches, sont forcément gentils et intelligents. Bha oui ! C’est comme les gros qui sont tous drôles et les vieux pleins d’empathie, c’est bien connu.

Pourtant, pendant l’épisode précédent, et alors que certains des puceaux commençaient sérieusement à ne plus pouvoir se contenir au moindre regard de la belle, se prenant à espérer qu’enfin, ayant eu la chance d’être découverts « pour eux-même », ils pourraient décrocher le cocotier et se taper une bombasse (ça ne vous rappelle rien tous ces bons sentiments ? Mais si… pensez à Claire Chazal. Mais siii… « Et vous, qu’auriez-vous fait à leur place ? »*), nouveau coup de théâtre. La sadique PROD abat encore une carte en faisant rappliquer des… « beaux ». Attention, huge guillemets. Les beaux sont d’absurdes strip-teasers chômeurs gonflés à la salle de gym low-cost pendant leurs longues après-midis d’ennui dans leur province éloignée, ravis de venir trainer leur corps body-buildé et leur crête collée à la Cléopâtre dans un programme diffusé sur la petite sœur d’une chaîne nationale. Vous vous en doutez, les beaux, comme ils sont beaux, sont très cons. Mais ça, pour le coup, c’est vrai.

La véritable thématique du programme est alors lancée, répétée à l’envi par le rédacteur de l’émission, visiblement pas peu fier de sa trouvaille : « Marine choisira-t-elle la beauté du corps ou la beauté du cœur ? » C’est beau, ce que tu dis, rédacteur…

Au moins c’est franc et dit : t’es moche, t’es gentil ; t’es beau, t’es con et méchant. Bhouuuu Ryan Gosling est bêêêête. Ce qui est marrant, c’est que les moches, entre eux, ne s’appellent jamais les moches mais « les anciens » (vs. les nouveaux), « les geeks » (sic) – alors qu’à part Pascal, très sympa au demeurant et pas moche, dont vous pouvez retrouver le débrief de son expérience sur www.luxsure.fr –, je pense qu’aucun d’entre eux n’a la moindre compétence particulière en informatique. Ils s’auto-nomment également… « les normaux » (la normalité a la cote !). Du coup, ils essayent de piéger les cons : « Ouais euh, si qu’on fait un Pictionnary ou un Trivial Pursuit, je me demande bien kiki va gagner ! ». Moi aussi, je me demande bien kiki.

Marine, dans tout ça, a l’air de trouver les « beaux » relous et les moches flippants. Enfin, surtout un qui a passé le cap du stalker depuis un petit bout de temps. Ludovic, qu’il s’appelle, le stalker. Il lui peint des toiles sur lesquels il écrit son nom « avec un cœur sur le »i » que si avec ça elle comprend pas qu’il l’aime rhirhi rhi rhi » – rire masturbatoire effrayant. Il se demande aussi, puisqu’elle l’a placé à sa gauche à table, « le côté du cœur », si c’est un signe (of course, Cupidon, tu crois quoi ?) et la mange méchamment des yeux, à se demander à quel moment la PROD a dû intervenir.

Ce que je retiens en tous cas c’est que Marine a gentiment confié à ses amis les moches, ses « chouchous », comme elle les appelle, qu’avec eux, elle n’avait « pas besoin de se mettre sur son 31 , [ce qui fait] du bien» (vlan !), et aussi qu’elle a dit au stalker qu’elle le trouvait « très spécial » (tu m’étonnes !). Quant à lui, il a eu cette remarque très juste en parlant du groupe des beaux : « On voit qu’c’est des gens qui zont pas peur des filles. » Contrairement à certains du groupe des « normaux » dont on se demande parfois s’ils ne vont pas avoir des problèmes techniques de mecs de 13 ans quand la Marine s’approche un peu trop près… Freaky.

Semaine après semaine, Marine, qui a un prénom pas facile à porter en ce moment, choisit de renvoyer chez lui un prétendant. Cette semaine, c’était… bha ouais, vous avez cru quoi ! Ma seule interrogation sur la suite du programme reste la suivante, puisque le groupe des « geeks » va se réduire à peau de chagrin épisode après épisode : va-t-il y avoir une réunification (et les promesse habituelles : « On n’élimine pas un normal tant qu’il reste un beau ! Ouais les gars whou ! ») ?

La réponse au prochain épisode de Marine, les normaux et les blaireaux. Et si vous ne regardez pas, mais que d’aventure on vous en parle, vous saurez quoi dire ! Merci qui ? Merci Kiki.

*L’Amour est aveugle

Un dimanche soir devant le PSG…

Le dimanche soir, à la télé, c’est toujours le même programme : un blockbuster bien popu mais nul sur TF1, un film pas mal sur France 2, un Capital spécial ménages surendettés sur M6 et un match du PSG sur Canal. Et quand on a un concubin supporter du triangle des Bermudes du football mondial (entendez par là, comme le soulignait très justement Ruquier dans « On n’est pas couchés » samedi dernier, que lorsque de très bon joueurs y arrivent en fanfare, ils disparaissent mystérieusement du paysage), on finit invariablement par se rabattre sur un bon vieux match de Championnat à l’ancienne… Et ce qu’il y a de bien, c’est que les soirées se déroulent tout aussi invariablement de la même manière :

20h40, en train de préparer à manger, de la cuisine, moi :
– «  »On » joue contre qui ce soir ? »
Keum : « Auxerre » (à remplacer par Lille, Rennes, Sochaux, Guingamp… en tous cas c’est toujours un match trèèèès important, sauf quand c’est Marseille où là, Keum fait exception à la règle du dimanche soir (pas sortir) et part assister à l’événement historique avec de véritables connaisseurs.
2e question (importante, rapport au bruit dans la rue) :
– Et « on » joue ou ? Au parc (des Princes) ?
– Non, à la baie des Champs…
Tiens, je savais pas qu’Auxerre etait au bord de la mer… A moins que ce soit « l’AB des Champs »… J’apprendrai plus tard en lisant un article que c’est « l’abbée-Deschamps« , tout aussi chelou.

21h : on se met à table. Keum est concentré, fronce les sourcils et c’est comme si on matait les résultats de 2nd tour de la présidentielle. Pas moyen d’en placer une…
– On a passé un bon week-end, hein ?
– Mmmh
– Tu me passes le fromage ?
– Mmmh
– Je pense me raser un côté de la tête tout à l’heure.
– Mmmh
– Je me suis tapée ton frère.
– Non mais je regarde, là ! Tu veux quoi ?
Rien 😦 Pfft

21h30 : but du PSG OUAIIIIIIS !!! Enthousiasme, envoi de textes aux potes fans de l’équipe rouge et bleu, tapage dans les mains, sautillements sur canapé râpé, puis reprise de conscience de la présence féminine dans la pièce (moi).
– Tu disais ? Mon frère s’est rasé la barbe ?

21H50 : mi-temps. Rengeage du dîner. Zapping sur les autres chaine. Stop rapide sur TF1, plus long sur Capital mais zapping excédé lorsque la voix off devient trop insupportable (« ENQUEEEEETE sur ces ménages en crise ! Florence et Thomas vivent dans la rue depuis 6 mois… »), passage sur France 2, voire scotch trop long jusqu’à…

22H05 : … la reprise. Alors que je tweet frénétiquement pour tromper mon ennui, tout en feuilletant distraitement le JDD, puis le Version Fémina, l’ennui semble gagner également Keum, qui fronce les sourcils en scrutant sa tablette. Il rechecke les résultats des autres équipes et sembla faire de savants calculs pour anticiper, au cas où les choses tourneraient mal (match nul), où se placeraient finalement les Parisiens au classement. Parce que l’équipe en blanc commence à pressuriser sérieux. J’y connais pas grand chose mais ça se passe vachement plus du côté où il y a le gardien de « notre » équipe (Keum dit  tout le temps « on » en parlant du PSG donc comme je suis un peu de sa famille, je me dois de faire pareil !). Je me concentre pour comprendre. Le fameux Néné (nom marrant quand on écoute le match d’une oreille en faisant autre chose mais bien moins que Kaka) court dans tous les sens, un mec qui ressemble au prince Harry (Kévin Gameiro, me precise-t-on dans l’oreillette), a l’air sous tension ; tiens y’a un type qui s’appelle Maxwell, comme le café et un autre Leonardo (mais vraiment aucun rapport avec la choucroute titanesque). Ouais, ça vole haut dans mes analyses mais on s’intéresse comme on peut, sachant que l’équipe compte zéro beau gosse (grosse performance sur 22 sportifs de moins de 35 ans).

– Tu veux mater « La Défense Lincoln » ? tente Keum, qui prouve par là qu’il se fait bien chier en fait…
Comme d’hab, le PSG tient mollement le score pendant une deuxième mi-temps somnifère. D’ailleurs, je décline la proposition, parce qu’à 78 minutes de ce rythme, mon lit me tend ses bras en oreillers (mmmh).
– Je vais bouquiner, tu me raconteras ?
En fait, je préfère m’éclipser, car je sais ce qu’il va se passer, et je ne suis pas très à l’aise dans ce genre de situations… Mais j’ai de la mémoire, moi…

Comme d’habitude, le PSG va craquer avant la fin, et faire tomber les barrières à la 89e minute pendant que je me lave les dents.
– Haaaaaan ! PUTAIN, mais quelle bande de MEEEEERDES !!!! (Tiens, c’est plus « on » ?)
Puis un silence lourd, dense, un malaise palpable depuis mon lit douillet s’installera dans la pièce attenante.
Je fermerai la porte de la chambre, prudente.
[Petite variante : à la 92e, dans le salon, un silence plus puissant qu’un coup de tonnerre retentira, alors que des cris virils et stridents (oui, ça existe), sortiront de la télé. « Les autres » auront à nouveau marqué. Parfois, c’est un match de Coupe. Du coup, « on » est éliminés. Hier soir, on a visiblement perdu notre titre-de-champion-mais-c’est-pas- sûr.]

Keum prend alors la tête dans ses mains et éteint la télé, de rage, ou zappe sur les ménages au fond du trou histoire de se faire une bonne dépression post-matchum. Allons-y à fond.

J’entends Jérémy Menez, le mec d’Emilie de Secret Story, qui donne une interview à Laurent Paganelli, dit Paga, un tout petit blond sympathique à l’accent marseillais. Le mec est pro, du coup les joueurs acceptent toujours de lui répondre, même quand ils sont d’une humeur de chien. Le CFC commence, Keum est dégoûté, déprimé, dépité. Une sale semaine qui commence.

Alors j’aurais une requête à formuler aux programmateurs de ce truc : pourriez-vous faire jouer Paris à d’autres horaires ou jour de la semaine ? Pour le bien de l’équipe, des couples et de l’économie (salarié heureux = salarié performant), merci. Suis prête à en débattre. Pour me contacter : adeledebrief@gmail.com

Sur ce, bonne nuit aux Marseillais. « Nous », on a le PSG-blues. Ptetre que c’est l’abbée (Didier) Deschamps qui nous a mit la chkoumoune…

Le Top 20 (subjectif) des biscuits des eighties

Ce sujet vous semble d’une futilité sans nom ? C’est le cas. Mais étant en vacances à l’autre bout du monde, je n’ai accès à aucune de mes émissions de télé-réalité préférées pour vous les débriefer, et les conversations entre trentenaires avancés vont bon train, notamment lorsqu’elles tournent autour de la nourriture, comme c’est souvent le cas lorsqu’on lève le pied côté boulot, et que les journées sont rythmées par la préparation des repas et les réclamations pâtissières des enfants. Alors, les madeleines de Proust resurgissent au soleil… Ou plutôt les chokinis, granolas et autres pailles d’or, qui ont donné lieu à un débat agité autour de leur légitimité, leur histoire, leur typologie sociale et leur statut actuel (has-been, en come-back, éligible à « Encore une chance » ou inscrit pour l’éternité au patrimoine du goûter). Voici donc notre Top 20 totalement subjectif des biscuits génération X. Si nous en avons oublié, ou si vous avez des réclamations quant à ce palmarès, n’hésitez pas à nous le faire savoir.

1/ Les Petits coeurs nature 

Lovés dans leur petite boîte au packaging ocre, ces biscuits en forme de coeur agrémentés de sucre en leur centre se mangeaient en une bouchée. Un peu chers pour la quantité proposée, les Petits coeurs s’adressaient plutôt à une tranche aisée de la population et furent représentés dans des spots kitchs par Richard Anconina et Michel Boujenah, stars montantes de l’époque eux aussi. Plus tard, on a pu trouver des petits coeurs au chocolat, hérésie pour les puristes. Aujourd’hui, il est impossible de se procurer l’ex-idole du Felix Potin, et un groupe Facebook a même été créé, réclamant leur réintégration dans les rayons, en lieu et place des saugrenus « choco-crocks ».

2/ Les Choco BN

Biscuit le plus populaire des années 80, le Choco BN avait l’avantage d’être calant, bon marché et facile à transporter dans sa solide boîte format « balles de tennis » rembourrée de carton ondulé. Très prisé des colonies de vacances et autres centres aérés, le Choco BN a su également toucher les milieux bourgeois (c’est un peu le Johnny du biscuit, si l’on veut). Les excentriques se targuaient de le consommer en version fraise ou vanille, mais boulottaient le mythique choco sitôt la cour de récréé passée. Dans les années 90, les Choco BN ont vu leur vente baiser, la faute à Prince le copieur, venu grignoter des parts de marché. Aujourd’hui, le Choco BN s’est vu affubler d’un grotesque sourire, un peu comme si on avait mis des lunettes de soleil à la Statue de la Liberté, quoi. Pfft.

3/ Les Pepito 

Le Pépito se consomme traditionnellement au chocolat noir (emballage blanc et rouge). Empaqueté dans un misérable papier plastifié, le pépito faisait alors figure de biscuit du pauvre, à l’instar du Choco BN. De façon de plus en plus insistante, on lui a associé le gringo mexicain à sombrero bariolé (« Hay, pepito ! ») et offert une boîte en carton ainsi qu’un double emballage intérieur (comme ce sera paradoxalement le cas pour de nombreux biscuits à l’heure du recyclage à gogo).

4/ Les Finger

Comme tout ce qui est anglais, le Finger est un peu snob. Contrairement aux Pepitos, ils se consomment au chocolat au lait. La boîte contenait 16 de ces biscuits (24 aujourd’hui), dont le fabricant recommandait d’en manger 4 pour une portion normale (!), dose impossible à respecter, rendant la consommation de ces biscuits extrêmement coûteuse. Malgré tout, l’apparition, plus tard, de Finger version plus longue, est considéré par beaucoup comme un crime de lèse-majesté.

5/ Les Granola

Considérés par beaucoup comme des sous-Pépito (voir le groupe Facebook « Les granolas défient les pépitos »), les Granola se sont fait, doucement mais sûrement, une place de choix dans le paysage biscuitier français. Mélange de farine complète de blé, de gluten et de soja, leur biscuit, plus difficile d’accès, a pu rendre sceptiques nombre de trentenaires devenus finalement grands fans aujourd’hui qu’ils acceptent de manger même des huitres et des rognons. De nos jours, il semble que le biscuit dont on promet de n’en manger qu’un ait mis au tapis son équivalent mexicain, en tous cas chez les plus de 30 ans. Le biscuit a même son blog.

6/ Les Mikado

Les Mikado sont considérés par beaucoup comme des biscuits de fillettes, pour qui en manger, c’est un peu comme fumer des Vogue. En gros, si on a faim, mieux vaut se rabattre sur autre chose. En revanche, ces ludiques pailles habilement trempées dans le chocolat noir (non, on ne le mange ni au chocolat au lait, ni, et encore moins, au lait noisette) pour qu’on puisse les boulotter sans se salir les doigts pouvaient aussi servir, soit-disant, à jouer au jeu éponyme. Au risque d’en vexer certains, on peut dire que le Mikado est plutôt estampillé biscuit de fille.

7/ Les Pailles d’or

Pour le coup, la Paille d’or a une place à part dans la grande famille du biscuit : assimilé fille, voire même fille du 16e, la Paille d’or fut un des premiers à être packagé dans 3 petits pochons transportable (dans un petit sac à main Barbie, par exemple). En plus d’être peu calant et de forme étrange, la Paille d’or est à la framboise. Biscuit chelou et snob, bien que très appréciable ponctuellement.

8/ Les Petits écoliers

Arrivés un peu plus tard que les autres, les Petits Ecoliers ont rapidement réussi à truster les Tann’s français. Consommés au chocolat au lait (eh oui, la biscuiterie, c’est comme la grammaire française, plein de chausse-trappes et totalement illogique), les Petits écoliers ne sont effectivement « vraiment que pour les enfants« , car peu d’entre nous s’en achètent encore aujourd’hui, meme pour un long trajet en voiture.

9/ Les Quattro

Les Quattro sont des biscuits pour ogres, skieurs ou boudeurs de cantine. Peu connus, ils sont cependant très apprécies des connaisseurs, friands de l’épaisse couche de ganache aux noisettes enfermée entre deux gaufrettes, rappelant le goût inimitable du mythique Nutella (qu’il est inacceptable, rappelons-le au passage, de remplacer par une autre marque type pastella ou chocotella !)

10/ Les Pim’s

Encore un biscuit étrange pour personnes tout aussi peu conventionnelles, le Pim’s s’achète à l’orange (le parfum fraise est un non-sens absolu). Son succès tient certainement à la superposition de textures différentes (comme on dit maintenant dans Top Chef) : le moelleux du biscuit éponge au sous-sol, la marmelade gélifiée au centre et la fine couche de chocolat craquant au sommet. Les amateurs de Pim’s sont peu nombreux mais se reconnaissent entre eux, et éprouvent rapidement un sentiment d’appartenance à un groupe commun.

11/ Les Délichoc

Prononcé « Delice choc » par les enfants de l’époque, ces biscuits ont connu une gloire fulgurante, notamment en version chocolat noir. Impression ou réalité, il semble que ce qui fit le bonheur des eightisiens (large plaquette de chocolat noir agrémentée d’épais cristaux de sucre croustillants, laquelle plaquette dépassait assez du biscuits sur toutes ses arêtes pour que l’on puisse grignotter tous les bords avant d’attaquer le biscuit… ou pas d’ailleurs, pour les plus riches, qui laissaient de côté le centre) ait été rogné avec les années. Selon certains, le nombre de cristaux a été peu à peu diminué, tout comme la taille de la tablette de choc, désormais grignotable uniquement sur deux côtés. A vérifier avec le fabricant…

12/ Les Zanimo

Protégés par une petite boite de la taille de celle des Petits coeur, les Zanimo provoquèrent la colère de nombre de maîtresses d’ecole et de mères (dont la mienne) pour l’orthographe de leur nom, réduidisant a néant les efforts d’apprentissage orthographique de notre langue. Petits biscuits tendres couverts de chocolat (au lait, pour le coup), les Zanimo, un chouia petits, ont été relayés par leur équivalent format XXL, les Dinosaurus.

13/ Les Hello de Lou

Le cookie fit son apparition relativement tard, en France, notamment dans les rayons des supermarchés. C’est pourquoi l’arrivée des « Hello » fit l’effet d’une bombe, comme la jolie suédoise qui squatta les spots et films de l’époque, qui laissa un souvenir impérissable aux papas qui se jetèrent sur la boite de cookies, émus par cet accent craquant lorsqu’elle disait « Hello de Lou ! » « non, de Lu » « de Lou… »

14/ Les Palmito

Peu excitants, les Palmito avaient et ont encore leur fan club, sorte de niche du biscuit, notamment parmi les amateurs de palmiers a la boulangerie (fait tout aussi rare lorsqu’on peut choisir parmi croissants, pains au chocolat, chouquettes ou chaussons aux pommes). Nous respectons néanmoins cette communauté, pour avoir des amis parmi eux.

15/ Les barquettes

Les barquettes ont traversé les ans, car elles demeurent parmi les biscuits les plus populaires aujourd’hui encore, certainement parce qu’elles sont au fruit et non au chocolat, considéré de nos jours comme l’ennemi numéro un des jeunes enfants. Devenues « barquettes trois chatons » (un peu ridicule et infantilisant, quand même), les barquettes avaient ce côté ludique dû à leur forme de bateau qu’on pouvait éventuellement faire flotter sur du lait. A consommer en version fraise ou éventuellement abricot.

16/ Les Chokini

Comme tout biscuit contenant de l’orange et du chocolat, le chokini ne s’adresse pas à tout le monde. Sorte de cookie chic en forme de langue de chat et parfumé à la fleur d’oranger, le Chokini fait partie d’une gamme old school achetée aujourd’hui encore par les trentenaires, assumant davantage s’exhiber une élégante boite de croissants de lune sur leur bureau plutôt qu’un mastoque sachet de madeleines.

17/ Les Bastogne

Il fallait en avoir pour consommer (et l’avouer) des bastognes. Marginal dans la grande famille du biscuit, le Bastogne est parfumé à la cannelle, ce qui peut le rendre inenvisageable pour la plupart d’entre nous. Le cauchemar ? Se retrouver en week-end dans une famille Bastogne (vécu)… Aujourd’hui, les trentenaires adooorent ce frère français du speculos, qu’ils écrasent allègrement pour en faire d’originaux tiramisus qu’ils présentent fièrement à leurs compagnons d’infortune (leurs invités à leurs dîners de trentenaires).

18/ Les Chamonix

Comme pour les Bastogne, il y avait eux qui adoraient les Chamonix, et les autres. De plus, la prononciation du biscuit entraînait l’éternel débat Chamoni/Chamonix (comme Avoria/Avoriaz). Les consommateurs de cet étrange met amer à l’orange avaient une image de vieux avant l’heure, limite veste de cuir vieillie col de fourrure, paradant en calèche dans la célèbre station de ski. A assumer, quoi.

19/ Les Figolu

C’étaient à peu près les mêmes familles qui consommaient des Chamonix et des Figolu. Car quoi de pire qu’un biscuit à l’orange ? Un biscuit à la figue, plutôt prisé des mamans certainement désireuses d’améliorer leur transit, et finit par des ados morts de faims raclant les fonds de placards.

20/ Les Schoks

Sorte de « faux Finger », le Schok, superposition de gaufrettes entourées de chocolat noir, avait davantage sa place dans les assortiments de biscuits peu populaires. Pourtant, certains les aimaient malgré tout, les achetant par boîtes entières, et repeignant du même coup les murs et canapés de la maison.

Valérie Trierweiler contre Paris Match : divorce en direct sur Twitter

Laissez-moi vous débriefer l’affaire qui défraya la twittosphère jeudi 8 mars, et qui opposa publiquement Valérie Trierweiler, compagne de François Hollande et son employeur le magazine Paris Match.

La veille, @valtrier, ainsi que se nomme la journaliste sur Twitter, avait teasé sur son interview de Stéphane Hessel, publiée dans l’édition du lendemain de Paris Match, l’hebdo dans lequel elle travaille depuis 20 ans. Détachée de la « vie collective de la rédaction » du magazine depuis qu’elle a rendu publique sa liaison avec le candidat, Valérie savait manifestement que son papier serait publié mais ne s’était visiblement pas rancardée sur la Une de son journal (faut être curieuse, Valérie !).

Jeudi 8 mars paraît donc le numéro 3277 de Match, comme l’appelle encore nos grands-mère, qui fait sa Une sur « Valérie, l’atout charme de François Hollande » (et proche collaboratrice, donc), brushing étudié et oeil rivé vers l’objectif lors de la très publique présentation des voeux de Hollande à Tulle. Stupeur, sentiment de trahison, colère, ô rage ô désespoir de la simple journaliste (ou plutôt « normale », chacun son vocable), qui tweete alors rageusement : « Quel choc de se découvrir à la Une de son propre journal. Colère de découvrir l’utilisation de photos sans mon accord ni même être prévenue », avant d’ajouter quelques minutes plus tard : « Bravo à Paris Match pour son sexisme en cette journée des droits des femmes. #8mars. Pensée à toutes les femmes en colère ».

Plusieurs réactions émergent chez les twittos : déjà, comment Trierweiler peut-elle feindre l’étonnement alors qu’elle connaît Match, ses rouages, et l’intérêt naturel des français à son égard, qui considèrent son couple comme leur préféré à 40% pour les représenter à la Présidentielle ? Ensuite, concernant le droit à l’image, comment peut-elle sous-entendre une quelconque faute de la part de son (ex ?) employeur ? Christophe Carron, rédacteur en chef adjoint de Voici, l’explique très bien dans son article « Non, les photos de Valérie Trierweiler dans Paris Match ne posent pas de problème« . Enfin, et ce qui m’interpelle le plus, pourquoi en appeler au droit des femmes dans cette affaire ? En quoi celle-ci marque-t-elle un mépris pour le sexe dit faible ? Ok, Match n’a pas prévenu sa collaboratrice, ainsi qu’il le reconnaît plus tard dans un tweet ferme et sans appel (« C’est vrai Valérie on n’a pas discuté avec toi de la couv. C’est l’indépendance de Match. Tu es la mieux placée pour le comprendre. »), mais l’aurait-il fait si « M. Aubry » s’était trouvé dans la même situation ? Certainement pas. Et au passage, je ne vous remercie pas, Mme Trierweiler, de faire passer les femmes pour des harpies en en appelant au machisme dans cette sombre histoire. Vous ne leur rendez pas service.

Trierweiler vs. Match : premier conflit salarié-employeur en public ? Cool, on se croirait dans « Cas de divorce« . Tweeter kiffe et prend partie. D’un côté ceux qui montent sur leurs grands chevaux et défendent la faible Valérie, bafouée par le méchante journal people. De l’autre, et tout aussi excessifs, ceux qui trouvent gonflé l’apparent étonnement de la journaliste. Moi, j’ai foncé comme (certainement) bon nombre de Français sur le fameux numéro 3277 (et si Match souhaitait seulement se débarrasser de cette encombrante et coûteuse pigiste et, du même coup, se faire une belle vente historique – c’est vrai qu’il n’y a pas eu de mort bankable ou d’attentat depuis longtemps ? Je dis ça, je dis rien). Bref, dans le Match, rien de bien croustillant. On y apprend, dans le style romanesque à la Françoise Bourdin propre aux portraits du magazine, que la mère de Valérie était caissière à la patinoire d’Angers, et aussi que Valérie était super bonne élève, que ses soeurs lui faisaient des tresses avec des élastiques à cerises, que son nez en trompette et sa « crinière flamboyante » faisaient tourner les têtes et lui avaient alors valu le surnom de « Brigitte » (comme Bardot, ce qui était appréciable il y a quelques années, moins aujourd’hui, surtout quand on est socialiste). Sur les nombreuses photos qui illustrent le papier, on découvre une jeune femme plutôt jolie à 30 ans devenue plus remarquablement belle avec l’âge, qui a côtoyé les « grands fauves » de la politique (filage de la métaphore de la crinière), dont elle n’ignore pas « la violence des coups de griffe » (fin du filage). Bon, rien de bien croustillant… En revanche, il y a bien un scoop dans ce papier,tiré du livre de Constance Vergara (« Valérie, Carla, Cécilia, Bernadette et les autres en campagne« ), qui doit, ainsi que son éditeur, fortement apprécier tout ce buzz médiatique, on apprend donc que le 6 mai 2007, Valérie n’a pas voté… Pourquoi ? Par jalousie ! La « femme amoureuse » n’a pas pu glisser le bulletin Royal dans l’urne, alors que le seul tort de cette pauvre femme était d’avoir fait une tripotée d’enfants à Hollande, qu’elle venait de lui piquer. « Je ne veux pas mentir, je ne suis pas allée voter ce jour-là, je ne le pouvais pas, ne le voulais pas (…) C’était douloureux. Chacun comprendra, j’espère en tous cas ». Pas sûr que les fameuses femmes en colère comprennent que la nouvelle compagne refuse, en plus d’avoir tout raflé, de se déplacer pour voter pour l’ex bafouée (euh… « douloureux » ? Val, tu charries !).

Quand on y pense, ce 6 mai 2007, nous on croyait que la belle et grande politique vivait un jour historique alors qu’en fait, dans les deux camps, c’était Les Feux de l’Amour. Rappelons quand même que Cécilia n’était pas non plus allée voter, transie d’amour et de douleur qu’elle était, elle aussi, pour son Attias qu’elle ne pouvait aimer au grand jour. Un partout la balle au centre, le non vote de Valérie a donc annulé le non vote de Cécilia. Quant à Carla, possible qu’elle se soit également abstenue, la connaissant. Et dire qu’on nous bassine avec le vote citoyen !

Heureusement pour Sarko, il a un vote assuré pour 2012, celui de Claude Allègre qui, ainsi que nous l’apprend la président-candidat dans ce même numéro, est « à donf » (sic) !

Pourquoi les vieux jeunes parents arrivent-ils en retard (hirsutes et sales) au boulot ?

Ca n’est un mystère pour personne, lorsqu’un trentenaire devient parent, les ennuis commencent, pour lui comme pour son employeur. Enfant malade, vacances scolaires, rendez-vous chez le pédiatre et autres gastros viendront enrayer la belle machine de la win patiemment mise en place par l’entreprise et le salarié depuis des années.

Oui, vous avez remarqué que dans votre boîte, les mères (et pères, mais c’est plus rare) arrivent invariablement plus tard, mais aussi plus débraillés que les autres… Qu’a-t-il bien pu leur arriver pour qu’ils terminent dans un tel état ? Quelle bataille ont-ils bien pu mener ? Ne pourraient-ils avancer leur réveil afin de se caler sur les horaires des autres ? Laissez-moi lever le voile sur un tabou millénaire…

Tout d’abord, n’allez pas croire que le parent se la coule douce. Sachez-le, il se lève à…

6h15. Parfois, il a même dû prendre son service de nuit auprès de l’enfant, décidé, pour une raison qui peut rester mystérieuse à jamais, à éclater en sanglots sonores toutes les heures, avec la précision d’un métronome (voici l’une des raisons pour lesquelles votre pimpante collègue semble avoir pris dix ans en quelques mois. Non, ça n’est pas l’accouchement, c’est l’après qui l’a transformée…)

A 6h30, donc, l’enfant, qui n’a aucune notion temporelle, est dans une forme olympique et souhaite naturellement petit-déjeuner IMMEDIATEMENT, après avoir allumé toutes les lampes de la maison. Afin de somnoler encore quelques précieuses minutes, le parent, contre les avis des Pernoud et autres « Tout se joue avant 6 ans » (la bible des mamans dites « concernées » par leur progéniture), emmène l’enfant, son biberon et sa tartine friable dans le lit conjugal. Lorsque le parent est bien hardcore, il met également à la disposition de l’enfant un iPad (ou Netbook selon la typologie familiale) et colle ledit enfant devant Oui-Oui, Sam-Sam ou Barbapapa (n’importe quel truc qui double les syllabes, en fait), et sombre à nouveau après avoir tenté de suivre les aventures passionnantes de ces personnages bruyants, l’oeil torve.
Réveillé par un passage à tabac en règle (gifles, doigts dans le nez ou gressin dans les oreilles), le parent a alors l’abominable bien que récurrente surprise de découvrir le pouvoir de nuisance de la minuscule personne qu’il a enfantée. Les miettes de la tartine se seront déposées jusqu’au fond du lit, collées parfois à l’aide du miel ou de la confiture qui l’agrémentaient, lesquels seront également venus badigeonner l’écran du bel et coûteux outil high-tech généreusement prêté à l’enfant par l’établissement.

7h. L’enfant a déféqué, et en rit… Une odeur nauséabonde vient alors envahir la chambre parentale qui, lorsqu’elle sera devenue insupportable, parvenant à traverser la couette sous laquelle se sera réfugié le parent exténué, le poussera bon gré mal gré à aller changer l’enfant. La sale besogne effectuée, le parent jette l’objet du délit, hermétiquement enfermé dans un coûteux « sac à couche » malodorant, dans la poubelle. Il en profite alors pour habiller partiellement l’enfant (qui continuera à le frapper, cette fois-ci avec ses pieds), pensant alors en avoir fini.

7h30 Le parent part se doucher, conquérant. Quant à l’enfant, incapable de s’amuser seul, il rejoint également la salle de bain où il tentera successivement de boire de l’après-shampoing, de se couper les doigts de pied, de se mettre du rouge à lèvre, dont il finira pas casser le coûteux bâton après l’avoir utilisé pour dessiner sur les miroirs, et terminera éventuellement mouillé, dans les pires jours, après avoir tenté de rentrer par effraction dans la douche. Dans ce cas extrême, il faudra réitérer la tâche précédente.

8h Le parent tente de se rendre présentable pour ses collègues, mais cet objectif sera le plus souvent vain, car l’enfant rendra cette mission quasi impossible, comme dans une épreuve de Top Chef quand les invités tentent de déconcentrer les candidats. L’enfant gémit, casse des jouets qu’il faut réparer minute, tente de mettre les doigts dans la prise, fait éventuellement à nouveau caca, ceci jusqu’à ce que le parent abandonne toute velléité de coquetterie, enfilant un jean impersonnel et une chemise propre, attachant ses cheveux à la va-vite, se disant que c’est déjà pas si mal (plus tard, lorsque son couple sera en péril, le parent n’aura d’autre solution que de faire appel à Christina Cordula : « Ma il faut preeendre du temps pour touaaa ma chairiiie ! »).

8h30 Le parent pense alors pouvoir partir mais, comme pour les travaux, ce sont les finitions les plus longues. Il rampe alors longuement sous les meubles – remplis de moutons de poussière agglomérés autour de legos ou petites pièces Playmobil que l’enfant est ravi de retrouver, lesquels moutons viendront naturellement se coller au jean impersonnel et feu la chemise propre du parent – pour retrouver les chaussures de l’enfant, puis les siennes (elles-mêmes remplies de divers objets type pièces, crayons ou nourriture), et finit même souvent par affubler sa progéniture de chaussettes dépareillées (on ne se refait pas). L’hiver ajoutera une dizaine de minutes à cette épreuve coup de feu (écharpe, gants et bonnets obligent).

8h45 Le parent et son enfant en poussette engagent une course contre la montre, slalomant comme ils peuvent entre les passants tranquilles, ceux qui se sont levés à 8h et, tirés à quatre épingles, paradent fièrement en talons de 15 et brushings longoriens. Lorsque la pluie vient corser l’épreuve, certains sont alors tentés d’abandonner comme dans Koh-Lanta (« Mais non, Denis, je tiendrai bon, c’est l’aventure de ma vie ! ») Arrivé au seuil de la crèche, le parent trempé entre à ce moment précis dans un environnement stérile chauffé à 22° C, ce qui ne manquera pas de gonfler son cheveu déjà frisottant, et d’entraîner sur lui une suée extrême effaçant tout souvenir de sa douche matinale. En extrayant l’enfant de sa poussette, le parent aura la déasgréable surprise de se voir déverser du vomi sur l’épaule ou, selon l’âge, essuyer du biscuit sur son fameux jean impersonnel.

8h50 Déshabillage de l’enfant chouinant, mettage de chaussons contre son gré, lançage des chaussons, remettage des chaussons, regards compatissants ou accusateurs des autres parents… Viiiite, la clepsydre, le temps presse ! Humiliation supplémentaire, le parent devra enfiler sur ses chaussures trempées de petites charlottes pastel (c’est la mode !) ou fluos en vieux tissus éponge, rendant son apparence encore plus grotesque. Vous avez du mal à visualiser je le sens, allez, crevons l’abcès et rendons publiques ces images, les sans enfants ont le droit de savoir ce qui les attend. Tadaaam, en exclusivité mondiale, les chaussures de la crèche :

Chargé de l’enfant, le parent court alors afin de ne pas se faire griller sa place par un parent loquace (souvent mère au foyer désoeuvrée ou grand-mère en manque d’amis ravies d’évoquer le fameux caca de l’enfant avec une puéricultrice diplômée qui aura oublié toutes les mises en garde sitôt la mégère partie).

8h55 Les sanglots déchirants de l’enfant résonnant encore dans sa tête, le parent sort de la fournaise pour subir à nouveau l’outrage météorologique sur sa chevelure ayant perdu tout aspect humain. Plongé dans la fournaise métropolitaine cette fois-ci (on congèle-on décongèle-on recongèle… très mauvais pour la santé !), coincé entre deux stations, porté par une nuée de passagers exécrables, les pieds ne touchant plus le sol ou encore coincé derrière un camion dans sa voiture affublée d’un sticker indécollable gracieusement offert par la fourrière de sa ville, le parent ajoutera une bonne trentaine de minutes à son parcours du combattant pour atteindre la ligne d’arrivée, passée par ses collègues sans enfants depuis une bonne heure pour certains.

9h30 C’est ainsi que votre ancienne collègue pimpante qui « n’en voulait » arrive hirsute, rougeaude, défaite, le jean couvert de miettes, le sac rempli de vieux ours en peluche, culottes ou autres objets cocasses déposés par son enfant ravi de trouver un seau en cuir (sic) dans son salon pour y entreposer des affaires personnelles. Honteux, le parent fera son entrée les yeux baissés, fatigué par ces 3 heures de contre la montre, coiffé au poteau par de jeunes requins empli d’un sommeil réparateur, jusqu’à ce que l’une d’entre elles vienne le voir,  toute guillerette, bouffie d’orgueil, épanouie comme une enfant avant Noël, pour lui annoncer la bonne nouvelle… « Je suis enceinte ! ».

Ah ouais ? Mais euh… t’es sûre de toi ?

#TopChef3 6e épisode : Ghislaine Arabian, mais pourquoi est-elle aussi méchante ?

C’est une question que je me pose depuis maintenant trois ans. La première année, c’était encore la mode, dans les émissions culinaires, de la destruction de candidats en bonne et due forme (souvenons-nous de Masterchef, qui a dû recadrer son jury après la 1re saison car le public n’appréciait pas sa dureté envers les apprentis cuisiniers). Mais c’est naturellement que dans leurs saisons suivantes, les producteurs de Top Chef et Masterchef avaient demandé à leurs jurés de se faire plus maternants pour détendre le téléspectateur, certainement en proie à un malaise dû à des réminiscence d’une vieille nounou acariâtre ou de profs frustrés les ayant traumatisés à tout jamais quant à toute forme d’éducation « à la dure »).

Et pourtant, il existe bien un irréductible juré qui résiste encore et toujours aux injonctions de l’audimat, conservant sa sévérité, imposant la terreur et parfois le rejet de certains candidats et d’une bonne partie du public… ou plutôt UNE irréductible, devrais-je dire. Car il s’agit de… Vilaine Arabian, ainsi que l’a surnommée Tabata, candidate « qui en a » de cette 3e saison. Trois ans d’omerta avant qu’éclate enfin la vérité. Ghislaine est « une peau de vache », nous apprend la Brésilienne, ajoutant : « Qui est-elle pour nous parler comme ça ? Du fond du coeur, je n’arrive pas à comprendre cette personne. Elle est franchement très désagréable, devant et hors caméra ». Ghislaine a par la suite répondu à la jeune femme par média interposé, arguant qu’elle était plus dure avec les filles (elle aurait aussi méchamment cassé Noémie dans une séquence coupée au montage par la prod) car elles sont pleines de talent et peuvent gagner. Moui, on y croit bof, Guigui, à la théorie Aymé Jacquet…

« Je crois qu’elle est méchante »… (cf. « Tatie Danièle », excellent film-culte pour trentenaires désoeuvrés, adoubé par leurs pères et mères mains certainement inconnu des « jeunes » téléspectateurs). « Mais pourquoi est-elle aussi méchante ? » Comme l’Orangina rouge : par plaisir, pour se donner un genre, un positionnement marketing ? Ou alors c’est comme chez les flics, il faut le bon et le mauvais pour que le binôme fonctionne ?

Vilaine tient bien son rôle en ce cas, offrons-lui une statuette. Vas te rasseoir, Bérénice Bejo, je vais faire ma Mathilde Seigner : « C’est possible de d’mander quelque chose ? Non j’aurais vachement aimé qu’elle l’ait, ma Vivi, ma Vilaine. Elle peut monter sur la scène ? » Ses moues mimant des hauts le cœur lorsqu’elle goûte aux plats des candidats, cette mine pincée, ces sourcils éternellement froncés, ces jugements qui tombent comme des couperets (« Trop d’ail ! », « Immangeable ! », « Deux fois du crumble, c’est pfiout ! »…), cette frange imperturbable, ce port altier… Mlle Mangin sors de ce corps !

Pour l’anecdote, sachez que le restaurant de Ghislaine s’appelle… « Les Petites sorcières »…

Bon sinon hier on a perdu Denny, sympatoche italien « qui tient la route » comme l’a dit Cyrille, super mesquin avec son immunité. On devrait avoir oublié Denny dans quelques jours, mais heureusement, on a rendez-vous avec Ghislaine la semaine prochaine !