Ce soir, 5 juin 2012, les Guns n’Roses se produiront à Bercy dans le cadre de leur grande tournée à travers la France. Comment, à cette occasion, ne pas se souvenir avec nostalgie de ce groupe qui fit une grande partie de la bande originale de notre adolescence, les « Gueunz ». Combien d’entre nous ont bavé devant Axl, cycliste blanc, Timberlands, veste de bucheron et bandana retenant cette longue et improbable chevelure rousse et filasse qui, pourtant, fut le maître-étalon, si j’ose dire, des objectifs capillaires de bien des types de notre classe, de celle d’espagnol et des membres du groupe du lycée (qui n’étaient pas les Zit Remedy, dommage, il était mignon, quand même, Joey Jeremiah… « Everybody wants something, they’ll never give up ! »).
Côté mecs, personne n’était en reste puisque le sieur Axl, partageur, n’a jamais rechigné à mettre en avant sa sublime girlfriend de l’époque, Stéphanie Seymour, dans les kitchissime clips qu’on regardait en boucle, notamment dans celui de Don’t Cry, où le couple se bat – Axl tout brushingué, Stephanie en body blanc très Sabrina de Boys Boys Boys – avant de se marier virtuellement pendant 9 minutes dans celui de November Rain avec, comme cadeau de mariage, un inoubliable solo de Slash dans le désert (la chance !).
Appetite for destruction, Welcome to the Jungle (we’ve got fun and games, we got everything you want…), Sweet Child of Mine, Paradise City… Les garçons essayaient de les jouer sur leur guitare électrique flambant neuve branchée à un ampli Marshall ainsi qu’à un pédale ouah ouah (wawa ?) abusivement utilisée mais masquant mal le piteux niveau de ces apprentis musiciens ; quelques rares filles à Carolinas en apprenaient les paroles imprimées sur les jaquettes des cassettes, mais tout ça restait plutôt confidentiel, ne s’adressant qu’aux fans de rock à jean troué, voire aux metalleux… jusqu’à la sortie en 91 de l’album en 2 volumes Use your illusion (I & II, donc), le bleu et le jaune. Les « Gueunz » obtinrent alors le statut de fournisseur officiel de tubes pour la génération X, qui passa ses mercredi après-midis à écouter sans discontinuer ces deux opus de 30 morceaux en tout, lesquels permirent au groupe de passer les 100 millions d’albums vendus. Puis, comme souvent, tout finit par partir en cacahuète. Slash, le second pilier, grâce auquel on comprit qu’on pouvait être frisé ET cool (merci !), prit ses clics et ses clacs, soit son haut de forme, sa clope et sa Gibson, laissant là Axl la grosse tête, lui-même planté par sa Stephanie partie, comme toute bonne top-model qui se respecte, épouser un milliardaire en costume trois pièces qui lui ferait 4 enfants. Metallica, Aerosmith, tout ce petit monde connut une belle perte de vitesse en même temps qu’on passait notre bac. Aujourd’hui, le bel Axl c’est ça :
Ce soir, Les Guns nous prouveront-ils que le Rock n’Roses is not dead ? Slash ne sera en tous cas pas là, en guerre ouverte avec le leader depuis 2002. Too bad. On dit même que les tee-shirts à son effigie sont interdits (lors d’un concert à Londres, des spectateurs ont dû les retirer à la demande de la sécurité !). Je ne viendrai pas ce soir, Axl, parce que mes souvenirs suffisent à me ravir et que j’aurais l’impression d’aller à une soirée revival de ma promo de colo 89 et de retrouver mon amoureux de l’époque tout ventru et dégarni. Non, les clips et les vidéos des concerts suffisent à me mettre les larmes aux yeux, à me ramener dans ma chambre de l’époque où, grâce à toi, les larmes de mes chagrins d’amour adolescents avaient la force de celles des grandes passions. Ce soir, je dis non à Use Your Desillusion. En revanche, je me referais bien un petit clip. Take me down to the Paradise City where the grass is green and the girls are pretty… Take-ME-HOOOOOME !
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