La Starac de NRJ12 : massacre à la boutonneuse

En cette période de come-back en tous genre, je me devais, après avoir encensé la Nouvelle Star de D8, de me pencher plus avant sur sa « concurrente » (officielle), celle de feu Dammarie-les-Lys. Résultat ? Une soirée cauchemardesque voire dangereuse pour l’ouïe et l’activité cérébrale, où l’ennui le disputait à la sidération. Oui, l’enfer se situe bien sur la TNT, le jeudi soir à 20h50. Explications…

Une présentation gaguesque

Exit Nikos, le BFF des ados opportunément parti pouponner, place à la présentation low-coast en les personnes de Tonya Kizinger, alias Jessica, ex propriétaire de bar de la plage, puis maire de St-Trop dans « Sous le soleil », l’inoubliable série-phare de notre adolescence, accompagnée de Matthieu Delormeau, l’animateur à tout faire de la chaîne qui, à force de passer ses journées entouré d’Ayem, Nabilla et Thomas, philosophes de leur état, semble en avoir quasiment perdu l’usage de la parole. Notre duo, a priori pas très rôdé, peine à trouver ses marques. Jessica… pardon Tonya, fluent english, perd ses mots, coupe la parole, cramponnée à ses fiches comme une moule à son rocher, tandis que Matthieu, maquillé comme une cocotte de chez Michou, la suit l’air béat, ne sachant visiblement que faire de ses deux bras. Bref, la grande classe.

Des candidats livrés à eux même

Dans la Starac précédente, le prime était l’occasion pour les « élèves » de présenter un numéro spectaculaire ardemment préparé avec leurs professeurs pendant la semaine précédant l’émission. Ils arrivaient alors sur leur 31 et offraient une prestation plus ou moins appréciable mais pro, travaillée et chorégraphiée. Hier soir, cette multitude d’ados gélifiés dont, après 1h30 d’émission, on ne ne souvient toujours pas des prénoms, se sont succédés, parfois à plusieurs, parfois seuls, parfois accompagnés d’un « people », dans un ordre indéterminé, une cacophonie totale, un laisser-aller désarmant et assurément parés de leurs tenues perso pour un résultat cheap à souhait pour l’oeil, et difficilement supportable pour l’ouïe.

Un jury touriste

« La Starac, c’est une école », ont tenté de rappeler dans ce chaos monsieur et madame Loyal. Etaient présents hier soir pour juger leurs ouailles la Directrice, Charlotte Valandrey (à qui Matthieu Delormeau avait manifestement volé la trousse de maquillage), toujours un peu à l’ouest, répondant avec crainte aux quelques questions qui lui furent posées, semblant chaque fois interrompue dans la liste de courses qu’elle se récitait dans sa tête. Autour de ce personnage impliqué se massaient, mollement, les autres membres de « l’équipe », parmi lesquels Rachid Ferrache, le professeur de chant qui, lorsque Delormeau lui demanda de donner une note à un duo de candidats, osa un… « euh, ils ont chanté quoi ? ». Pour masquer leur peu d’intérêt, la totalité de ces professeurs s’est, tout au long du programme, enthousiasmé pour ces élèves « merveilleux », « exceptionnels », « parfaits ». Au-delà de l’incompréhension et de la solitude imposée au téléspectateurs par une telle mauvaise foi, on se demande à quoi peut bien leur servir, alors, d’aller à l’école dans ces conditions ?

Un chaos total

Les primes des saisons précédentes étaient rythmés par ces petits reportages sur la vie de château, dans lesquels on pouvait plonger dans l’univers de ces jeunes adultes en pensionnat, leurs disputes, leur love-stories surtout, leurs cours aussi, puisque assister aux leçons de danse et de chant faisait partie de l’intérêt du programme (Oscar Sisto si tu nous lis). Restriction budgétaire ou conseil hasardeux d’un membre de la prod oblige, cette année, on ne quitte que rarement le plateau. Et pourtant, Dieu sait qu’on ne demanderait pas mieux. Au final, on ne connaît personne d’autre que Zayra, seule élève déjà trop douée pour se perdre dans un tel naufrage télévisuel. Quant aux chanteuses dont cette petite troupe anarchique assassine méthodiquement les chansons (heureusement que ni Rihanna ni Adèle n’ont accès à la TNT), elles ne devraient de toute façon pas tarder à attaquer le programme en justice…

Une image affligeante de la télé-réalité

D’aucuns diront, comme d’habitude que « c’est de la daube, c’est normal, c’est de la télé-réalité ». Eh bien c’est exactement pour cette raison que je suis si excédée par cette émission bas de gamme, ce programme en papier crépon colmaté à la va-vite par une production qui, à force d’économie de bout de chandelle, livre effectivement une bouse cathodique malodorante à cause de laquelle de jouissifs programmes tels que Koh-Lanta, Nouvelle Star ou Top Chef seront catalogués comme télé-poubelle par le téléspectateur lambda, peu soucieux de faire la part des choses.

« Laissez-leur le temps de s’installer, ne tirez pas sur l’ambulance ! », « Tonya est top et prend ses marques », « cette promo n’a pas dit son dernier mot », entends-je déjà surgir des commentaires sous cet article. Pour ma part, cette expérience pour laquelle je me suis douloureusement imposée ce déplorable spectacle ne me conduit qu’à une seule conclusion : Pitié, coupez !

Le monde parallèle des mother victims

mothervictim

Elles sont nombreuses, vous en connaissez sans doute pas mal, et pourtant on les voit peu dans la « vraie » vie, j’ai nommé les mother victims. Kesako ? Des femmes victimes de leurs mères ?

Non, des femmes entrées de leur plein gré, l’air béat et le sourire aux lèvres comme on entre en religion, dans la maternité, faisant de cette activité le sacerdoce et unique objectif vital de leur quotidien. A l’instar de la fashion victim, incapable d’identifier les frontières communément admises des styles, la mother victim est entrée de plein pied dans le monde des mamans, faisant fi de toute mesure ou discernement, pratiquant avec excès et exclusion cette nouvelle discipline qui la rend gaga.  Bienvenue dans le monde des mother-addicts, autrement appelées mother maniacs. She’s a maaaniac maniaaac with her chiiild…

La mother victim est parfois une ancienne chaudasse reconvertie car touchée par la grâce le jour où ce petit être venu exploser leur vagin est parvenu à effacer plusieurs années de mauvaise réputation. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la confrérie des mother victims compte bien évidemment de nombreux membres porteurs du gène bien avant qu’un jeune homme bien intentionné ne vienne enfin les délivrer de leur condition atroce de « non mère ». Du jour où ces poilantes jeunes femmes deviennent mères, elles ferment à tout jamais le rideau sur leur féminité, leur vie sociale, leur curiosité et, à mon sens mais cela n’engage que moi, leur épanouissement personnel. Ou quand la mère mange la femme.

Eh oui, la mother victim, en plus d’allaiter ses enfants jusqu’à 4 ans, cododo oblige, considère de manière consciente ou non que le chapitre fun de sa vie est CLOS, finite, kapout, hasta la vista baby. Joyeuse perspective qui fait souvent trembler les pas-encore-mères, terrorisées à l’idée de ne plus jamais pouvoir sortir boire des verres, se la coller, parler cul avec leurs copines, lire des bouquins sympas, faire des blagues sur les bébés, rester parfois tard au bureau, éventualiser une progression professionnelle, discuter actu avec des potes, voir des expos, organiser des dîners impromptus, avoir une vie sexuelle digne de ce nom, la cuisse ferme et le teint frais, la vie devant elles et l’espoir que le meilleur et le plus rock n’roll reste à venir.

Bha oui, parce que la mother victim, elle, a mis une croix sur l’épilation, la fellation, les talons et le funny bashing au profit d’activités phagocytantes aussi réjouissantes que l’achat quotidien de légumes frais et bios longuement nettoyés et broyés seules dans leur cuisine, la recherche ininterrompue d’activités d’éveil à la pointe pour leur nouveau-né, qu’elles inscrivent dès leur plus jeune âge à des ateliers maman-bébé apprennent à parler chinois tout en faisant de la poterie berbère, à s’investir dans la vie de la crèche/de l’école/de la classe, vérifiant chaque fois que les professionnels de la petite enfance en contact avec leur progéniture ne met pas à sac leur travail acharné pour faire de l’enfant béni… quoi, d’ailleurs ? Le savent-elles elles-mêmes ?

Mais la mother-victim ne s’arrête pas là : elle n’appelle plus ses copines, sauf pour leur parler exclusivement de caca, de sorties scolaires ou les sermonner sur la manière dont elles élèvent leurs enfants (« Quoii, tu le fais manger à 13h ? Mais tu es folle il va être DÉ-CA-LÉ ! »). Eh oui, les mother-addicts sont aussi monothématiques qu’un pilier de bar supporter de l’OM. Elles ne lisent plus de romans, entièrement concentrées à décortiquer « Tout se joue avant six ans », leur livre de chevet. Elles ne sortent évidemment plus, trop CREVÉES par leur boulot à plein temps d’assistante maternelle qui, souvent, vient s’ajouter à leur activité professionnelle d’origine.

Avec elles, tout devient (im)possible. Elles ne boivent plus (bha non elles allaitent full-time). Elles ne portent plus que des vêtements « pratiques », elles ne parlent plus que du « prochain » (bébé, pas verre), et scrutent de manière obsessionnelle les ventres et attitudes des autres femmes de leur entourage tant l’annonce d’une potentielle grossesse illuminerait leur quotidien, et les rassurerait sur la condition desdites femmes, enfin rentrées dans le rang. Ouf. Vade retro, rigolo Satana !

« Non mais on n’a plus l’âge »  reste leur phrase préférée. La plus antipathique et rabat-joie que la terre ait jamais portée. Etonnez-vous, après, que les femmes fassent des enfants de plus en plus tard, alors qu’on leur brandit le spectre d’une fin de vie annoncée dès lors qu’elles seront entrées en maternité. Qu’on ne s’y trompe pas, ces femmes ne sont pas forcément femmes au foyer, et je ne prône pas non plus l’abandon d’enfant au profit d’excessives et quotidiennes beuveries jusqu’à l’aube. Tout est une question de curseur…

Car qu’adviendra-t-il de ces motheristas le jour où leurs enfants auront atteint un âge où ils n’auront plus besoin de leur oppressant gourou, trop occupés qu’ils seront à fumer des pétards en soirée en tétant des vodkas-get, foutant en l’air quinze ans d’ingurgitation de légumes bios minutieusement savonnés des week-end entiers par leur mère, aujourd’hui abandonnée dans sa cuisine par son époux, victime collatérale partie chercher ailleurs quelques discussions fun et tête à tête catharsistiques ? Lorsque la mother victim rouvrira le rideau sur la « vraie vie », sa vie de femme, le front ridé par les soucis et les ans, désorientée par un monde qui aura évolué sans elle, toute déboussolée dans ses chaussures à talonnettes carrées, si pratiques, se rendra-t-elle compte qu’elle a loupé un coche ?

Un jour, la mère de Kate Moss lui avait dit : « Mais tu sais, on ne peut pas passer sa vie à s’amuser ! ». Ce à quoi la jeune femme avait répondu : « Et pourquoi pas ? »

Oui… Pourquoi pas ?

Parisiens gastronomes, mettez-vous à l’Abri, le bon plan du moment !

Aaah, ces bons restaus avec menu dégustation, où l’on peut découvrir les alliances de goût et de texture les plus inédits, les plus délicats… mais aussi les plus chers. Comme on aimerait pouvoir s’en faire plus souvent !

Eh bien, grâce à mon amie Priscilla Siney qui, si je ne la cite pas, refusera certainement catégoriquement de nous refiler de nouvelles adresses, j’ai découvert, en compagnie de mon concubin, cet étonnant endroit appelé « Abri » (et pas « L’Abri »… ouais, c’est un peu naze comme nom mais bon), qui vous sert le soir un menu dégustation 6 plats : 3 entrées, un poisson, une viande, un dessert pour la modique somme de 38,50€ ! Oui mesdames et messieurs vous ne rêvez pas, 38,50 euros pour 6 plats divins en plein coeur de la capitale. En voilà un bon plan !

Quand on sait que le chef, un fort sympathique japonais, est passé par les cuisines de Robuchon et Taillevent, on est d’autant plus fier et impatient de goûter sa cuisine chic et bon marché.

Pour le décor, sachez-le, pas la peine d’y emmener une target, ou alors une target ultra-trendy, alter-mondialiste ou même aveugle puisque, en guise de vestiaire, vous pouvez coller vos manteaux sur une chaise du bar en cageot (on exagère). Quant aux tables, elles rappellent davantage la restaurandwitcherie gastronomique du midi (ne vous y trompez pas, le midi, c’est sandwitch) que le contenu des plats, lesquels emmènent nos papilles dans les plus grandes cuisines. Parce que quoi, en plus d’être super beau, c’est gourmangue, comme dirait mon idole Cyril Lignac.

Trêve de blabla, place aux photos, c’est parti avec un…

… Carpaccio de bar, fenouil, radis, fleurettes et fraîcheur à tomber

carpaccio

Un calamar grillé avec ses émulsions

calamar

Un velouté de potimarron et sa boule improbable et aérienne aux saveurs de café. Une tuerie !

velouté

Une dorade grillée et ses petits légumes que même si t’aimes pas ça, les légumes, tu te roules par terre


dorade

Une filet de boeuf caramélisé, oignon nouveau, petite pomme de terre et sauce légère


viande

Vous allez m’en vouloir mais, n’aimant pas les desserts, j’ai complètement zappé de prendre en photo le mille-feuilles qui n’a, paraît-il, comme Olivier Falorni, pas démérité.

Bon, je pense que vous savez maintenant ce qu’il vous reste à faire, en décrochant votre téléphone pour tenter de décrocher une table. Pour info, Abri a reçu le Fooding d’amour Guide 2013, amplement mérité ! Quant à votre résa, attention, restez bien calme car il y a de fortes chances pour que la personne au bout du fil ne comprenne pas immédiatement un traître mot de ce que vous lui racontez…

Restaurant Abri
92, rue du Faubourg-Poissonnière
Paris (75010)
MÉTRO : Gare du Nord, Poissonnière & Cadet
TÉL : +33 1 83 97 00 00