Laurence Ferrari : la (Grand) Messe est dite…

Vous n’avez pu échapper à cette info incontournable : Lolo quitte TF1, et laisse vacant son siège tout chaud au 20h. Il y en a un qui doit être content, et qu’on n’a pas encore entendu depuis l’annonce faite à twitter à 22h hier soir, c’est PPDA, notre Académicien refoulé, qui grogne ponctuellement contre « la nouvelle » depuis 4 ans, lorsqu’il n’est pas en voilier ou en train d’écrire des poèmes avec son frère. En même temps, on s’en doutait un peu, que ça n’allait pas coller. Quand on est resté avec la même femme pendant vingt ans, et qu’on la congédie sans préavis pour une jeunette enthousiaste vous regardant avec les tout nouveaux yeux de l’amour, il est rare que cette seconde union fasse aussi long feu que la première. Eh ouais, les téléspectateurs, tels des enfants de divorcés, ont regardé dès le premier jour la pétroleuse avec suspicion, lui tendant des pièges pour que jamais elle ne s’adapte, et que finalement papa décide de couper court à cette liaison sans fondement avec le secret espoir que maman revienne ranger ses crèmes anti-rides sur le lavabo de la salle de bains et que tout redevienne comme avant. Et maman, enfin Patrick, il espère aussi qu’on le rappelle ? Le connaissant, ça doit bien le titiller quand même. Mais bon, ça marche jamais vraiment bien ces histoires de réchauffé. Je préconiserais plutôt un bon duo à l’ancienne type Mourousy-Augry histoire de donner un bon coup de pied dans les habitudes, et d’avoir un vrai journal différent de celui du Playmobil de France 2.

Quant à la maîtresse bafouée, on dit que c’est elle qui a finalement préféré partir, histoire de retourner à ses premières amours qui, rappelons-le quand même (oui, quand même !) sont passées de chroniques santé sur Studio Gabriel (même école que Benjamin Castaldi. C’est pas l’ENA mais on gagne mieux au final), Vis ma vie ou Combien ça coûte. On se demande d’ailleurs bien, en y repensant, ce que Laurence était allée faire dans cette galère. Le prestige, sans doute, et le plaisir de voir ses nénés dans Voici au mois d’août. Las, Lolo retourne finalement d’où elle vient. Ravie de pouvoir travailler sur une émission « plus libre et moins codifiée« , elle devrait animer un grand talk-show mixant « de l’actu, des faits de société, de la politique, de la mode, de la culture, des sujets de consommation ». Ouais, un 100% mag sur la TNT, quoi. Ferrari suivra-t-elle un parcours à la Flavie Flament (elle-même alors en couple avec une autre « étoile » montante de la chaîne), tombée dans les couloirs du temps et du numérique terrestre après avoir brillé longtemps sous les projecteurs de la belle maison TF1 ? Souhaitons-lui plutôt de faire de son talk-show un nouveau Grand Journal qui, attaqué de toute part, connaît lui aussi des audiences en chute libre et devrait faire peau très neuve l’année prochaine. Quand on sait que Direct 8 appartient désormais au groupe Canal, cette hypothèse n’est pas inenvisageable.

Ce qui est cool aussi pour Laurence, c’est qu’elle va avoir de nouveaux collègues parmi lesquels Cécile de Menibus, Karine Ferry ou Jean-Marc Morandini, c’est vrai (un peu relou à la cantine)… mais aussi une certaine… Valérie Trierweiler, laquelle pourra la remercier à nouveau de la part de François Hollande pour sa fameuse question ayant donné lieu à l’anaphore la plus célèbre du XXe siècle. Ah mais, par « remercier » (dans « Je voudrais remercier Laurence Ferrari »), il voulait dire… révoquer ? Parce que si le remerciement c’est d’avoir donné sa première interview au journal concurrent, c’est vraiment pas cool… Sûr qu’elle l’a en travers de la gorge, Laurence, l’anaphore. Ca va être sympa le Noël de fin d’années avec les conjoints des collègues…

Carla Bruni-Sarkozy enceinte de son 3e enfant ? Et si c’était vrai…

Y’a quelqu’un qui m’a dit récemment que des bruits couraient dans le « milieu médiatico-politique », comme on dit… Des bruits ? Des bruits sur quoi ? Accrochez-vous bien, parce que la rumeur en question est plutôt croustillante (plus croustillante, en tous cas, que la rupture annuelle de Vanessa et Johnny) : Carla serait… enceinte ! Nooooon. Siiiii ! Passées les premières secondes d’incrédulité, puis de calculs compliqués (mmh, quel âge elle a Carla ? 45 ans ? Jouable… Et puis si c’est pas maintenant c’est jamais), tout s’est soudainement éclairé…

Des semaines qu’on se demande tous ce qu’il arrive à la belle Italienne : ces looks improbables, ce teint brouillé, ces joues enflées paradoxalement accompagnés d’un éternel sourire épanoui, à quoi pouvaient-ils bien être dus ? A une troisième grossesse, pardi ! Et pourtant, d’autres rumeurs prétendent que le couple serait déjà séparé… Foutaise, c’était les ragots des jaloux et quoi qu’on en dise, nous on s’amuserait beaucoup plus si le couple le plus mal assorti de la décennie nous en faisait un petit dernier pour la route. Enquêtons sur la rumeur qui enflerait (rha rha) en secret à Marrakech

Après une longue recherche iconographique, il semble effectivement que Carla, à qui on reproche de ne jamais avoir perdu ses kilos de grossesse (ce qui n’est pas faux), en ait néanmoins repris quelques-uns ces dernières semaines. Preuve en image :

Le 8 mars 2012, Carla est l’invitée d’Alexandra Sublet (elle-même enceinte) pour l’émission C à vous. La Première Dame a pris un peu chérot mais affiche un visage normalement proportionné et un ventre, il est vrai, un peu replet mais rien de fou à quelques mois de son accouchement (le 19 octobre 2011 ndlr) :

Le 2 mai 2012, Carla accompagne son Chouchou pour le débat de l’entre-deux tours. Peu de photos ont filtré (et celle-ci est bizarrement passé relativement inaperçue) mais une question se pose à la vue de ce cliché : Carla souhaite-t-elle s’imposer des pantalons trop petits pour se forcer à maigrir ? Tient-elle à nous faire partager son désarroi en laissant ainsi surgir son ventre bombé ou le polichinelle a-t-il fait un petit coucou aux photographes sans prévenir ? Mystère…

Le 6 mai, Carla va voter. Elle porte ce jour là du noir, ça mincit. Et pourtant, force est de constater que son ventre, lui, ne disparaît pas. Au contraire (zoomez, zoomez) :

Le 17 mai 2012 enfin, jour de son départ de la Maison de Valérie, Carla a surpris tout le monde en optant pour une tenue informe. D’autre part, son visage semblait étonnamment gonflé, ce qui est l’un des possibles symptômes de grossesse :

Enfin, tous ça pour dire que je dis ça je dis rien, mais que je me dis quand même que pourquoi pas. Sur atlantico, on rappelle que dans le Gala de la semaine dernière, on abandonnait le conditionnel pour évoquer une seconde grossesse pour l’ex-couple présidentiel : « Comblée par sa nouvelle maternité, affirme-t-il, Carla rêve d’avoir un autre enfant. Ils en ont beaucoup discuté avec son époux ces derniers mois et semblent sur la même longueur d’onde ». Mmh mmh. Petit retour de couches des familles ou grossesse désirée ? Je pencherais personnellement pour la 2e option, qui expliquerait pourquoi Carla, depuis octobre dernier, n’a pas engagé un coach et entrepris les grands travaux (c’est vrai quoi, quand il risque d’y avoir de la poussière partout et qu’on continue à abattre des cloisons chez vous, vous allez pas commencer à accrocher les rideaux…)

Libre à chacun de donner du crédit à cette rumeur pas si folle mais avouez que tout ça fait réfléchir (hou, ça bouillonne, là-dedans). Ce qui est bien, c’est qu’on saura dans quelques semaines si le milieumédiaticopolitique avait raison ou pas. Et si Carla et Nicolas sont partis cacher ce ventre qu’on ne saurait voir à l’ombre des palmiers marocains. En espérant qu’ils aient gardé les cadeaux de naissance de Giulia, parce que ce petit dernier risque bien d’en avoir beaucoup moins…

Une naissance confirmée, en revanche, c’est celle de celui ou celle qu’on peut sans exagérer appeler l’enfant le plus riche de France, dont la naissance est prévue pour le mois d’août. Je ne vous en dis pas plus pour le moment, mais répondrai avec plaisir à vos commentaires pour le jeu « Mais c’est qui ce (foutu) bébé ??? ».

Parisienne comme c’est pas permis (de conduire)

« Et ton permis, t’en es où ? »

Voilà une des pires phrases qu’une trentenaire handicapée du volant puisse entendre. De celles qui vous glacent les sangs en un instant, comme seule la vision furtive du sigle « Trésor Public » peut le faire, ou encore la ribambelle classique des « T’as fait tes comptes ? », « T’as quelqu’un en ce moment ? » et autre « Quand est-ce que tu comptes faire un enfant? ». La plupart du temps, la personne a laquelle s’adresse cette phrase est Parisienne parce que, si elle ne l’était pas, elle n’aurait pas 30 ans. Eh oui, perdue sans permis dans sa province reculée, elle serait décédée chez elle, faute d’avoir pu se rendrez au Super U de la zone commerciale pour se sustenter, aller en boite le samedi soir ou tout simplement à son boulot, situé a 15 bornes, ce qui est vachement près en fait et sur le chemin de l’école. Eh oui, les parisiennes (et les Parisiens, mais ils sont moins nombreux, allez savoir pourquoi… un truc de vitalité à prouver sans doute) sont les seules à être passées entre les mailles du filet et à avoir sauté ce passage obligé dans l’âge adulte (cela expliquerait-il l’adultophobie plus marquée chez les trentenaires parisiens que chez leurs homologues provinciaux ? Maybe…).

Toujours est-il que, étant moi-meme dans ce cas (« Quoiii, t’as pas ton permis ?« ), ma très longue expérience de la chose m’a permis (si j’ose dire) au cours de mes différentes rencontres avec de personnes souffrant du même syndrôme qui ont ponctué ma longue vie, de recenser quelques-unes des excuses le plus souvent évoquées par ces étranges personnes montrées du doigt dans la France entière pour justifier leur état sauvage.

Voici donc le top 20 des meilleures excuses du Parisien (ou de la parisienne) pour ne pas passer son permis :

1. C’est trop cher. Ca, c’est vrai ! Les prix d’appel peuvent être corrects mais quand on est une vraie HC (handicapée de la conduite), il ne faut pas 20 heures mais au minimum 60 pour que l’auto-école accepte de vous présenter au permis. Hors forfait, à 50 euros de l’heure, faites le compte.

2. Je le passerai quand j’aurai des enfants. Bien sûr… et quand vous avez eu votre code en panique, vous êtes enceinte de 7 mois et laissez tomber.

3. Je n’ai pas le temps. Eh oui, si la Parisienne travaille, elle devra se lever à 5 heures du mat’ pour espérer caler les 2h de cours + transport = 3h de cette fort agréable activité dans sa journée chargée. Si elle est étudiante ou chômeuse, elle n’a pas assez d’argent. Si elle est à la retraite, elle est trop vieille et regrette.

4. A Paris, tu peux tout faire en métro. Oui, jusqu’à 1 heure, quoi… Après si on veut s’auto-imposer un couvre-feu, pourquoi pas ?

5. A Paris, tu peux tout faire en taxi. Oui, et te faire insulter ou soûler tes potes qui veulent se coucher en restant en ligne des heures avec les Taxis Bleus les soirs de pointe à trouver un « véhicule dans votre secteur ». Pire : soûler les autres invités sur le thème « Tu vas à Gare de l’Est ? Génial, tu me déposes, je suis pas loin j’habite à Neuilly ! »

6. C’est impossible de se garer de toute façon ! Vrai !

7. Une vraie Parisienne n’a pas son permis. Excuse la plus chicosnob. Clôt la conversation mais donne une mauvaise image.

8. Franchement, même avec le bébé, on peut tout faire sans voiture finalement ! Bien sûr… et provoquer la haine des autres usagers dans le métro en entrant avec son énorme poussette, puis forcer des inconnus à soulever ladite poussette lourde et sale dans les escaliers alors qu’ils n’ont rien demandé.

9. Ça me reviendrait plus cher d’avoir une voiture tu sais ! Vrai ! Il sera toujours moins cher de fonctionner avec un Pass Navigo (oui, j’ai enfin appris à ne plus dire « carte orange », mais ça me coûte) et un budget quasi-illimité de taxis après 21 heures plutôt que d’avoir une voiture (assurance, essence, prunes, fourrière, diverses réparations, lavages, contrôles et stage de rattrapage de points, vignette… ah non, ça n’existe plus. Ouf !)

10. Mon code est périmé. Mais il est valable 3 ans ! Oui, je sais, il est périmé j’te dis…

11. L’auto-école a fermé, je ne sais même pas ou est mon dossier. Mais tu es sûre ? Oui, c’est un magasin de portable maintenant. Mais il ne te restait pas des heures ? Si… Me suis fait bien entuber.

12. C’est impossible d’avoir une date de toute façon ! Vrai. Il faut attendre en moyenne plusieurs mois lorsqu’on a raté son permis et qu’on veut le repasser. Bien sûr, l’auto-école insistera toujours pour vous faire reprendre quelques heures « pour rester au niveau en attendant »… Vous avez dit racket ? Complot ? Je dis ça je dis rien, enfin si Capital ou Zone Interdite pouvait lâcher les campings, les tocs et la chirurgie esthétique pour plonger le nez dans ces pots de vin, ça ferait ptêtre pas de mal…

13. Y’a plein de gens très bien qui ne l’ont pas ! Thierry Ardisson ou Eddy Mitchell, par exemple, sont les parrains bienveillants de l’association de défense des HC. Sauf qu’ils ont un chauffeur, eux… Ah oui ?

14. Deauville, en train c’est 2h et en plus tu pars de St-Lazare ! Pourquoi je passerais on permis ? C’est vrai, ça. Une mer c’est une mer, à quoi bon aller en tester un autre ? Surtout que celle-ci est super friendly… Brrr

15. Mon quartier est ingarable. Concernant Batignolles, Marais, Bastille, centre et Pigalle, c’est vrai. Même une smart est inenvisageable.

16. Mon moniteur puait de la gueule. Fréquent. Associé aussi à « Après 40 heures de conversations, on s’est vraiment tout dit je crois… »

17. Je l’ai déjà passé 6 fois, j’abandonne. Vaut peut-être mieux effectivement…

18. J’ai peur sur le periph / place de l’Etoile. Prendre le centre et la rue de Tilsit.

19. C’est 1000 fois plus pratique d’avoir un scooter / un solex (snob). Oui, et 1000 fois plus dangereux aussi.

20. Avec le vélib, maintenant, en plus, je vois vraiment pas l’intérêt. Bien sûr, garer un Velib’ dans un des quartiers précités est chose aisée, effectivement. C’est bien connu.

Signe d’immaturité ou véritable phobie, le handicapé du volant souffre, sachez-le. Et derrière ces excuses patinées par le temps et une utilisation frénétique se cache un véritable sentiment d’infériorité. Sachez-le, le HC voue une admiration sans borne à toute personne capable de changer les vitesses en même temps qu’elle tourne un volant, et trouve même carrément sexy un mec qui conduit à une main (houuu, c’est mal, on a dit à dix heures dix !). En revanche, le HC connaît son code sur le bout des doigts et ne manque pas d’en rappeler les règles aux différents conducteurs condamnés à lui faire parcourir la France ad vitam aeternam. A tous ces conducteurs, proches, parents, conjoints et enfants de HC, apprenez à accepter ce handicap. Votre quotidien est difficile mais le HC souffre… et puis il se rattrape quand même en faisant porte-plan, acheteur de Pringles à la station-service, remetteur de tétine en voiture, débusqueur de dangers divers, changeur de station de radio ou débriefeur insatiable. Et si les HC étaient indispensables ?

Illustration : Pénélope Jolicoeur

Marion Cotillard : de plouquette à starlette…

Aaaaah Cannes, le Festival, ses people, ses robes de soirées, ses coiffures insensées, ses maquillages sophistiqués, ses pompes à pleurer, ses beaux gosses à se flinguer, et ses starlettes à s’auto-dépecer tellement on se sent cheum et minable en les regardant…

Prenons la reine de l’année, Marion Cotillard, mademoiselle je porte un short Dior raduc pour une pub trois jours après avoir accouché. Omniprésente sur la Croisette et dans nos villes en 4 par 3 sur les affiches du dernier Audiard, « De rouille et d’os« , elle est apparue il y a deux jours au faîte de sa splendeur : chignon hitchcokien, port altier, makos audrey-hepbrurnien, robe Christian Dior Couture et bijou de cheveu Chopard, la potentielle future madame Canet envoyait du bois. Et nous, avachies devant notre écran d’ordi ou de télé, le cheveu frisotté par cette pluie incessante, on se sent du coup vachement pouilleuses.

Allez, on se remonte le moral un petit coup avec un flash-back des familles ? Parce que non, LA Cotillard se réveille pas comme ça le matin. Et aussi parce qu’il fut un temps où elle choisissait elle-même ses fringues… Honnêtement, je doute être jamais allée aussi loin, même pour aller à une soirée du vendredi de l’UCPA…

On part crescendo ok ?

En robe vert d’eau pailletée Dior (sisi !) en 2009 au gala de l’AmFar, ombre à paupière taupe et frisettes home-made, ça le fait déjà beaucoup moins, non ?

Et ce magnifique carré caniche et robe rideau-boa, vous en pensez quoi ?

Attention le lourd arrive… Pour sa montée des marches avec l’équipe de Taxi 2 (et feu Samy Nacery), Marion a tout bon ! Un chignon glamour, un bustier bien ajusté qui met en valeur sa carnation et son ventre musclé, une jupe loose top tendance, des escarpins saucissonants du plus bel effet, sans parler bien évidemment du voilage sans doute emprunté à une fenêtre de son hôtel qui, à l’époque, ne devait pas être le Martinez

Et, comme toujours, le meilleur pour la fin : mèches Tchip Coiffure, « robe » transparente et trop courte, raison probable pour laquelle Marion a opté pour… un long shorty orange (pas con !), re-shoes sausissonantes (créations d’un ami proche et agonisant ?) et sac à main assorti au cycliste (car oui, un long shorty, ne nous leurrons pas, c’est un cycliste. et tous les originaires des eighties savent de quoi je parle) :

Tout ça pour dire qu’il ne faut désespérer de rien, et qu’avec deux-trois conseillers look, un bon coiffeur, un styliste digne de ce nom et un peu d’assurance, on peut transformer n’importe quelle ringarde à bon potentiel en surbonasse de tapis rouge.

Alors, on se sent mieux ?

Pourquoi c’est beaucoup plus marrant de partir en vacances avec plein d’enfants ?

Avant, quand vous étiez « jeune », vos vacances c’était farniente, grasses matinées, apéros qui s’éternisent au coucher du soleil, sorties jusqu’au petit matin à refaire le monde, siestes crapuleuses, séances bronzages et debriefs entre copines, bouquinage de best-sellers jusqu’à plus soif, roucoulades dans les champs de blé déserts ou voyages au bout du monde… Et pourtant, si vous aviez alors connu le bonheur des vacances en familles, vous auriez immédiatement jeté aux orties ces programmes futiles et ennuyeux pour goûter le plus rapidement possible à ces petits bonheurs quotidiens qui sont les vôtres lorsque vous décidez, avec vos amis jeunes parents, de partir en smalas. Et si l’on y réfléchit bien, que d’avantages…

1. Les conversations sont fluides

Eh oui, le top lorsqu’on est en permanence entouré d’une dizaine d’enfants piaillant comme des moineaux affamés, c’est qu’on n’a pas à faire d’efforts de conversation : à peine avez-vous commencé une phrase que l’un ou plusieurs d’entre eux vous coupe alors sans vergogne la parole afin d’exprimer, de manière fort répétitive et sonore, ses desiderata du moment :

–          « Et ça va bien, toi, en ce moment ? »

–          « Bha écoute, le truc c’est que… »

INTERVENTION : « Maman po avoir un gâto… Poavoiirungato… PoavOIRUNGATO PO »

–          « Hein ? Quoi chaton ? Un bateau ? Oui, donc tu disais… ? »

Simultanément : « Ouais, à mon boulot, c’est pas la fête, et puis ma vie tu vois… » / INTERVENTION SONORE : « TATOTATOTATO »…

2. Vous ne boulottez plus de biscuits apéro, ni de biscuits tout court d’ailleurs…

Quand vient l’heure du rosé (y’a une heure pour le rosé ?), vous n’accompagnez plus vos grandes rasades d’olives, cacahuètes, tartines de tapenade, saucissons régionaux ou succulents gressins achetés à prix d’or à la boulangerie du village… Pour la simple et bonne raison que, lorsque vous déboulez avec votre grand plateau de victuailles, la horde de nains affamés ne vous laisse aucune chance. Organisés, rapides car très jeunes, performants, ils piquent en nuées vers les bols en terre cuite avant de s’écarter quelques minutes plus tard vous ayant laissé, magnanimes, les pistaches fermées. L’ivresse vous gagne alors plus vite, vous vous coucherez donc plus tôt. D’un sens, tant mieux… (cf. la suite)

3. Vous faites du sport

-« Elle est à combien la piscine ? », vous enquerrez-vous à votre arrivée dans la belle maison de vacances de votre hôte ?

-« 12 °C »

Sa race. Hors de question que vous trempiez la moindre parcelle de votre peau inutilement épilée pour l’occasion. Ça va pas, non ?

Et pourtant lorsque, quelques heures plus tard, le petit dernier, affublé de ses gros brassards Nemo, vous glissera timidement, tête de labrador abandonné et fesses à l’air à l’appui (plan marketing efficace et étudié) :

« Baban pisciiiiiine moi », vous hésiterez quelques secondes, drapée dans votre épaisse serviette éponge ainsi que dans votre dignité, un Grazia tout frais ouvert sur vos genoux… avant d’avoir de vous l’abominable image d’une vieille pétasse égoïste et flemmarde dédaignant son devoir de mère devant un auditoire scandalisé.

Et là… vous pilonnerez alors consciencieusement la glace formée a la surface de l’eau pour vous y jeter, en sanglots, avec votre progéniture enthousiaste. Raffermissement express des tissus et estime de soi immédiats !

4. Vous avez un wagon de TGV rien que pour vous.

« Regroupons-nous dans la même voiture, ce sera plus sympa ! ». Génial ! Neuf adultes et huit enfants profitant avec enthousiasme des infrastructures mises à leur disposition par la SNCF, ça crée vachement de liens avec les autres occupants ! Et puis, lorsque vous aurez fini de ramper dans toute la voiture pour retrouver la cape Batman de votre fils, soulevant sans vergogne les jambes d’inconnus apràs leur avoir lancé des regads courroucés et injustement accusateurs, puis lorsque, tous ensemble, vous aurez balancé sur l’assemblée ébétée des pluies de chips Lays achetées 1€ au wagon-bar et arrosé consciencieusement le sol de bières tièdes et de pom’potes éventrées, et enfin agrémenté le tout d’une odeur tenace de vomi suite à l’indigestion desdites chips Lays par le petit Samuel, vous vous rendrez compte avec bonheur que ne restent plus présents à votre petite sauterie que des personnes de moins de dix ans accompagnées de morts-vivante excédés. Yeaaaaaaah, envoyez le ziiiiiiik !

5. Vous découvrez des plaisirs inédits

Confortablement installés à table pendant la sieste tant attendue de la smala, vous entendez avec effroi un pleur d’enfant. Un ange passe. Tous, vous tendez l’oreille, vous jetant des regards tour à tour soupçonneux ou angoissés.

–          « C’est le tien ? »

–          « On dirait bien, soufflez-vous alors avec désespoir », repoussant (en tentant de contenir votre exaspération) votre assiette de grillades chaudes à peine entamée. Arrivée devant la porte de votre chambre, vous n’entendez cependant aucun bruit… Et pour cause…

C’est alors avec une joie triomphante maquillée sous un air désolé et compatissant que vous faites rapidement votre grand retour à table : « Amandine, je crois que c’est Charlie ! » Qui c’est qui va manger froid et coagulé ? Pas vous en tous cas !

La vie est faite de petits bonheurs simples…

6. Vous comprenez que vos enfants ne sont pas les pires

Relou de se taper les devoirs de Raphaël, 6 ans, le dimanche soir ? Difficiles, les caprices de votre grand ? Et pourtant, à côté de l’épreuve réveil a 5 heures du mat’, vomi dans la voiture, changeage de couche crottée en plein malaxage de chair a saucisse ou balades sous la pluie pour occuper le sous-groupe « petite enfance » de votre grande smala, vous prenez conscience du caractère enviable de votre sort. Vous ressortez de ce week-end plein d’amour et de reconnaissance pour vos enfants, et d’auto-admiration pour votre teint reposé (vs. les visages en papier crépon / cheveux de paille hirsutes de vos copines mères récentes). Vous comprenez alors  l’expression « chacun voit midi a sa porte »…

7. Vous faites des économies

Au-delà du fait que vous pouvez tout pécho en format familial, le fait de se balader avec une dizaine d’enfants dans un marché ou, pire, un supermarché, vous fait paradoxalement acheter moins. Le temps d’en perdre un ou deux, de faire10 fois, hirsute encore, les allées, slalomant entre tomme de brebis, poules vivantes et olives aillées, de les retrouver agglutinés devant un distributeur de bubble-gums des années 60, attendant patiemment qu’un bonbon tombe par l’opération du Saint-Esprit, attrapé lesdits bambins sous vos bras, retraversé les allées, cherché, avec désespoir, le restant de votre communauté ayant effectué le même parcours que vous, et essuyé les regards menaçants des représentants du sexe mâle, excédés par cette très longue session courses, et bha vous n’avez quasiment rien acheté… Économique. En plus, le stress et vos courses effrénées vous auront fait griller plusieurs centaines de calories. Les enfants, c’est diététique.

8. La voiture, ça passe trop vite !

Voiture de loc = pas de siège-bébé, ou alors pas pré-accroché (c’est vrai qu’à ce prix-la, ce serait trop beau de bénéficier  de ce service grr…), et pas non plus de radio-cd digne de ce nom. Résultat, un chaleureux concert au volume crescendo donné par de jeunes chanteurs surexcités, tentant du même coup d’échapper aux bras de leurs parents au crâne défoncé, ignorant souverainement les regards noirs et menaçants du conducteur au bord du nervous break-down, ainsi que ses grandes tapes dans le vide, coincé qu’il est par la route à regarder. Un concert gratuit, donc, au cours duquel l’ennui ne peut vous gagner à aucun moment. Après, on aime ou on aime pas, question de goût… « abacoooo abacoooo a-BA-COOOOO AaAAaAaAaA BBBbAQAaAaAaA KEUUUuUuquq »

Bref, les vacances en smala, c’est vraiment le top ! Le tout, c’est de ne jamais se laisser dominer par la communauté des moins de dix ans. Leur surnombre, leur organisation, leur énergie et l’accès au pouvoir d’un leader parmi eux peut surprendre et, sans qu’ils s’en rendent compte, déstabiliser la société d’adultes affaiblis par le manque de sommeil ou l’excès de boissons. Heureusement, quelques jours au bureau leur permettront de recharger les batteries pour aborder efficacement les week-ends de mai puis les longues semaines estivales. Comme disait notre ami dominical Jacques Martin, les enfants sont formidables !

Carla Bruni-Sarkozy : fin de l’omerta après 5 ans de désastres vestimentaires !

En ce jour de passation des pouvoirs présidentiels, et à l’occasion du départ de celle qui fut notre ephémère Première Dame, j’aimerais en profiter pour remettre enfin les pendules à l’heure. Carla Bruni a été top model, certes. Elle a tourné la tête de moultes hommes, des plus puissants aux plus sexys (qui furent rarement les mêmes… coucou Laurent). Aussi, avec un tel physique et, certainement, un goût prononcé pour la mode, domaine dans lequel la belle avait frayé une décennie, quels ne furent pas les espoirs placés par les Français et les rédactrices de mode en cette nouvelle représentante de l’élégance à la française lorsqu’elle fit son entrée à l’Elysée.

On garde tous en mémoire les trois fameux jours passés à parader en bibi et ballerines chez Queen Elisabeth, lesquels permirent à Madame Sarkozy de conserver dans l’imaginaire collectif ce chic incontestable. Et pourtant, force est de constater que depuis, avant, pendant (moins) et post-grossesse, Carla nous aura imposé les pires looks jamais arborés en public, et ce sans qu’aucun commentaire, article ou billet assassin ne vienne souligner les attentats stylistiques commis par cette terroriste en puissance. Aujourd’hui, la pauvre aura porté la pire des tenues, celle dont vos copines, si elles sont sincères, se doivent de vous dire qu’elle vous porte le coup de grâce. C’est pourquoi j’ai décidé de briser l’omerta, et de revenir sur 5 années de désastres vestimentaires :

En Egypte, comme préambule, Carla nous sort le joli pull Pimkie torsadé prune… en V (on échappe de peu au col cheminée). Une merveille. Porté avec un jean quasi neige boot-cut et pataugas, on croit d’abord à un fashion faux pas.

A Petra, on reste circonspect devant cette immense veste en cuir noir très Gestapo-style aux manches qui dégueulent autant que les épaules. Quant aux lunettes aux branches mal réglées qui écrasent les pomettes et font passer l’air par l’arcade, on dit rien… Ou juste… Belphégoooooor :

Pour son mariage, en mode Inspecteur Gadget (eh là qui va là ?) :

Après l’épisode du Val de Grâce, en pantalon trop petit braguette tiraillée et plis inélégants :

Intensification extrême du phénomène avec l’arrivée de mon préféré, le fameux poncho moutarde du Noël de l’Elysée (reporté à maintes reprises, toujours sans make-up, c’est vrai que c’est une couleur qui fait un si joli teint…) :

Et son petit frère le gros gilet caca d’oie arboré lors d’un entretien avec les lecteurs du Parisien, pour qui il n’est manifestement pas utile de se laver les cheveux ni de se maquiller…

Pour finir aujourd’hui, 15 mai 2012, par ce sublime tailleur-pantalon Jenifer ninetees, de ceux qu’on s’achetait à 15 ans pour aller en entretien d’embauche de job d’été, qui vous font la cuisse épaisse, vous labourent les hanches et moulent votre postérieur de la manière la plus harmonieuse, comme on peut le voir sur cette photo (sans oublier la poche intérieure apparente)…

Alors, convaincus ?

Et dire qu’en août 2011, le très chic Vanity Fair élisait Carla Bruni-Sarkozy « Femme la mieux habillée au monde » ! Non mais de qui se moque-t-on…

C’est regardable, l’Inventeur 2012 ?

Certains soirs, lorsque la désert télévisuel s’étend à l’infini jusque sur la TNT, on est alors contraint de regarder l’UNFP en différé (et donc de participer activement aux larmes de joie de Jérôme Rothen recevant son trophée de meilleur joueur de ligue 2). Puis,  lorsque les footeux encravatés, gominés et boucles-d’oreillés rendent l’antenne, et qu’on a supporté à nouveau un zapping désolant, eh bien on n’a alors d’autre choix que de s’arrêter quelques instants sur la nouvelle réal-tv de M6, fût-elle fort peu enthousiasmante.

L’Inventeur 2012, pas très sexos. Autant que de bouquiner un magazine de bricolage gratos reçu dans sa boîte aux lettres parce qu’on a vraiment tout lu le Voici.

Et donc, c’est comment ? En gros, comme dans Top Chef ou The Voice, un juré composé de 4 personnes (3 hommes + 1 femme,  selon la règle originelle dite de « La Nouvelle Star saison 1 » – au passage, merci pour la parité ! En espérant que Francois Hollande prendra 5 minutes pour remédier à ce machisme real-télévisuel ancestral) juge du haut de sa grande expérience du domaine des candidats émus à l’extrême et sûrs de leur talent.

Ici, point de chanteurs multi-octave ni de danseurs sautillants, encore moins de chefs chevelus. Non, dans « L’Inventeur 2012 », les candidats, c’est vous ou moi qui aurions eu une idée révolutionnaire – ou pas…

Du coup, et puisqu’on a toujours plus d’empathie pour ce qui nous est proche, on y ressent très désagréablement la pitié et la gêne, plus souvent encore que la compassion. Car ponctuellement, un petit pépé sympatoche vient défendre le projet de toute une vie, celui dont il parle obsessionnellement à sa famille tous les dimanches depuis 15 ans, à tel point que personne ne se rappelle avoir pu déguster l’agneau dominical sans avoir à évoquer des heures durant le nouveau système de lame élaboré par papi pour sa machine à râper le fromage d’une main. Et lorsque, après avoir vanté les avantages de ladite râpe devant un jury circonspect, voire carrément méprisant, le pépé sympatoche se prend quatre « non » catégoriques qui mettent publiquement à terre ses espoirs et les milliers d’heures passées dans son garage sa révolutionnaire l’invention, bha moi ça me serre la gorge et ça me pique les yeux. Limite j’en pleurerais autant qu’en voyant Rothen recevoir son prix. Limite j’achèterais une râpe à 360 euros pour que le pépé ait pas trop la tehon en rentrant chez lui.

Heureusement, certains réussissent à convaincre le jury et passer les étapes de la compétition. Parfois, ils le font avec l’aide du cocasse « panel de consommateur » chargé de décider, en cas d’égalité, du sort d’un inventeur. Panel conso, encore un truc qui fait très « France normale« . En fait, « L’Inventeur 2012 », c’est super tendance ! Le coté « tout le monde a sa chance » (pas besoin ni d’avoir un don ni un physique exceptionnel), la caution entrepreunariale en plus, c’est so 2012 !

Au final, auront été retenus après cette première sélection un casse-noisette à propulsion chanmé auquel je crois beaucoup (voir la vidéo) :

 un four à cuisine solaire un peu cher, une machine à lait infantile genre Nespresso dont on n’a pas bien compris la réelle utilité, une canne pour aveugle et un four à pizza portatif. Bref, point de fil à couper le beurre pour le moment, dont on se demande d’ailleurs au passage qui a décidé un jour qu’il serait l’emblème de l’invention… Sérieusement, le fil à couper le beurre, c’est quand même pas la roue, et comme dirait le jury, « on s’en sert pas tous les jours, je vois pas un gros marché ».

Digression refermée, et pour répondre a l’intitulé de départ, s’il n’y a rien d’autre, et qu’on se sent d’humeur twitteuse, L’Inventeur 2012 se regarde tout à fait. En gros, dans le PAF, L’Inventeur 2012 serait le cassoulet du genre : vieille France, ploucos et un peu culpabilisant mais quand même beaucoup moins qu’un grec (cf. « Tous différents » sur NT1, diffusé également le lundi soir)…

15 mai 2012 : Nicolas, Carla, Valérie, François et le scrabble oublié

François : Bonjour, je suis M. Hollande

Nicolas : Oui c’est à quel sujet ?

François : C’est au sujet que vous êtes chez moi Môssieur.
Nicolas  : Oui mais je comprends mais, je vous prie de nous excuser, nous avons un peu de retard, ma femme a été malade, mais nos valises sont prêtes et on va s’en aller tout de suite.
François : Bah certainement, ma femme aussi a été malade dans la voiture, vous êtes en retard monsieur, vous avez dépassé de 12 heures, j’aurai très bien pu arriver ici à 00h10.
Valérie : On aurait pu être là à 00h01 si on avait voulu ! J’suis fatiguée …
François [en entrant] : Excusez nous mais c’est chez nous !
Nicolas : Ecoutez monsieur calmez vous, quand nous sommes arrivés là il y a 5 ans on a eu le même problème et on a pas fait autant d’histoires.
François  : Si vous avez envie de vous laisser marcher sur les pieds ça vous regarde ! Moi j’ai loué cet appartement du 15/05/2012 au 15/05/2017, si tout le monde dépasse d’une demi-journée qu’est-ce qui se passe ? Moi le prochain quiquennat, je le commence en juillet !
Valérie : Non mais t’énerve pas François, ça sert à rien, on va les aider à sortir leurs bagages.
Nicolas [à sa femme] : Dépêche toi ma cheri, dépêche toi.

François : La vie est une vraie jungle […] Tiens regarde, ils ont oublié leur scrabble, c’est déjà ça de gagné !

Valérie : Oh non écoute François, t’exagères on va leur rendre hein quand même. Eh ! vous avez oublié quelque chose !! [dit-elle en balancant le scrabble par la fenêtre]
Carla et Nicolas : Merci ! Merci beaucoup !
Valérie : De rien !

Le 16 mai de Nicolas Sarkozy : le jour d’après

Le 15 mai 2012, Nicolas Sarkozy quittera officiellement ses fonctions de Moi-Président-de-la-République pour remettre les clés de l’Elysée ainsi que les codes nucléaires à son successeur François Hollande lors d’une cérémonie d’investiture qu’on imagine plus sobre que lorsque Cécilia avait débarqué tout de lamé vêtue, accompagnée de la fictive smala recomposée, glam’ comme une réunion de Casiraghi à Monte-Carl’.

Entre-temps, il aura fait l’état des lieux, bouclé ses valises, chattertoné ses cartons, repris ses posters de Barbelivien et ses classiques en Folio. On imagine le gros blues pour celui qui aura été à la fois remercié par son employeur et expulsé de son domicile. Bref, une bonne journée de merde, qui se terminera par l’accueil sur tapis rouge du nouveau locataire. Puis les grilles se refermeront (à jamais ?) sur le petit homme honni, le laissant cette fois-ci comme Sissi, seul face à son destin. « Les Français ont décidé de vous éliminer et leur sentence est irrévocable. » Et puis après ? On se plait à imaginer que…

… le soir, tranquille en jog’ avec Carla, il commandera des sushis pour se faire une chouette petite soirée télé (paraît qu’ils adorent ça) : Sur la Une, Dr House ; sur la 6, « D&Co Une semaine pour tout changer ». Non, un peu cafardum, ça lui rappellera trop sa journée et, alors que des images des nouveaux occupants défaisant leurs cartons dans son ancienne chambre l’assailliront, il préférera certainement se coucher tôt…

6h45 : Bhouuuuuu Bhouuuu ! Qu’est-ce que c’est qu’ce bruit ? Guaino ? Guéant ? Téléphone ! Quelle heure il est ? J’ai un avion, un G8, un p’tit dej avec la grosse Angie ? Non, c’est Giulia qui s’égosille dans la pièce à côté. Meurf, Carla va y aller, je me rendors.

Carla : Vazy, c’est ton tour, hein ! Maintenant que tu bosses plus, tu pourrais quand même te rendre utile ! Paraît que j’ai les traits tirés, la faute à QUI ?! Avant de se retourner froidement, vengeresse.

Nicolas se lève donc, toujours en jog’ Adidas et tee-shirt UCLA à l’ancienne, son épaisse chevelure en épis, pas rasé, direction la chambre de Gigi, qui s’agite, tend les bras et se demande ce que le petit homme fout là.

Après s’être caillé dans la cuisine, avoir retourné tous les placards pour trouver le lait en poudre  et relu dix fois la notice pour doser le shot lacté (« Attends elle a quel âge ? 7 mois, ça fait combien de cuillères… ? »), Nico prend alors place sur son nouveau trône : le canapé du salon, et zieute dans la cour, comme tout parent « normal », pour vérifier si un autre malheureux de son espèce a été tiré du lit à cette heure indécente par un tyran en couche-culottes.

Alors que le jour se lève et que les oiseaux chantonnent dans la cour arborée de la Villa Montmorency, Giulia, qui a fini son biberon, s’endort dans les bras de son chômeur de papa, elle kiffe. C’est alors que Nicolas saisit son BlackBerry et ouvre ses deniers mails. Rien aujourd’hui, à l’heure où, pendant cinq ans, des centaines de messages se disputaient déjà l’attention de leur destinataire dans la Boite de réception présidentielle. Dans les mails de la veille, un courrier non lu, d’Henri Guaino, la plume, le conseiller, l’ex voisin de bureau à l’oeil gauche affolé. Nicolas l’ouvre :

« Président,

Vous êtes ce matin sans emploi, perdu et abandonné de tous, « Libre », comme vous vous définissiez vous-même dans votre livre « traversée du désert » éponyme, mais sachez plusieurs choses :

Vous touchez dès aujourd’hui une retraite de 6000 euros bruts par mois, auxquels il convient d’ajouter 11 500 euros nets qui vous seront versés par le Conseil Constitutionnel, si toutefois vous décidiez d’y siéger, ce à quoi je vous encourage afin de « garder un pied dans la vie active », mais aussi pour bénéficier de ce confortable salaire qui, j’en suis certain, vous permettra de tenir la dragée haute à votre charmante mais néanmoins très remontée épouse, laquelle semble avoir assez mal vécu la campagne. Emmenez-la loin d’ici, aérez-vous, les CVs peuvent bien attendre quelques semaines. Je m’occupe quant à moi de finaliser la location des  bureaux rue de Miromesnil pour y installer votre cabinet d’avocat. Vous n’êtes pas sans savoir qu’une voiture ainsi que 2 chauffeurs sont également mis à votre disposition par l’Etat français, à vie. Je les enverrai vous chercher à l’aéroport. Prenez un billet pour la destination de votre choix, vous pouvez voyager sur Air France gratuitement en business, ou sur la SNCF en première, pour toujours également.  Une nouvelle vie s’offre à vous car non, on n’est pas fini quand on a 57 ans… Beaucoup d’hommes célèbres ont réussi après avoir subitement changé de secteur professionnel : Marc Levy, Fabrice Lucchini ou David Douillet, pour ne citer qu’eux.

Bonne route, et bonne journée,

Henri »

Ragaillardi par toutes ces bonnes nouvelles, Nicolas ouvre alors un second mail, de Nadine Morano cette fois. Il  est succinct : « Nicolas, le mp de ton compte Twitter est FLAMBY, ne le laisse pas mourir. Tu vas voir tu vas kiffer. #atoute Nadine »

Étonné, mais peu enclin a looser devant Telematin, Nicolas dépose alors délicatement le bébé dans son transat Baby Dior puis se connecte pour la première fois au réseau social qui avait tant dissipé ses ministres, et fait parler son équipe de campagne. Devant ses yeux s’agitent des milliers de personnes inconnues désireuses de se faire entendre dans ce brouhaha matinal. Elle est donc là, la France qui se lève tôt…

Clic. Nouveau message. Puis, après une petite angoisse de la page blanche, Nicolas tweete :

« Hello world, it’s N. »

Quatre heures plus tard, N. n’a pas bougé d’un doigt de pied et ricane bêtement devant des lolcats envoyés par ses abonnés, après avoir pris connaissance des centaines de messages privés et publics que lui avait adressés un certain Mickael Vendetta, puis liké ses propres photos de campagne sur Facebook, les passant toutes en revue avec nostalgie, ou pas (« J’ai l’air gros sur celle-là ! Comment on supprime putain ? ») tout en boulottant les pâtes de fruits volées à son pot de départ.

– Tu fais pas ton footing ?

– Flemme…

Carla, vêtue de son éternel poncho moutarde (« Bordel j’ai épousé un Top model je me retrouve avec un Gipsy King… »), s’apprête à sortir :

– Je pars dej avec Bioley, ne m’attends pas, je rentrerai tard ce soir… Il y a des Hipp carottes brocolis dans le placard, donne-lui aussi un petit suisse abricot et change-là, sérieux, elle pue !

– Hein ? Hipp ?

Elle avait déjà disparu, après lui avoir claqué une bise sur le front. Une minute plus tard, la fillette s’égosillait alors que l’ancien président découvrait les petits pots bio s’éclatant dans le micro-ondes.

Après l’avoir enfin mise au lit, il reprit place sur le canapé et entreprit un zapping frénétique. « Les Feux de l’amour« , tiens, il devrait appeler Dadou, elle aimait bien parler de Victor le moustachu. BFM TV, Hollande, pavoisant chez la grosse Angie. Salopard. Canal +, « Les Stratèges« … Pfft ! Un petit replay de »The Voice » ? Le coeur n’y était plus depuis qu’Atef avait été éliminé, comme lui, incompris et remercié après avoir été adulé. Il éteint.

La déprime.

Le silence.

Et ces putain d’oiseaux qui ne s’arrêtaient pas de chanter.

Tendant une main lasse vers son BlackBerry, il entrevit alors une lueur d’espoir…

Clic.

Nouveau message.

@OfficielMV Kikou Mickael, on se fait un petit footing ?

Autoreverse…

Le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé…

Vous souvenez-vous de cette révolution technologique à la célébrité fugace et qui, pourtant, rendit perplexe une génération entière d’adeptes du magnétophone ? Autoreverse… Lu ce matin dans un Harlan Coben tenu à bout de doigts dans une ligne 13 bondée, le mot m’a balancée sans prévenir en plein revival eighties. Rappelez-vous…

Assis en tailleur sur votre lit une place équipé d’une toute nouvelle trouvaille du monde de la literie, entendez la couette, vous écoutiez avec concentration vos cassettes préférées grâce à votre magnétophone reçu à Noël. « Bad », « Entre gris clair et gris foncé », « Sauver l’amour », « Faith », « Babacar », vous déposiez en éventail vos cassettes au plastique usé avant de choisir l’ordre dans lequel vous les écouteriez. Puis, ayant inséré l’une d’elles dans le magnéto, vous vous empariez de la jaquette, laquelle était en fait un long papier habilement plié sur lequel, outre la photo de couverture, vous lisiez avec délectation toutes les paroles des chansons pendant que l’artiste chantait (« I’m bad. I’m bad. You know it. Han Han »). Malheureusement, après avoir déroulé une première fois le goodie en serpentin, il vous était ensuite absolument impossible de retrouver la manière dont le fabriquant avait bien pu le plier pour finalement parvenir à faire apparaître la couv sur le dessus (« une fois en dessus, une fois en dessous, le tout re-en-dessous. Et meeerde ! »). Un véritable casse-tête, un peu comme les plans des villes qu’on visite.

Ca, c’était quand vous aviez acheté le vrai album, à la Fnac ou chez le disquaire (ou encore que vous l’aviez emprunté à la discothèque municipale). Oui, ça se faisait pas mal, à l’époque, de donner de l’argent à l’artiste, justement pour avoir ces paroles, parce qu’on n’avait pas Internet et qu’on ne comprenait rien à l’anglais. Et pourtant, grâce au « double radio-cassette », il était néanmoins facile de s’en faire copier une par un copain de classe. Mais on était comme ça, nous, dans les eighties, des défenseurs du droit d’auteur.

Après le morceau 6 ou 7, si vous aviez commencé une autre activité telle qu’écrire dans votre journal intime fermé par un cadenas dont votre petite sœur avait mangé la clé ou encore commencé un Roal Dahl en Folio Junior, vous deviez vous relever pour changer la cassette de face. Mettre la face B, quoi. Bha ouais.

Jusqu’au jour où… l’autoreversing a débarqué. Vous n’en avez pas cru vos oreilles quand vous avez voyagé pour la première fois dans la nouvelle Fiat Panda de votre père et que, sans vous en rendre compte, le radio-cassette de celle-ci est allé sans demander son reste jusqu’à la 11 de « Ainsi soit je ». Bha ça alors ! « C’est autoreverse », qu’il a dit, votre père. « Il change la cassette de face tout seul ». Mais nan…

Aujourd’hui encore, et bien qu’on vous ait expliqué que l’appareil lisait, en quelque sorte, la bande à l’envers et ne retournait pas de l’intérieur, dans ce tout petit habitacle, la cassette comme vous l’aviez envisagé au départ, vous restez incrédule et admiratif devant un tel miracle de technologie, lequel aura connu une gloire éclair, rapidement balayée par un tsunami de révolutions technologiques. RIP autoreverse.

Ainsi soit je, ainsi sois tu, ainsi soit-il…