Guy Carlier, ses 4 maîtresses et le numéro inconnu

Attention les meufs, le récit qui va suivre risque de vous faire voir le monde, et en particulier les relations de couple, voire votre conjoint, d’un nouvel œil.

Connaissez-vous Guy Carlier ? Oui, le gros (m’est d’avis que Pierre Ménès, notre Obélix du journalisme sportif, va me tomber dessus comme il le fait avec quiconque ose traiter son ami gros de gros mais avouons-le, c’est le premier mot qui vous est venu à l’esprit). Donc ce gentil gros Guy Carlier, celui qui fit un temps le sniper chez Fogiel avant de nous gonfler chaque matin avec ses portraits « méchants » de célébrités, redondants et répétitifs dans les tournures de phrases, avait trouvé l’amour fou il y a de cela 6 ans.

C’est par l’intermédiaire d’un ami commun que Guy avait en effet rencontré Joséphine. Joséphine Dard, pour être plus exact. La fille de Frédéric, alias San Antonio, l’auteur favori de Guy, qui savoura un temps le bonheur inespéré d’avoir rencontré à la fois la femme de sa vie et la famille du chantre du polar argotique, touchant avec émotion les éditions originales que jamais il n’eût osé caresser sans sa rencontre magique avec Joséphine. Pas si mal de sa personne et de vingt ans sa cadette, ladite Joséphine tomba elle aussi éperdument amoureuse de Guy, malgré son physique peu avenant (que ceux qui souhaiteraient marteler le contraire quittent ce blog sur le champ).

Enamouré, le couple nous força à être les témoins de leur idylle, puis de la naissance de leur enfant. Dans Paris Match et ailleurs, très ponctuellement pendant ces six années, Guy et Joséphine nous imposèrent le spectacle dérangeant de leurs papouilles légendées de déclarations dégoulinantes autour du thème « tout va merveilleusement bien dans notre couple », « je n’ai jamais été aimé comme elle m’aime », « qu’elle me trompe me paraît inconcevable »… déclaration que faisait il y a 15 jours encore Guy, ajoutant qu’il était une « midinette ». Ah ouais ?

[Pause : là vous vous dites, franchement c’est super pour ce gros type tout blanc d’avoir trouvé une héritière pas mal, jeune et raide dingue de lui. Mmmh…]

Il y a 3 jours, coup de tonnerre, Joséphine se faisait jeter comme une malpropre par son gros Guy. Folle de rage et de désespoir, elle tombait alors le masque et balançait tout à un journal Suisse : quelques jours auparavant, voyant Guy envoyer des textos en scred, elle avait décidé d’en avoir le cœur net et fouillé pour la première fois dans ses mails. Là, elle était tombée sur des échanges entre son mari et l’ancienne aide-soignante de sa mère, des « lettres enflammées et immondes », selon ses propres termes. Elle avait également découvert que dans son portable, il avait entré le numéro de la jeune femme sous le nom « Inconnu ». Pas bête, hein ? Paraîtrait que c’est très connu comme tactique, il y a des mecs qui vont m’en vouloir… Bref du coup, quand la nana appelait, il disait « je réponds pas aux numéros inconnus ». Saloperie. L’aide-soignante avait, elle, déjà quitté son mari depuis janvier et attendait sagement que Guy, ce gros lâche, quitte femme et enfant pour la rejoindre, ce qu’il fit après s’être fait gauler. Direct.

[Pause : là vous vous dites pauvre Guy, il a craqué pour la femme qui a aidé sa mère à mourir, c’est un malencontreux concours de circonstances, le destin. Que nenni !].

Pas à une confidence près, la Joséphine a finalement tout déballé et raconté que Guy présentait depuis longtemps une « addiction aux femmes » (berk), et qu’à certaines périodes de leur mariage, il avait même entretenu des liaisons avec 4 maîtresses simultanément. Et là vous vous demandez ce que signifie « simultanément », genre les voyaient-ils toutes ensemble ? Et là vous riez de plus belle en vous disant « y’a d’la place ». Personnellement je ne préfère pas savoir…

Quant à Guy, visiblement pas mécontent de s’être fait prendre en flag, il a tout bonnement déclaré : « Je comprends que Joséphine soit blessée. Je l’ai trahie en développant parallèlement à notre histoire d’amour, une autre histoire. J’ai été lâche. » Ok mec, merci pour ton intervention.

Tout ça pour dire plusieurs choses. La première, c’est que, comme le dit souvent mon beau-père, y’a pas que les beaux qui baisent (bien au contraire ?). La seconde, c’est qu’il ne sert à rien de s’acoquiner avec un moche en se disant qu’on est à l’abri. Visiblement, dans le doute, autant se taper une bombe. Et la troisième, c’est qu’après cet article, je vais être obligée de répondre à tous les numéros masqués qui m’appellent sinon mon mec va croire à chaque fois que je le trompe. Encore une fois, merci Guy !

« Oui, bonjour, ici votre conseiller clientèle Bouygues Télécom je ne vous dérange pas… »

De quoi sont fans les fans de Loana ?

La semaine dernière, Loana du Loft (Loana Petrucciani de son vrai nom) s’est faite interner à l’hôpital Sainte-Anne à la énième reprise depuis plusieurs années. Point de tentative de suicide cette fois-ci (elle en était à sa 4e officielle en janvier dernier), mais une cuite magistrale, suivie de trois jours qu’on n’ose imaginer, enfermée chez elle dans son appartement du 16e arrondissement (ce qu’il lui reste de ses gains) avec trois inconnus croisés en soirée…

Son « meilleur ami », Eryl Prayer, sosie d’Elvis Presley (oui…), a comme à son habitude fait la tournée des popotes en accordant une interview « exclusive » à Public vendredi, puis Closer samedi, afin de rassurer les « fans » de « la bimbo », ainsi qu’ose encore l’appeler la presse dans des moments d’égarements, ou d’amour aveugle. Mais il est vrai qu’il est question d’amour, et une question se pose en effet : de quoi peuvent bien être fans les fameux « fans » de Loana aujourd’hui ? Et sans être « fan », pourquoi éprouvons-nous tous une telle fascination pour cette « célébrité » en carton, dont nous suivons avidement la lente déchéance que la presse nous sert ponctuellement en repas puisque nous le voulons bien ?

On se souvient tous de l’entrée de la jeune femme sexy dans le Loft, bustier en crochet rose bonbon, jupe ras la moule, abdos en acier, bottes de drag-queen et chevelure peroxydée. Les messieurs avaient gloussé (c’est vrai, on avait pas beaucoup de cagoles à la télé à l’époque), les femmes s’étaient pincé je rêve. Puis il y avait eu l’épisode de la piscine à l’issue duquel, paradoxalement, nul n’avait jeté la pierre à cette inconnue qui, pourtant, s’était fait sauter le premier soir (bhou !) ivre morte (rhaaa) devant les caméras (rho !). Au contraire, même les femmes avaient pris en pitié cette fille perdue cheveux gras qui pourtant faisait fantasmer leur mec, cette maman à laquelle on avait retiré son enfant comme l’avait montré Paris Match, faute d’argent. Bon, ok, elle avait fait un emprunt à la banque pour se faire faire des nouveaux boobs plutôt que d’aller chercher l’enfant mais qui étions-nous pour juger ?

Portée par un élan d’enthousiasme comme seuls savent en avoir les Français, la grande gagnante du Loft avait ensuite enchaîné les succès. Couv du Elle (oui oui), adoubement par Thierry Ardisson tombé gaga de sa bio « Elle m’appelait Miette », lancement d’une ligne cagolo-trave à succès avec « La Halle aux vêtements », la bimbo avait pris cette fameuse place de « petite fiancée des Français » qu’on offrit successivement et dans le désordre à Sheila, Adjani, Marceau, Jenifer, Bardot et conso(eu)rs. Classe.

Puis la machine s’enraya. Un jour, la France se rendit compte que sa petite fiancée avait pris 30 kilos (officiellement), qu’elle était bouffie et qu’elle n’avait rien fait depuis des années (mais qu’avait-elle fait avant ?). Puis il y eut cette sombre histoire, qui fit tout basculer : on avait retrouvé Loana dans sa baignoire, habillée, la porte de son appartement entrouverte. Elle aurait été agressée par deux hommes cagoulés qui l’auraient droguée au GHB…Puis en fait non.

Soirée arrosée, sordides affaires de drogue, montrage de seins chez Cauet, regard torve sur les photos, tentatives de suicide, sortie arrosée, rédemption, séance photo du come-back, rechute, disparition, révélations (« J’ai été séquestrée par mon ex », « Mon père me battait », « Je ne bois plus qu’une bouteille de vin blanc par jour »), come-back dans des programmes avortés pour la plupart, résolutions (« Je vais mieux de jour en jour. Entre les mauvaises rencontres, les tentatives de suicide, le fait que je ne puisse pas voir ma fille et que je ne travaillais presque plus… ») puis rechutes…, nous regardons depuis passivement Loana se débattre dans le tourbillon de sa vie. Quant à elle, elle ne nous épargne rien de sa descente aux enfers. Au contraire, elle vient, innocente, répondre aux interviews des médias qui s’inquiètent. Elle répond présente lorsque Matthieu Delormeau l’accueille dans la « famille NRJ12 », celle où les déchets real-télévisuels trouvent refuge pour ne pas sombrer. Et puis Loana, contrairement aux autres people, n’est pas là pour vendre quoi que ce soit, à part son malheur, à part elle-même.

Les Etats-Unis ont Lindsay Lohan, l’Angleterre avait Amy Winehouse, nous avons Loana Petrucciani (qui n’a même plus la « chance » d’être « Loana la bonasse de la piscine ») ; bref un people que nous observons avec patience se détruire, pariant sur son potentiel come-back comme sur sa déchéance irrémédiable, et dont la seule actu consiste à sombrer dans le sordide et à tenter de ne pas se noyer. Qu’attendons-nous de Loana ? Un destin à la Ana Nicole-Smith (attendons-nous qu’elle meure pour la pleurer ?), ou lui souhaitons-nous une (relative) happy-end à la Britney Spears ? Pourquoi sommes-nous fascinés par le quotidien d’une obèse alcoolique pour laquelle nous éprouvons une compassion, voire même une fascination mais mêlée de répulsion ? Et s’il ne se passe plus rien dans sa vie, allons-nous continuer à nous intéresser à cette grosse femme triste entourée de chiens et de chats, et d’un sosie d’Elvis, alors qu’elle aussi semble être devenue un mauvais sosie d’elle-même ?

Loana a du souci à se faire car depuis quelques temps, une autre ancienne starlette vient marcher sur ses plates-bandes : Mallaury Nataf, vieille vedette du « Miel et les abeilles » devenue SDF, retrouvée il y a quelques jours dormant dans la rue avec son fils de 3 ans (qu’on lui a depuis retiré). Qu’est-ce que tu dis de ça, Loana ?

Si même au chapitre stars déchues Lolo n’est plus reine, que va-t-elle donc devenir ?

Danse avec les stars : l’émission du passé composé

Pour la troisième année consécutive, TF1 met la fièvre du samedi soir à plus de 5 millions de téléspectateurs en faisant swinguer des pipoles endimanchés, enterrant sans pitié tous ses concurrents du moment. M Pokora, Shy’m, les deux gagnants des éditions précédentes, nouvelles coqueluches des prépubères, purent laisser croire que DALS, comme disent « les jeunes », était un programme révolutionnaire, novateur et inédit. Et pourtant…

 « Un Disney Channel et au lit »

Smocking, robes de soirée, maquillages et coiffures de mariages de la tante Hélène, nos « stars », les jurés et les présentateurs se mettent chaque samedi sur leur 31 pour entrer dans nos foyers et festoyer avec nous en ce jour de gala. Oui, vous êtes pourtant chez vous, en jogging pilou, l’oeil torve du lendemain de fête en plein plateau-télé gargantuesque mais le concept est là : TF1 vous emmène au spectacle, comme le fait France 2 avec son Grand Cabaret et son bonhomme en mousse, sans que vous n’ayez même à saisir la brosse à brushing. Costumes pailletés, gambettes de sortie, Paaaris, Fé-éérie, on emmène mamie au Moulin Rouge ! Un orchestre bien old school à la « Chanse aux chansons » et mamie n’est pas dépaysée. Le direct est, de ce point de vue, très appréciable pour se mettre dans le mood. Autrefois, c’est Michel Drucker qui venait lancer les cotillons dans notre salon avec le clinquant Champs-Elysées. A l’époque, les plus jeunes avaient juste le temps d’entrevoir le sommaire de la grande fiesta avant de partir se coucher la mort dans l’âme, Disney Channel tout juste avalé alors que les plus vieux, la fameuse ménagère et son robert, se la collaient avec Michel.

Aujourd’hui, l’inquiétant Vincent Cerrutti et l’éternelle « pleusse ouane » Sandrine Quetier ont repris le flambeau. Sauf que chez eux, la star ne vient pas papoter, non madame. La star donne de sa personne, souffre, pleure, sue sang et eau toute la semaine pour offrir à son public une prestation inoubliable. Elle sera même jugée par un jury pas si fun, lui, excepté Jean-Marc Généreux le bien nommé, qui fait le boulot pour tout le monde. « C’est beau de voir ta colère et ta rage sortir de cette armure« , lança-t-il tout de go à Lorie après sa prestation de ce deuxième prime. Fort.

Retour vers le futur

Enfin, les numéros s’enchaînent, accompagnés d’un petit reportage qui nous familiarise avec ledit pipole. Pour ce deuxième prime, nos vedettes devaient puiser dans leur passé afin d’exprimer dans leur danse cette émotion créative qui allait leur permettre de se transcender. Frère ou soeur morts, parents divorcés… tout le monde avait exhumé son petit cercueil. Aïe, pas Gérard Vivès, le prof d’à côté. Ouf, il nous aura finalement trouvé une sombre histoire de pelleteuse qui sera parvenue à faire couler ses larmes. Ca ira pour cette fois. A chaque prestation donc, la star finit en sanglots morveux, alors que le jury en remet une couche en faisant appel aux fantômes qui « certainement nous regardent de là où ils sont » (pelleteuse, si tu nous regardes !). La célébrité qui craque l’armure, Foucault nous l’avait déjà servi en d’autres temps dans « Sacré Soirée » (« Vous vous souvenez de votre vieille prof de piano ? Oui ? Eh bien la voilà ! » Emotion), tout comme Sabatier dans « Avis de recherche« . Tiens, d’ailleurs, à la pub, on zappe sur Antenne… euh France 2 et sur qui on tombe ? Ce bon vieux Patrick qui présente… Pyramide, le best-seller de la ménagère qui a pris du galon et parade en prime.

En deux : « Lorie ». Euh… « Garou ». « Tcha-tcha-tcha ». « Danse avec les stars !! » Bravo.

Retour à nos stars lacrymales qui, après nous avoir rejoué Dirty Dancing, le film de notre adolescence, attendent fébrilement leurs notes. On invoque alors d’autres souvenirs, plus lointains et dominicaux ceux-là, lorsque Jacques Martin encourageait des jurés en couches culottes : « soyez gentil les enfants, mettez-lui un dix ! ». Dans DALS, c’est comme à l’Ecole des fans, tout le monde a 10 aussi… ou presque. On attend alors avec espoir que de gentils messieurs passent derrière les stars pour leur déposer discrètement des monceaux de cadeaux. En vain, ce concept-là n’a pas été repris.

Dommage c’était sympa.

Les vieux pots

Sacrée Soirée, Avis de recherche, L’Ecole des fans, Champs-Elysées, et bien sûr la StarAc, il semble que TF1 ait habilement repris les bon vieux gigots cathodiques de la ménagère du week-end, qu’elle aurait fait mijoter dans ce chaudron magique à succès, celui-là même utilisé pour les « nouveaux » Roue de la fortune ou Le Juste prix. On n’arrête pas le progrès. Avec un casting de candidats de « qualité » (on n’est pas loin de la « A list », puisqu’aucun gagnant de télé-réalité, par exemple, n’est présent), un budget costumes qui se chiffrerait à plusieurs centaines de milliers d’euros et un alibi US (« l’émission est importée d’un concept qui ‘cartonne aux States' » Aah, moderne, donc.), la chaîne parvient à refourguer à la ménagère d’aujourd’hui, que nous sommes (angoisse…), les programmes de son enfance mais « revisités », comme disent les apprentis chefs des émissions culinaires à la mode. Ou comment faire du neuf avec du vieux.

Quant aux plus jeunes, les ados de la ménagère, qui ne peuvent être pris dans ce piège habilement tendu, la seule présence d’Amel Bent ou de Lorie leur feront tolérer la honte de partager avec leurs dardons et daronnes le même programme télé.

Réconciliée devant Mimi… euh Vincent, la famille française devrait donc docilement répondre présente chaque semaine à l’appel de ce « divertissement » dopé à la nostalgie.

Sauf que… pas bête la guêpe, France 2 programmera la semaine prochaine… « Simplement pour un soir », présentée par Sabatier, émission dans laquelle des chanteurs d’aujourd’hui, grâce aux effets spéciaux modernes, pourront se retrouver comme par enchantement face à des artistes disparus. Paraît qu’on aura droit à un Michel Sardou featuring Jackie (sa mère décédée), et un Liane Folie ft. Thierry Le Luron…Génial, avec un peu de chances, Léon Zitrone viendra présenter le Danse avec les stars 4 !

TF1-France 2… Qui l’emportera ? Vous le saurez dans le prochain épisode des « Visiteurs en audimat ».

Jeunes parents devant manège (dés)enchanté ?

Ils tournent de manière régulière, ininterrompue, entêtante, les gosses au manège.

Et vous vous les caillez grave.

Le type las et déconnecté qui semble tenir la caisse depuis trente ans vous a vendu à prix d’or un carnet, parce que, à l’unité, c’était vraiment pas possible, quand même, Titi putain tu te rends compte, 2 euros pour un tour de manège, 14 francs, plus cher qu’un paquet de Chesterfield sérieux – oui maman est vieille. Bref au final vous en avez pris pour 6 tours à 10 euros. Bha ouais, vous allez pas non plus vous faire entuber non mais.

Ca fait vingt minutes que, les mains dans les poches, vous partagez avec vos contemporains d’infortune cette étrange activité de fin de journée au moment où, il y a seulement quelques années, vous vous peletonniez dans un lit contre un corps connu ou inconnu mais chaud, les volets clos, l’esprit libre (comme votre pack BNP). A côté de vous, il y a la présidente des parents d’élève qui connaît tout le monde, gueule sur sa multitude de gamins, se plaint des scooters, des clopes, de la maîtresse qu’est tout le temps malade ou de la kermesse qui tombe pile le même jour que le vide-grenier non mais vous vous rendez compte. Il y a aussi les papas tout seuls qui, s’ils ne textotent (sextotent ?) pas avec frénésie, jettent des coups d’oeils (oui on dit des coups d’oeils, pas la peine de vérifier) de prédateurs pour prouver que de ce côté-là, ils ont beau changer des couches pleines de caca et se trimballer un lapin en peluche dans leur casque de bad boy, ils existent encore. De couples, il y en a peu. Bha oui, on se répartit les tâches. Des trenchs et des perfectos, il y en a plein. Bha oui, on est tous sapés pareil, comme à l’époque du lycée. Ca nous rassure.

Les gosses, eux, se répartissent aussi les rôles. La timide cramponnée à son volant, écharpe écossaise, bouclettes désordonnées, sosie miniature de sa mère, se concentre à fond sur « la route ». Voitures, trains, décapotables … Les cools prennent place dans les moyens de transport classiques, avant de se bastonner pour savoir qui klaxonnera le premier. Les plus courageux font la fierté de leurs papas en tentant un avion, un vaisseau spatial, un hélicoptère, bref un truc qui vole. Les marginaux posent leurs petits séants  sur des tasses, des carrosses sans roues, des soucoupes rondes mais pas volantes… C’est n’importe quoi, franchement. T’inquiète, ça lui passera, s’excusent presque les mamans.

Et hop, tournez manège ! Le type de la cabine croit alors judicieux de lancer une bonne musique de supermarché assourdissante, ajoutant au concert ininterrompu des klaxons des véhicules dont les enfants ont trouvé avec un bonheur indescriptible le bouton, un peu plus de nuisance sonore pour les spectateurs de ce numéro cent fois observé. Et que je monte, et que je descends, et que je remon-ah non redescends bip bip biiiiiiip tuuuut tuuut MAMAAAAANNNN !!! Bha oui y’en a toujours un qui se met à pleurer, provoquant honte et affolement chez son accompagnateur démuni. IL PLEUUURE ! Mais je comprends pas d’habitude il n’a JAMAIS peur pourtant ! (je vous jure, votre honneur !) Le public s’emballe peu à peu « ASSIEDS-TOI !!! NON NON NON ! TU GARDES TES MAINS SUR LE VOLANT !!! », ça gueule, ça se crée chaque fois les mêmes petites frayeurs, ça se donne en spectacle sans retenue. C’est le Guignol des grands, ça marche à chaque fois. Tournicoti tournicotons.

Et le vôtre qui vit l’aprem de sa life. Un tour, deux tours, maman je veux la moto, encore la moto, et encore la moto. T’es sûr mon chéri que tu vas pas regretter d’avoir fait que la moto ? C’est le dernier, hein ? Oui DERNIER ! Et l’hélicoptère maman ! On avait dit le dernier ! Oui oui mais juste encore dernier ! (logique implacable).

Le froid, le bruit, les lumières criardes, les peintures pailletées de ce vieux manège pas très secure, le Grazia que vous n’avez même pas réussi à ouvrir du week-end, Stade 2 que vous n’avez pas maté depuis quatre ans, votre meilleure copine qui raccroche au bout de 2 minutes parce que sa troisième manque de s’électrocuter avec l’épilateur et vos cheveux qui font éternellement la gueule, what else ?

Il repart dans son hélico, dont il découvre le levier qui le fait s’envoler.

Et puis vous le regardez, souriant de toutes ses dents minuscules, heureux comme c’est pas permis, fier si fier de faire « coucou maman ! » quand il vous trouve, une fois sur trois, alors que vous n’avez pas bougé d’un poil. Et vous aussi, vous faites « coucou ! », carrément enthousiasmée par cette petite personne, la seule à pouvoir vous faire marrer en vous collant une crotte de nez sur une robe neuve.

La nuit tombe, on est dimanche soir, les cafés ferment, il fait froid et pourtant, faut bien l’avouer, vous kiffez vraiment pas mal ce moment devant le manège enchanté.

D8 : Audrey Pulvar, Elisabeth Bost, Valérie Trierweiler – comment traiter l’actu quand on est au cœur de l’actu ?

Le 7 octobre prochain, la nouvelle formule de la chaîne Direct 8, rebaptisée D8 pour faire plus « wok n’wol », fera sa rentrée très attendue. La conférence de presse, qui a eu lieu il y a quelques semaines, a d’ores et déjà donné le ton de cette chaîne très Canal ; du rire, de l’impertinence, un esprit décalé et surtout… des stars. En témoigne l’émission phare de la chaîne, « Le Grand 8 », talk-show 100% féminin chapeauté une Laurence Ferrari « méconnue, piquante et spontanée » entourée de quatre « amazones (…) dont les aspérités réunies devraient faire des étincelles ».

Roselyne Bachelot, ancienne ministre et actrice lacrymale post-tragédie du bus, Hapsatou Sy, self-made woman et accessoirement jury M6 de « La France a un incroyable talent », Elisabeth Bost, journaliste belle & zen et protagoniste malheureuse de la succession Delarue et enfin Audrey Pulvar, qu’on ne présente plus : ce sont les quatre amazones « toutes aussi libres dans leur pensées que dans leurs paroles », qui se retrouveront du lundi à vendredi à 12h15 pour « Le Grand 8 ». « Aucun sujet n’échappera aux tirs croisés de cette bande de complices qui, c’est promis, laisseront au vestiaire leur panoplie de professionnelles des médias ou de businesswoman pour laisser parler, tout simplement, la citoyenne qui sommeille en chacune d’elles », nous promet la page officielle de l’émission. Quant à notre Laurence – enfin notre nouvelle Laurence – qui, à la conf’ de presse, arborait une robe rose pétard en hommage à sa nouvelle best friend Roselyne, elle assure au Figaro qu’il s’agira d’une « une bande de copines mais qui discutent des sujets d’actualité [et qui porteront] un regard sur la politique, l’économie, les peoples, la musique… ».

Tous ces bons sentiments et cette bande de super copines reconstituée à la L5 (« mais si on vous jure, on se connaît depuis 2 jours mais on est hy-per complices !), c’est bien gentil, mais le bât blesse, vous l’aurez compris. Les peoples ? La politique ? Librement ? Admettons que l’émission soit diffusée pour la première fois aujourd’hui. Quels sont les sujets qui font l’actu, et dont nos amazones papoteraient le cœur léger ? Florange ? Mmh… J’entends d’ici Audrey Pulvar sortir l’artillerie lourde afin de répondre à ma perfide attaque. « C’est parce que je suis une femme que vous dites ça ? Comment, je ne peux pas juger l’action du gouvernement sans qu’on m’accuse de vassalité vis-à-vis de mon illustre compagnon ? » En fait non, pas parce que vous êtes une femme, Audrey mais bien, et on en a déjà parlé maintes fois, parce que votre compagnon est au cœur de l’actu, comme vous l’êtes vous-même souvent (une double page dans le Technikart de cette semaine, un passage chez « C à vous » hier où vous avez évoqué vos « problèmes de management » supposés aux Inrocks, l’affaire Pigasse, dont vous êtes une des trois protagonistes… devons-nous continuer ?).

Autre grand sujet d’actu, puisqu’il a fait la quasi-totalité des couv de presse écrite cette semaine et celle qui l’a précédée : l’affaire dite Delarue. Closer, Voici, Ici Paris et consors ont évidemment couvert l’écharpement familial mais le JDD, Paris Match et l’ensemble de la presse en ligne (dont Le Monde, L’Obs et tous les fiers à bras) ont également croqué leur part du gâteau. Parmi les personnages mis en scène dans cet imbroglio familial dont tout le monde parle : Elisabeth Bost, mère du fils unique de Jean-Luc Delarue (en couverture de Voici cette semaine). Qu’adviendrait-il donc si nos cinq copines devaient débriefer de l’actu du jour ? Décideraient-elles sciemment d’écarter tous ces sujets populaires pour ne pas gêner, peiner ou froisser leurs deux interlocutrices ? Auquel cas, elles devraient avoir le plus grand mal à remplir leur grille quotidienne, leurs conversations et surtout leurs objectifs d’audience avec la Syrie et le Mediator…

Laurence Ferrari, pas à une contradiction près, a commenté dans une interview au Figaro la décision de Valérie Trierweiler de ne finalement pas animer d’émission sur Direct 8 (sujet qui sera débriefé par « les copines » dès lundi !) : « la femme d’un chef d’état qui présente une émission sur une chaîne privée, cela crée évidemment un trouble. En renonçant, c’est un très bon signal qu’elle envoie. Il est normal qu’elle puisse travailler et gagner sa vie, mais en télévision, cela aurait créé un trouble. » Soit, mais pourquoi celle du chef de l’Etat et pas celle d’un membre du gouvernement alors ? Et quid de Pulvar qui avait immédiatement quitté le 6/7 de France inter après la nomination d’Arnaud Montebourg, pour revenir papoter actu à 12.15 ?

Le débat des journalistes compagnes ou compagnons des politiques n’en finit plus de faire couler l’encre ou bruisser les claviers depuis Christine Ockrent mais dans le Grand 8, il s’agit davantage de femmes qui prennent part elles-mêmes à l’actu (et non qui la vivent par procuration « passive » en tant que compagne), actu dont elles devront débattre en toute neutralité.

« Thierry ou l’Optimisme », de « L’Amour est dans le pré »

De vieux souvenirs du lycée vous auront, par ce titre, rappelé les heures ennuyeuses à essayer de comprendre le pourquoi du comment de « Candide ou l’Optimisme » de Voltaire, petit opus un peu daté que la plupart d’entre nous ont dévoré en version « profil de l’œuvre » la veille de leur oral de bac Français.

Et pourtant, si nous avions pu prendre pour exemple illustré Thierry, le candidat star de la version actuelle de « L’Amour est dans le pré », peut-être aurions-nous mieux compris où l’ami Voltaire voulait nous emmener.

Thierry est agriculteur. Naïf et pur, Thierry est le candide du programme. Occupé par ses terres et l’éducation de sa fille, Thierry est veuf, simple et cherche l’amour, qu’il ne peut trouver dans ses contrées. Survient alors sa rencontre avec Annie (Cunégonde dans le récit de Voltaire), qui le conduira à effectuer un voyage initiatique hors de son Eden. Le récit de cette formation aura été celui du dernier épisode en date, dans lequel nous avons pu suivre notre héros à Sarcelles, fief de son aimée.

Thierry prend le RER

A l’aise chez sa promise comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, notre star du tracteur va pourtant de découvertes en découvertes  avec un enthousiasme et une curiosité qui feraient passer François Hollande pour un nazi. Arrivé dans la cuisine d’Annie, Thierry est tout coi. Les casseroles, elles z’ont pas de queues. « Chez nous, les casseroles elles ont des queues, c’est comme les bonhommes. ». Patiente, Annie fait découvrir à Candide les manches amovibles. Eh oui, on a tort de croire que notre monde est le meilleur des mondes possibles… Plus tard, le chien d’Annie se jette sur notre agriculteur avec entrain. « J’espaÿre tu vo m’asseptaÿ et tu vo po me mangaÿ le zizi d’main matin » (= « J’espère que tu vas m’accepter et que tu ne vas pas me manger le zizi demain matin »). On espère aussi ; la ville, c’est plein de dangers.

Le lendemain, le chien n’aura finalement pas mangé le zizi de Thierry. Et pourtant, notre homme semble bien ragaillardi (merci Annie), regonflé à bloc pour partir à la découverte de Sarcelles, la ville de notre ami DSK. Arrivé dans le RER, notre agriculteur apprend à utiliser un ticket de métro. Quant à sa blonde, elle crâne à mort avec son pass Navigo, histoire de lui en mettre plein la vue.  Eh bha le RER, Thierry, il va trouver ça « magique »… Prenez-en de la graine, usagers aigris des petits matins gris. Au marché de Sarcelles, Thierry est comme un gosse à Eurodisney : « Oh, des fruizessotiques ! » (il n’en a pas, en Normandie).  En plus, Thierry est plein de bons sentiments parce que, lorsque les équipes de M6 l’interviewent sur son voyage initiatique, il dit que ses amis l’avaient mis en garde contre la délinquance en banlieue parisienne et que finalement bha c’est tout le contraire ! Thierry président ! (d’ailleurs, on se souvient qu’au dernier salon de l’agriculture, notre candidat avait volé la vedette à François Hollande).

Quand Thierry meets Justine…

Autre star du programme : Justine, incarnation allégorique du Mal (Pangloss, dans le conte philosophique). Or, lors de leurs séjours respectifs à Paris, les deux protagonistes se sont fortuitement rencontrés sur un bateau-mouche. Comment ne pas voir dans cette scène la métaphore induite du duel entre le Bien et le Mal ? Gênée, le Mal avait déjà honte de se coltiner un bouseux en plein Paris mais l’apparition de notre Télémaque des temps modernes l’ébranlera encore davantage.  Vaincue, elle baissera sa garde sur Twitter pour la première fois, affichant son soutien au chouchou du public. HAHA, tremble, force du Mal.

Il faut cultiver son jardin

Envoyés par la prod à la montagne, Anne et Thierry ne sont alors qu’émerveillement, amour et foi en l’avenir. Près d’une rivière, Thierry s’écrie soudain : « Je mettrais pas mon zizi dedans hein passque HA HA lé tell’ment froide han que j’prefere y mett’ les pieds! », ponctuant les roucoulades par  ses légendaires saillies à caractère « brut de coffrage », comme les qualifiait récemment un internaute.

Il y a quelques semaines, Candide et Cunégonde se sont épousaillé en la commune de Ver, spoilant ainsi le bilan saisonnier de ce soir. De retour en terre originelle, notre homme a repris sa place dans le meilleur des mondes, enrichi de ces nouvelles expériences qui l’auront finalement amené à la simple conclusion qu’il faut cultiver notre jardin, opposant ainsi clairement l’activité aux discours inutiles, bien loin des rêves de l’Eldorado.

Bilan de cette septième saison ? Pour vivre heureux, vivons simplets.